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Paris, lundi 6 juillet, 03:25. "Le Social Club"
L'air frais de Paris me frappe au visage, ce qui me fait le plus grand bien. Je commençais à étouffer la-dedans. Je sort mon iPhone ; 3% de batterie. Je me débat avec mes affaires dans mon sac pour trouver mon paquet de cigarettes, en vain. Je souffle longuement en fermant les yeux. Ça y est, je crois que je suis énervée.
— C'est ça que tu cherches ? Me demande une voix qui m'était familière.
Le comble, me crie ma conscience. Je me retourne vers lui après quelque secondes de réflexion. J'analyse chaque parcelles de son visage. Une année entière que je ne l'avais pas vue, et malgré ça, il n'a pas changé. Toujours souriant. Ce sourire que je pourrait reconnaître parmi milles, ce sourire qui m'a tant fait fondre - et qui me fera toujours fondre, d'ailleurs. Cependant, ses cheveux ont poussés, et sa barbe aussi. Lui qui faisait toujours attention à ça auparavant. Je ne l'avais jamais vu comme ça, mais finalement je crois que je le préfère comme il est maintenant, ça lui va tellement bien.
— Tu sais, y'en a qui sont morts comme ça. Rajoute-t-il, toujours le sourire aux lèvres.
Mes yeux descendent alors vers son bras, tendu vers moi depuis quelques minutes déjà. Dans sa main : mon paquet de clopes, évidemment. Je prend celui-ci sans dire un mot, je fait juste un signe de tête en guise de remerciement. Je me sort alors une cigarette que je place à mes lèvres et que j'allume immédiatement. Je me retourne et regarde la route tout en fumant et en faisant comme si il n'était pas là. Il se place à coté de moi et m'imite en s'allumant une cigarette lui aussi.
— Qu'es-ce que tu veux, Ken ? Lui demandait-je, sans le regarder et d'un ton neutre.
— Discuter ? ... Je sais pas, ça fait quand même un an qu'on s'est pas vus.
— Et alors, que ça reste ainsi. Répondit-je froidement.
— Il soupire. Arrête. Tu sais que je m'en veux. Je te l'ai dit.
— Donc tu me dis que tu es désolé et je suis censée tout oublier ? Non. Ça marche pas comme ça. Laisse-moi tranquille, oublies-moi, d'accord ?! Je jette ma clope au sol et l'écrase. J'en ai finit avec tout ça, j'en ai marre de tes conneries.
— Il me regarde en souriant. T'es toujours aussi belle quand tu t'énerves. T'as pas changée.
— Putain, c'est pas le moment Ken ! J'ai pas envie de discuter, encore moins avec toi ! Dis-je, vraiment énervée.
Certes, c'est vrais : je n'ai pas envie de parler. Même si ce qu'il viens de me dire me touche. Il avait l'habitude de me dire ça, avant, quand je commençait à m'énervée. Il me sortait toujours cette phrase, et ensuite hop, je ne l'était plus. Cependant, cette fois-ci c'est différent. Le temps passé loin l'un de l'autre a pris l'avantage désormais. Je l'ai oublié. Ken n'est plus rien pour moi, juste du passé. J'ai essayé plusieurs fois de passer à autre chose, au début ça a été difficile, mais plus le temps est passé, plus je m'y suis fait. Le sentiment de haine a surpassé celui de l'amour. Mais j'était loin d'imaginer qu'un an après, il allait être là, devant moi, à me parler avec son putain de sourire aux lèvres.
— T'es avec Ana, non ? Me demande-t-il, après avoir recracher sa fumée.
Je ne répond pas. Qu'es-ce que ça peut bien lui faire ?
— Elle est en train de se faire draguée par mon pote. Il me casse les couilles. Rajoute-t-il en souriant.
— Je lui lance un regard noir. Pourquoi tu me pose la question alors que tu connais déjà la réponse ? Lui demandait-je sèchement.
Il se racle la gorge. Il pose les yeux sur moi, et tout d'un coup sa voix change, elle devient plus douce.
— Alycia, tu sais... Je sais que je t'ai fait du mal, tout ça. Mais s'en était pas mon but. J'aimerais vraiment retourné en arrière et faire les choses différemment. Notre relation était devenue compliquée. Trop. Je m'excuse pour tout le mal que j'ai pu te faire.
— Je me racle la gorge pour me donner une prestance. On ne s'excuse pas sois-même.
— Un sourire se dessine sur son visage. Toujours là pour me contredire, hein ? Il regarde droit devant lui. Bref, sache que je suis désolé.
— Super. Lâchait-je, ironiquement.
— Il soupire. Alycia, aller quoi. Tu vas pas me faire la gueule toute ta vie ?
— Mais, je le regarde, abasourdie, c'est une blague, j'espère ? Déjà, je t'ai dis de me laissée tranquille. Viens pas gâcher ma soirée. Tu me fais chier, là.
Il attrape fortement mes deux épaules.
— Mais putain, il te faut quoi de plus ? Je suis désolé. Je te demande pas l'univers, juste que tu me pardonnes ! C'est trop te demander ?
— Je n'ai pas envie de te pardonner Ken ! Et ne me touches pas ! Lui criait-je dessus en enlevant ses mains de moi.
Il met son visage dans ses mains et souffle bruyamment. J'ai peut-être été un peu trop dure avec lui, non ? J'en ai marre. Je veux rentrer chez moi.
— T'es venu comment jusqu'ici ? Lui demandait-je, toujours froidement.
— On m'a emmené. Il croise les bras.
— Emmène-moi chez toi. J'en ai marre d'être ici. J'suis garée la-bas. Dit-je en pointant du doigt ma voiture.
Il me répond d'un hochement de tête. Nous nous dirigeons vers ma voiture. Il s'installe du coté conducteur, et moi passager, nous bouclons tout les deux nos ceintures. Il met la radio « Le Mouv' » et démarre la voiture.
— J'espère que t'es apte à conduire. Dit-je, les yeux rivés sur mon iPhone.
— Il baisse le son de la radio. Bah oui. Je prendrais pas le risque sinon. Surtout avec toi dans la voiture... Dit-il comme si c'était une évidence.
— Je lève les yeux vers lui. Je préfère être sûre. J'ai pas très envie de mourir ce soir.
Il me souri et mes yeux fixent mon écran de téléphone. J'envoie un rapide sms à Ana.
♡ Ana
Je suis avec Ken, je vais chez lui. Fais attention à toi, rentre bien
et surtout ne fais pas de bêtises ! Je t'appelle demain. Cœur.