Unconditionnally

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– Oh mon Dieu, Jacob, dis-je en portant une main à ma bouche.

Il était là, placé à l'embrasure de la porte, le nez en sang et plusieurs autres égratignures sur son visage et ses bras. Ses lèvres étaient gercées et fendues sur le coin. Ses vêtements, eux aussi, étaient dans un sale état. Ils étaient froissés aux endroits où ils n'étaient pas déchirés. On aurait dit qu'il était passé dans la bouche d'un varan. Le voir dans cet état me retournait les tripes. Malgré le fait que je voulais garder de la contenance et même un semblant de passivité, mon visage ne pu s'empêcher de se tordre de douleur. J'avais tellement mal à la gorge à force de retenir mes larmes.

Je le tins par la main et l'emmenai doucement vers la salle de bain en essayant de ne pas le tirer trop fort. Il ne parlait pas et avait le regard dans le vide. J'étais maintenant persuadée qu'il me cachait quelque chose. Je préférais lui exposer mes questions qui avaient faim de réponses après l'avoir soigné. J'attrapai la trousse de secours et commençai par m'occuper de son visage. Il était toujours aussi silencieux mais poussait quelques grognements ici et là dès que j'appuyais trop fort ou trop longtemps. Je m'attaquai ensuite à ses bras et son torse.

Après avoir désinfecté toutes ses blessures, je rangeai la trousse de secours et m'assis près de lui. Nous restâmes là pendant plusieurs minutes sans que personne ne prenne la parole. On avait tellement de choses à se dire, paradoxalement.

– Que s'est-il passé ce soir, Monroe ? Commençai-je en essayant de garder un certain calme.

Chaque fois que je l'appelle par son deuxième prénom, il sait tout de suite que je suis en rogne. Il se contente tout de même de baisser la tête sans pour autant me donner de réponse. Son attitude me fait sortir de mes gongs. Je me pince l'arrête du nez pour essayer de me calmer mais non, j'allais littéralement exploser. Et c'est ce que je fis une demi minute plus tard.

– On ne peut plus continuer comme ça. Ça va faire deux mois que tu es mystérieux. Je veux t'en parler depuis un moment mais j'essayais de te trouver des putains de raisons. Ce soir, c'est la goutte d'eau qui a débordé du vase. J'en ai marre, d'accord ? M-A-R-R-E. C'est tellement inconcevable. Je ne te reconnais pas. Comment sommes-nous arrivés au stade où on se cache des choses ? Jace dis-moi ce qu'il se passe. Tu n'as plus rien à foutre avec moi ? C'est ça ?

J'avais crié tellement fort que tous les voisins avaient certainement entendu, mais je m'en fichais. Il fallait que ça sorte. Les larmes coulaient déjà sur mon visage comme un déluge. Comment notre relation pouvait se dégrader à ce point ?

– Calme toi Anna ! Où vas-tu chercher des conneries pareilles ? Arrête de raconter n'importe quoi. Je suis fou de toi et tu le sais. Ce n'est pas ça le problème.

– Il est où le putain de problème alors ?

Silence.

– Merde tu vas me dire ce qu'il se passe ? Continuai-je plus sèchement.

Il ne disait rien. Je perdis patience et me levai. J'étais déjà de nature très impulsive, alors là, j'avais clairement dépassé ma limite maximale.

– Tu sais quoi ? J'en ai ma claque. Tu peux aller te faire foutre où tu veux, crachai-je en sortant.

– Anna attends, entendis-je derrière moi.

J'ignorai simplement et montai dans notre chambre en furie. J'étais tellement blessée et en colère. Ça fait plus d'un an que je le connais mais j'ai l'impression d'avoir à faire à un inconnu plus le temps passe. Je ne sais plus du tout comment gérer tout ça.

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Voilà pour le premier chapitre.
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