4

46 6 3
                                    

PDV Anna

Chloé et moi marchions vers le hall de l'immeuble en riant du fait que Morgan, le coursier, ait mis une cravate et un nœud papillon en même temps. Dieu seul sait comment il a réussi à nouer tout ça. Il est midi et nous sommes effectivement en pause. Heureusement qu'elle dure une heure. C'est d'ailleurs justement pour cette raison que la plupart du temps, nous allions la passer au restaurant italien qui est juste en face de l'entreprise. Une meilleure bolognaise que la leur, tu meurs.

C'est avec la même ambiance que tout à l'heure que nous entrâmes dans le restaurant. Directement après, Frédérico vint vers nous pour s'enquérir de nos commandes, tout en sachant qu'on prendra la même chose qu'à chaque fois.

– Bonjour les filles. Alors, la même chose que d'habitude ?

– Bonjour Fédé. Évidemment qu'on va prendre la même chose que d'habitude, repondîmes ma meilleure amie et moi en chœur.

Lorsqu'on nous apporta nos plats de spaghettis à la bolo, c'est sans me faire prier que je me jetai dessus. La dernière fois que j'ai eu un vrai repas c'était il y a environ vingt-quatre heures. J'ai une faim de loup.

– Alors ? Commença sérieusement Chloé.

Je savais qu'elle ne voulait pas me brusquer et je la remerciais intérieurement. Elle m'encouragea à parler en me faisant un petit sourire. Je commençai alors ma tirade, sans m'arrêter ne serait-ce que pour reprendre mon souffle. Je racontai toute la nuit d'hier, ainsi que mes craintes et mes doutes par rapport à l'avancée de ma relation avec Jace. Tout sans exception. Chlo m'écoutait attentivement, sans me couper mais en hochant cependant la tête ici et là. Voilà l'une des raisons pour lesquelles je l'aimais tant. Elle a une capacité à écouter époustouflante. Et quand je lui parle d'un problème ou juste quelque chose qui me tracasse, j'ai l'impression qu'elle ressent exactement ce que je ressens, qu'elle vit la chose avec moi tellement son expression est marquée et forte.

Lorsque je m'arrête brusquement de parler, Chlo ne commence pas à parler tout de suite. Elle me laisse le temps de reprendre mes esprits.

– Tu te sens mieux ? Demanda-t-elle les yeux pleins d'une douceur que je ne connais que trop bien.

J'hochai timidement la tête. Et en effet, je me sens vraiment mieux d'avoir extériorisé tout ce que j'ai en travers de la gorge depuis deux mois.

– Alors pour le coup, on est d'accord qu'il y a quelque chose qui cloche. Obligé, il y a des choses qu'il te dit pas. Tu crois qu'il voit une autre femme ? Tu as regardé dans son téléphone ?

– J'en sais rien Chlo. C'est une probabilité. Mais à vrai dire je n'en suis pas si sûre. Et non, je n'ai jamais regardé dans son téléphone. J'y ai pensé mais j'ai bien trop peur de ce que je pourrais y trouver, tu vois ?

– Ouais je vois. Et qu'est-ce que ton intuition de femme amoureuse te dit ?

– Personnellement, je me dis que c'est quelque chose qui a un rapport avec sa famille. Déjà avant, il n'aimait pas en parler. Mais là, il se braque littéralement dès que j'ouvre le sujet. Limite il se met en colère. Mais ça me fait chier en fait qu'il ne me fasse pas assez confiance pour me parler de ses problèmes et même qu'il laisse tout ça bousiller à ce point un an de de relation.

– Je m'inquiète tellement pour lui Chlo. Je sais qu'il y a quelque chose. Mais je ne peux m'empêcher d'être en colère contre lui. Tu crois qu'il ne veut vraiment plus de moi ? Demandai-je désespérément.

– Quoi ? Mais non Anna. Jacob t'aime et tu le sais mieux que quiconque. Après il y a vraiment un truc qui ne va pas. Il faut qu'il t'en parle de lui même. Laisse lui du temps. Peut-être qu'il a besoin de toi mais que paradoxalement il veut te protéger de lui même. Tu n'as pas à te torturer. Je comprends que ce soit difficile pour toi mais c'est à toi de l'emmener à s'ouvrir à toi. Mais tant qu'il ne sera pas prêt, il ne t'en parlera pas. Explique lui juste que tu ne seras pas là à attendre éternellement qu'il soit prêt si déjà lui même ne fait aucun effort pour l'être.

– Tu as entièrement raison, Chlo, souris-je.

La routine, dit-elle en me faisant un clin d'œil.

Cette conversation avec ma meilleure amie m'avait fait le plus grand bien. Elle avait entièrement raison et je comptais bien faire comprendre à Jace qu'il avait tout mon soutien et mon amour mais à condition qu'il y mette du sien également. J'étais déterminée à ne pas faire couler mon couple et laisser à Jacob le temps dont il avait besoin. Du moins j'essaierai.

– On y va ?

– Allons-y.

C'est ainsi que nous quittâmes le restaurant main dans la main et en  silence. Un silence aucunement gênant.

****

Il était 18 heures passées lorsque que je me garais en bas de notre appartement. La voiture de Jacob y était déjà et je ne pu empêcher une énorme boule de stress se répandre au fond de mon ventre. J'appréhendais énormément la situation.

Je sortis doucement de ma voiture et me dirigeai vers la porte d'entrée. Lorsque que je passai la porte, il était assis sur le canapé et zappais la télé avec lassitude.

– Salut, le saluai-je en enlevant mes escarpins et mon manteau.

Il se contenta de hocher la tête. Ma fierté pris un coup mais je ne me laissais pas démonter pour autant.

– Alors, ta journée ? Continuai-je.

– Anna il faut que nous parlions, dit-il peu assuré.

******

Sincèrement désolé pour le retard.
Bonne lecture !
Bisous 😘
Mon Instagram : etoile_doree

UnconditionnallyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant