La Première vidéo

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Essoufflé et paniqué, j'entrai chez moi. Comme prévu mes parents et ma sœur étaient à l'intérieur mais je n'avais pas le temps de les calculer. Je montai les marches quatre à quatre  et déboulai dans ma chambre. En allumant l'ordinateur, mon cerveau bouillonnait. Qu'est ce que je pouvais faire ? Pourquoi Madison ? Pourquoi moi ? Il me fallait des réponses.


Je rechercherai la chaîne de notre sinistre clown, une deuxième vidéo avait bien été publiée. Elle s'intitulait " Dégustation ". Je ne pouvais m'empêcher d'éprouver une vive rancœur envers lui, quand je vis la miniature... Il avait osé afficher Madison ! Je pris la résolution d'affronter ce démon, je devais à tout prix le démasquer et mettre fin à ses agissements. C'était devenu mon devoir et je m'en satisfaisais. Personne d'autre ne devais être impliqué, il en allait de l'harmonie de cette ville et de la vie de ses habitants.

Peu à peu, je glissais le curseur vers la vidéo. Un clic et elle se lançait. C'est ce que je fis.

L'obscurité s'empara de mon écran, puis un rire; un rire de clown faisant froid dans le dos. Soudain je pus entendre un cri  aigu, je ne pouvais me tromper c'était la voix d'une fille, vous avez sûrement deviné à qui elle appartenait. Entre suppliques acharnés et longues plaintes, je m'efforçais de me concentrer sur les images qui défilaient devant mes yeux. Cela ressemblait à un entrepôt désaffecté depuis des lustres. A en juger par l'aspect des locaux et la quantité phénoménale de poussière, il datait des année 80. Cependant, il y avait un détail qui m'interpellait. On aurait dit que certains objets n'étaient pas à leur place d'origine, comme si quelqu'un était déjà venu... Ce qui était plus étrange c'est que ce lieu me paraissait familier, oui j'étais déjà entré dans cet endroit... La raison devait être pour un Urbex en y réfléchissant... Urbex... Tout me revenais ! Pourquoi n'y avais pas pensé plus tôt. C'était le vieux hangar au nord de la ville, la première de mes aventures dans ce genre d'exploration, il y a un de cela. Je ne pouvais plus me permettre de perdre du temps. Je devais me rendre là bas avant 23h ! Un silence s'imposa et un dernier message surgit l'écran, écris avec des lettres d'un rouge intense : Alea Jacta est ( Les dés sont jetés ). Voici, le lien pour ceux qui veulent les détails :

Quand je redescendis mes parents étaient repartis avec ma sœur, tant mieux ça m'évitera de m'expliquer. Je m'avançai vers la porte, et je restai quelques secondes figé devant cette dernière, la main prête à actionner la poignée, me demandant si je devais aller dans cet hangar, si c'était la bonne chose à faire. J'avais un mauvais pressentiment  à propos de tout ceci; néanmoins ma décision était prise et je ne pouvais céder au doute. C'est sur cet élan de courage que je me suis mis en route. Il était environ 22h. ma maison se situait dans le sud de la ville, il me fallait bien au moins quarante minutes pour atteindre ma destination.

J'arrivais au centre de Rosenwood, il n'y avait pas l'ombre d'une vie, aucune lumière, aucun bruit, une ambiance morbide. Heureusement la lune ce soir là, était assez haute; me dessinant ainsi un chemin argenté dans lequel je m'empressais de me faufiler. Par conséquent, je n'ai pas eu besoin d'utiliser ma lampe torche. Contre toute attente, je fus surpris par le son d'une voix. Je me retournai. C'était Allyson, Dieu m'en voulait-il ?  Elle me demandais si je tenais le coup ? Je lui répondis que j'essayai mais que ce n'était pas facile. ( Entre nous, il fallait que je m'en débarrasse ! ). Je l'interrogeai sur la raison qui la poussait à ne pas participer aux recherches avec les autres. Elle me renvoya avec subtilité, qu'elle pouvait me poser la même question mais que cependant elle était convaincue que Madison n'était pas dans les bois. Elle rajouta que vu la direction dans laquelle je marchais, je me dirigeais certainement vers le nord, tout comme elle ! De plus, elle me proposa de m'accompagner et de m'aider à chercher... Comme c'était charmant. Je lui répliquai que j'allais chez Amber pour retourner dans la forêt avec elle... Allyson me réfuta en me disant de ne pas m'embêter car Amber était déjà là bas. L'enflure, elle m'avait coincé je n'avais plus d'autre choix que de l'emmener avec moi... Super !

C'était une vraie pipelette, elle me rabâchait les oreilles avec toutes ces histoires dont je n'avais pas la moindre once d'intérêt.

Nous étions presque arrivé au hangar lorsque mon portable sonna. Je me venais de recevoir un message de ma mère : 

" Mon chéri c'est horrible, on vient de trouver des objets appartenant à Madison. Son téléphone et son sac à main violet... Couvert de sang... Selon l'hypothèse des policiers j'ai bien peur qu'elle ne soit plus de ce monde. On est tous un peu abattu par la nouvelle. Surtout si tu veux en parler n'hésite pas à venir voir ton père ou moi. Ne rentres pas trop tard et ne mets pas ta vie en danger pour la retrouver. Un mort est déjà de trop alors un autre, je te laisse imaginer... Gros bisous ! Fais attention à toi !"

De tout mon poids, je m'assis par terre afin de digérer ce que je venais d'apprendre. Allyson stupéfaite par la brutalité de mon changement d'attitude, m'en demanda la raison. Je lui expliquai la situation... Elle s'assit à son tour. Une minute passa, puis je me suis relevé et je lui annonçai que cela ne prouvait rien et que je partais continuer mes recherches. Elle me fixa longuement dans les yeux. Son regard était perdu et on lisait sur son visage toute la détresse et l'émotion qu'avait déclenché cet évènement. Puis elle me balbutia qu'elle allait rentrer chez elle. Son état me faisait de la peine mais quelque part j'étais soulagé qu'elle s'en aille, je ne voulais pas la mêler à toute cette affaire, enfin... Je voulais surtout ne pas l'avoir dans mes bottes. Il était 22h50 et à travers le feuillage des arbres, je commençais à voir l'entrepôt. Les rayons de la lune venaient se refléter sur le toit, ce qui contrastait en toute splendeur avec l'obscurité des murs. Une atmosphère mystique semblait se dégager du bâtiment tout entier. Le temps s'était arrêté en ces lieux isolés du monde. Je m'approchais de la porte d'entrée, chacun de mes pas étaient bercés par la douce musique de la nuit, mon cœur battant au rythme des crissements des criquets et mon souffle entraîné par le hululements des chouettes. Je tendis ma main vers la poignée et je l'enclenchais lentement. La porte s'ouvrit...


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⏰ Dernière mise à jour : Sep 05, 2017 ⏰

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