Chapitre 10

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PDV Maxime:

La négociation avait été rude, mais mes parents avaient accepté que je passe la soirée chez "un pote de mon ancienne école". Je sais bien qu'ils n'auraient pas accepté sinon, à part Hugo, ils se méfient de toutes les connaissances que je peux me faire à présent.
J'avais donc foutu dans un sac tout ce qui me servirait à passer la soirée. On me le dira nombre de fois de ne pas fréquenter Cyril, je suis irrésistiblement attiré par sa personne. Il m'intrigue et j'ai envie de le connaître. Je demande pas à ce qu'on soit grand ami, mais juste pote.
Je sors de chez moi et descend rapidement dans la rue avant de courir jusqu'au café ou l'on s'est donné rendez-vous. Il ne me faut pas beaucoup pour reconnaître sa tête rousse derrière une bière. Un sourire se dessine sur mon visage et je pars m'installer face à lui.

« -Salut !
- Salut Maxime. »

Je commande une bière à mon tour en attendant que le silence gênant entre nous prenne fin.

«- Et ducoup... Tu veux qu'on fasse un truc avant d'aller chez toi ?

-Un truc ? »

Cyril avait appuyé sa joue contre sa main et haussait un sourcil.

« -Ba j'sais pas, aller en ville, acheter des conneries...

-On n'est pas en ville là ?

-T'es obligé de constamment me prendre de haut ? J'suis pas teubé ! »

Les mots m'ont échappé peut-être trop rapidement. Il parait étonné de mes paroles et reste de marbre. Super Max, t'as peut-être gâché une soirée qui aurait pu être cool. Mais en même temps il me parle toujours comme à un gamin et j'n'en suis pas un. Au bout d'une minute, un sourire se dessine sur ses lèvres.

« -Un ciné' ça te dis ? »

...

Cyril et moi marchons dans la rue qui mène à son immeuble. Après le bar, on s'est rendu au cinéma. C'était cool, c'était pas le film du siècle, mais ça nous a fait passer le temps. Mon ami à les mains dans les poches et moi je traine toujours mon sac avec toutes mes affaires. D'ailleurs je commence à avoir sérieusement mal aux épaules.

« -P'tain c'est encore loin ?

-Non, c'est là. »

Cyril pointe du doigt un immeuble assez haut et bien entretenue malgré l'aspect vieillot. Il me dit vaguement quelques choses. Il pousse les portes et monte les marches deux par deux. Je lui emboite le pas et quand il s'arrête à son étage, je suis tout essoufflé. Il essaye de déverrouiller, mais à l'air de vite se rendre compte que la porte est déjà ouverte. On entre, et j'entends des pas venir d'une autre pièce.

« -Cyril ! Je t'avais demandé de revenir tôt ! »

Une femme arriva dans l'entrée, agacée. Mais son expression changea du tout au tout quand elle me vit. Elle me dévisagea, je baissai les yeux de gêne.

« - C'est Maxime, un pote. Me présenta Cyril.

-Cyril, tu te moques vraiment de moi. Ton père dîne avec nous, et tu invites quelqu'un.

-C'était ce soir ? Mince j'avais oublié. »

Fallait pas être aveugle pour comprendre qu'il jouait la comédie. De moins en moins à l'aise, je m'apprête à proposer que je parte, mais c'est un homme, qui ne laissa pas l'ombre d'un doute être le père de Cyril, qui me coupa.

« - Valérie, ce n'est rien.

-Je suis désolé, Christophe. »

Il posa ses mains sur les épaules de Valérie, et lança un sourire à mon ami. Cyril n'avait plus sa mine espiègle. Il semblait juste énervé et plein de dégout.

« -Bonjour Cyril, tu as beaucoup changé.

-Forcément, la dernière fois que tu m'as vu j'avais dix ans. »

Aie. Ce ton si cinglant. J'aurai bien aimé prendre mes jambes à mon cou et rentrer vite chez moi. Mais je reste. Je crois que j'ai compris pourquoi Cyril m'a invité. Il avait besoin d'une distraction pour ce soir, pour s'éviter un dîner insupportable. Et comme toujours c'est moi qu'il a choisi. Je sais pas comment je dois le prendre.

Christophe sourit maintenant tristement. Il détourne le regard de son fils et me tends sa main.

« -Enchanté jeune homme, je suis Christophe, le père de Cyril.

-Maxime, un ami de Cyril. »

Je sers la main de l'homme avant que mon pote ne m'attrape l'autre bras et m'entraine avec lui vers sa chambre.

« - J'vais montrer ma chambre à Maxime, appelez-nous quand ce sera l'heure de manger. »

On se retrouva dans sa piole et il claqua la porte derrière lui. Il s'étala dans son lit pendant que je restai debout comme un con face à lui. J'observe rapidement sa chambre, contrairement à la mienne, elle est assez terne. Des rideaux bleu ciel, des murs blancs et des meubles. Pas de posters, de photos, de plantes. Rien.

« -Donc, tu m'as invité juste pour éviter un repas de famille ?

-Désolé. »

Je sursaute presque à ses mots. C'est tellement pas son genre de s'excuser. Et puis, il paraissait sincère. Je ne réponds rien. Je pose mon sac et m'assois près de lui sur son lit. On se regarde un petit moment.

Je commence à comprendre ce que cache son regard sombre.

De la haine.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 28, 2018 ⏰

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