Chapitre 5 : La peur au ventre

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Le premier cours de la journée est déjà bien entamé. J'ai dû le suivre. Dylan, ce gosse fragile est parti pleurer comme un bébé dans les toilettes pour homme. Je l'ai suivi, mais pas de moi-même, c'est Cathy qui m'y a forcé. Madame voulait savoir ce qu'il s'est passé. Dois-je lui rappeler ce qu'il lui a fait ? On est là, tous les deux, main dans la main devant la porte fermée d'une des cabines de toilettes. Il pleure ou je dirais plutôt qu'il chiale.

— Dylan ?

Ses sanglots s'arrêtent il renifle et répond en bégayant.

— C'est... C'est qui ?

— Cathy.

Gros blanc. Il arrête de renifler et ouvre la porte.

— Et Alex, dis-je alors qu'il vient d'ouvrir sa cabine.

— Qu'est-ce que vous faites là ? Les cours ont commencé.

— Et toi ? Qu'est-ce que tu fous à chialer là ?

— Les hommes on le droit de pleurer.

— Et de se pisser dessus aussi ? répondis-je.

— On venait voir comment tu allais et ce qu'il se passe.

Cathy parla beaucoup plus fort que moi et heureusement parce que sinon je serais dans la merde.

— Rien. J'ai juste passé une très mauvaise nuit.

Je me retiens de rire ou même de sourire. Je me mords les joues en repensant au Dylan qui se pisse dessus et qui pleure comme un bébé après sa maman.

— Hannah semblait te faire passer pour un fou. Ajoute Cathy, elle semble déterminée à savoir ce qu'il s'est passé.

— Tu la connais, si on ne suit pas ce qu'elle veut on le paye d'une manière ou d'une autre.

— Il s'est passé quoi cette nuit Dylan ? insiste Cathy.

— J'ai été puni. J'ai été puni pour tout ce que j'ai fais et surtout pour cette nuit là.

Sa voix vrille légèrement sur les derniers mots qu'il prononce. Il fixe Cathy droit dans les yeux, il me semble déceler de la peur et du regret. Cathy frissonne et me lâche la main. Il se permet de lui rappeler ce qu'il lui a fait. Il détourne ses yeux et les pose sur moi.

— Elle t'a raconté n'est-ce pas ?

— Oui.

Je répond sur un ton sec, sans émotion dans la voix et le regarde droit dans les yeux pour lui montrer qu'il ne me fait pas peur.

— Comment ça puni ?

Cathy  ne s'occupe de rien d'autre  que  cette histoire de mauvaise nuit.

— Une... Une chose bizarre est venu me torturer. Cathy je te jure que je ne mens pas sur ce que je vais te dire. Il est entré dans ma chambre en pleine nuit et il m'a lancé le long des murs, du sol et même du plafond. Ma chambre était recouverte de sang. Il m'a fais une croix en bas du ventre avant de partir et m'a dit que si je faisais du mal à qui que se soit les douleurs reviendraient. Quand je me suis réveillé j'ai cru que c'était un cauchemar, mais j'avais encore la marque sur moi.

Il soulève son tee-shirt et je vois la magnifique croix que je lui ait tracé de mes doigts osseux sur son bas ventre. Ses abdominaux font soudainement tache avec ça. Cathy a la bouche ouverte, on dirait que son cœur vient de cesser de battre. Si je ne savais pas tout ce que je sais, je serais sûrement dans le même état que Cathy.

— Cathy, on y va.

 Je veux l'éloigner le plus possible de ce monstre. Je lui reprends la main fermement et sors dans le couloir. Cathy n'a pas l'air très bien, elle sort de sa paralysie et reprend ses esprits.

Ci-gît, la Mort.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant