Chapitre 14

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-"J'ai des nouvelles qui vont te faire frémir de joie", dit Valentin en entrant brusquement dans le bureau. "J'ai retrouvé ton homme!"

Julie, qui attendait depuis déjà une heure dans le bureau du détective privé, était irritée du retard de celui-ci. Elle qui s'était précipitée de venir quand elle avait reçu son texto, remarqua bien que d'autre personnes semblaient bien moins intéressées par l'affaire qu'elle. Pourtant, elle avait espéré que Valentin allait faire un minimum d'efforts pour régler le plus rapidement ce dossier suite à ce qui c'était passé entre eux. Mais ce ne fut visiblement pas le cas, vue le retard et l'attitude détendue de celui-ci.

-"J'espère bien, répondit t'elle. Cela fait bien une heure que je t'attends, encore heureux que tu m'apportes de bonnes nouvelles."

Le détective perdit bien vite son sourire devant la froideur de la jeune fille, et reprit rapidement une attitude hautaine et hostile. Il s'assit avec nonchalance sur son siège, et fit glisser un dossier sur le bureau.

Julie afficha un air déconcerté pendant un instant, mais comprit que Valentin ne ferait rien de plus. Elle attrapa alors d'une main tremblante le dossier, et l'ouvrit. A l'intérieur de celui-ci était disposé un tas de photos. Celles-ci montraient Caleb dans un bar, tenant un moment un verre dans ses mains, puis parlant avec le barman. Il affichait un air fatigué et avait les traits tendus. Malgré qu'il soit épuisé, elle ne pouvait s'empêcher de le trouver séduisant. Julie ne put empêcher un pincement au coeur quand elle remarqua son bandeau kaki à son poignet. Il ne l'avait alors jamais enlevé?

Soudainement son visage se figea. En un coup d'oeil, Valentin comprit qu'elle tenait entre ses mains la photo.

-" C'est ton homme non?" la questionna t'il

Julie ne répondit rien, et continua de fixer la photo d'un regard vide.

-" Je suis désolé, mais je crois qu'il n'est pas parti pour rien. Je pense que sa nature d'homme à femme a repris le contrôle c'est tout." Redit Valentin.

Julie ne l'écoutait plus. Elle bouillonnait ! Pendant qu'elle se tuait à penser à lui, qu'elle quittait sa famille, son chez elle, qu'elle en venait même à offrir son corps pour éspérer le retrouver, lui allait se soûler dans les bars avec des nanas à ses pieds.

-"Tu sais, tu devrais faire la même chose. Tournes la page, trouves-toi un autre homme, un vrai homme,"continua Valentin, en commençant à lui carresser la cuisse.

La jeune femme se leva d'un bond, écoeurée et bouleversée.

-"Ne me touche plus !" cria t'elle en le repoussant.

-"Pourquoi me repousses tu ? Tu en meurs d'envie petite chienne!"

-" Qui aurait envie d'un pervers comme toi? Ne m'approches plus jamais, tu me dégoûtes !" cracha t'elle en sortant de la pièce.

-" C'est ça, enfuies-toi ! Mais souviens-toi que je suis le meilleur des détectives, n'importe où où tu iras, je te retrouverai ! Et là, je te souhaites de mourir ma petite. Souhaites-le aussi fort que tu le peux, car la mort ne sera que plus douce par rapport à ce que je te ferais subir !"

Julie s'enfuie, le visage rempli de larmes.

Pourquoi ? Pourquoi la vie s'acharnait autant sur elle? Qu'avait elle fait pour mériter autant de haine? Et tandis qu'elle continuait de pleurer, ses jambes la conduirent sans qu'elle ne s'en rende compte vers la Seine.

Caleb

-" Pourquoi un jeune homme aussi charmant se retrouve assis seul avec une bière et une mine déprimée" dit une voix.

Caleb releva la tête, et observa la femme qui se tenait devant lui. Elle était assez grande, et portait une tenue bien trop classique pour le lieu où ils se trouvaient. Un chignon décoiffé se tenait sur le haut de sa tête, et une de ses mèches tombait sur un de ses yeux fatigués. En regardant rapidement son physique, elle devait avoir la quarantaine, pourtant rien dans son attitude ne le montrait. Elle tenait à la main une cigarette déjà usée et avait un sourire en coin.

Caleb n'était pas du genre bavard au naturel, et en plus de cela, il était déprimé et en colère d'avoir laissé Emma alors ce n'était vraiment pas le bon moment de lui parler. Pourtant la sympathie que dégageait cette inconnue lui donna envie de lui répondre.

"Eh bien que voulez-vous, il déprime." répondit-il d'un ton lasse.

La femme lui demanda d'un mouvement de tête si elle pouvait s'installer à côté de lui. Il acquisa en réponse.

"-Vue votre regard, j'opterais pour un chagrin d'amour. Ai-je raison? lui demanda t'elle

- Amplifiez le mot chagrin environ une centaine de fois, et vous aurez raison.

- L'amour.. j'ai connu tout ça. Quand on perd la personne aimée, on croit qu'on ne pourra jamais s'en remettre. Mais finalement, avec beaucoup de temps on finit par se relever.

- Croyez-moi, même avec tout le temps de l'univers, je crois que je ne pourrais oublier son beau visage.

- Je ne dis pas que vous pourriez l'oublier, je dis juste qu'au bout d'un moment on s'habitue à cette douleur, et qu'on finit par l'accepter. On ne peut jamais oublier quelqu'un que l'on a vraiment aimé, mais on peut garder cette personne au fond de sois et se dire que ça ira.

- Sans doute, dans des histoires d'amour classiques.. la notre n'est pas comme cela. Elle est unique, profonde, dévastatrice.. Mon dieu, ce qu'elle est belle. Mélangeait la folie d'un volcan en pleine ébullition, la légèreté d'un flocon volant par dessus la tempête, l'ivresse d'une soirée un peu trop arrosée et vous obtiendrez une idée de l'apparence de notre amour.

- Toute personne aimant un autre être pense cela. Mais à un moment, il faut faire le deuil petit. Quand une histoire est terminée, elle l'est à tout jamais.

- Justement ! La notre ne l'est pas, dit il d'une voix suppliante. Je suis parti, je l'ai laissé.. Elle est seule, tellement seule. Mais comme ai-je pu oser? Je l'aime merde, et le pire c'est que je sais qu'elle m'aime aussi et que cet éloignement soudain la tue ! Mais je ne peux pas, enfin je crois.. Je ne sais plus."

La femme l'observa, et prit une mine plus douce.

"- Et bien, si votre histoire n'est pas terminée, courez la retrouver! Je ne sais pas ce qu'il c'est passé pour que vous fuiez, et je ne veux pas le savoir, mais si vous l'aimez toujours et que c'est réciproque, allez la récupérer. Et même si vous dîtes que vous ne pouvez pas, je vous arrête tout de suite. Rien n'est plus important que l'amour, vous m'entendez? Rien. L'amour est trop précieux pour être gaspillé..

Suite aux paroles de la femme, Caleb eu un électrochoc ! Il se leva d'un coup, remercia l'inconnue et partit en courant.

Elle avait raison, rien n'était plus important que son amour. Rien n'était plus important que Julie.

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⏰ Dernière mise à jour : May 19, 2018 ⏰

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