impavide

Rêve ou hallucination ?

Après avoir passé ma nuit de mardi à mercredi en me retournant, m'emmitouflant et me découvrant, j'ai compris qu'elle ne serait pas reposante. J'avais toujours cette sensation déroutante de chaleur, cette chaleur au creux de l'abdomen, le plaisir. J'étais heureuse, mais pourquoi ? Aucune idée. Est-ce que c'était le dîner avec Alec et son copain ? Je ne pense pas, c'était quelque chose de lambda.
Non, c'était quelque chose d'autre et il fallait que je sache ce que c'était.
Aux alentours de dix heures je me décide enfin à bouger mon corps, et c'est sans compter sur une nouvelle douleur au niveau de mon genoux droit. Suite à ma précédente chute, j'avais obtenu un hématome bien laid qui s'était décidé à me mener la vie dure.
Alors j'ai fais le ménage, encore et encore, jusqu'à ce que je m'écroule de chaleur.
La température de ce mercredi était insoutenable, pas loin des vingt-huit degrés, nous n'étions pas habitués nous peuple du nord. J'opte donc pour quelque chose de rafraîchissant en me remplissant un verre d'eau siroté, je le bois cul sec. Ma soif, insatiable, je prends de nouveau des glaçons et lorsque je me retourne mon verre est de nouveau plein. L'avais-je bu ? J'en étais sûre, j'avais encore le goût et la sensation d'eau fraîche dans la bouche. Je prenais le verre dans la main et surprise, il était vide. Avais-je des hallucinations ? Suis-je en train de devenir dingue ? J'ai chaud, j'ai chaud, j'ai chaud.

J'ouvre les yeux, je suis en sueur, mon premier reflex est de regarder mon téléphone, nous sommes mercredi et il est onze heures vingt. Seulement je ne suis pas dans mon lit, je suis dans mon canapé. Je me suis endormie après avoir fait le ménage. Tout ceci était un rêve ! Un rêve très réel cependant. Je dois sortir d'ici avant de devenir folle alliée, je suis enfermée depuis des jours sans avoir vu le soleil, j'ai un manque de vitamine c'est tout.
Je passe par ma chambre pour atterrir dans la salle de bain et jette un coup d'œil à mon reflet, mes yeux verts sont soulignés par des traces violines dû au manque de sommeil, mon nez assez discret est recouvert de tâches de rousseur légères, ma bouche est pulpeuse et rosée et mes cheveux noirs sont longs et indisciplinés, j'ai décidément besoin d'une douche.
Après ma douche, j'ai ma routine, la aussi, je me pèse, quarante-huit kg, je me mesure, un mètre soixante-cinq, je me brosse les dents, blanches et bien alignées, je me lave les mains, parfaitement tatouées.
J'examine mon corps à travers mon miroir, il est fin, et petit, agrémenté de décorations parfaitement disposées, ma colonne vertébrale est recouverte de tatouage qui représente celle ci, derrière mes genoux, des lignes recouvrent mes veines, sur le bas de mon ventre sont parsemés des triangles, et sur mon bras droit un loup géométrique y est encré. Sur mon avant-bras droit sont disposés des mandalas qui recouvrent la totalité de ma peau. Mes mains elles sont seulement recouvertes toutes deux, de cornes de cerfs à la base de mon pouce, dans le creux de la main. Tout ceci a l'encre noir, car le noir et le blanc de ma peau sont en synchronie parfaite.

Pour ce soir, je mettrai une jolie robe noire à dentelle ouverte sur le ventre et sur le dos. Sexy mais chic, provoquant mais sage.
Ce soir je veux profiter, oh que oui ce soir je vais oublier ce qui se trame dans ma tête. Je veux m'éloigner au plus vite de cette prison, qui va finir par me rendre folle. Serai-je en train d'avoir peur ? Non, bien sûr que non. Il n'y a pas à avoir peur. Ce sont juste des objets qui bougent de place et des hallucinations. Serai-je hantée ?