❄Chapitre 7❄

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Vendredi 30 Mars 2045

Salut, c'est Stacy. Oui je sais, j'avais dis que je n'allais pas reprendre le livre de Chris, mais j'ai promis à mes enfants que je le ferais alors me voici. Et après avoir lu ce que Chris avait écrit, je me suis dit qu'il fallait que je vous explique les passages qu'il avait décidé de ne pas raconter. Mais dans tout ça, la raison qui m'a poussé à reprendre le livre est les lettres que mes enfants ont écrites pour Noël.

"Cher Papa Noël.

Je mappel Maïna et j'ai 4 ans. Cet anné j'ai été sage. Tout se que je veu cest que mon Papa d'amour revient sur terre avec nous et qui il redescent de la haut. Je veu qui il descent du paradis et qui il vive avec moi et maman et Elouan comme avent. Et si te plait fait que maman reprend le livre de Papa d'amour"

Cette lettre m'a fendu le coeur, j'en ai pleuré pendant des jours. Après avoir lu ceci, je ne pouvais pas refuser sa demande, certe je ne pouvais pas faire revenir son père mais je pouvais reprendre le livre.

Revenons sur l'histoire de Chris.

Chris avait dit qu'il avait été viré pour faute professionnel, mais il a sauté toute la partie intéressante. Laissez-moi vous expliquez ce qu'il m'avait raconté à son retour de guerre.

Mardi 25 Décembre 2039

5:35, c'est l'heure où nous sommes arrivés à l'aéroport de la base militaire de Rennes. Chris s'en allait pour la Corée du Sud. La guerre se faisait aux frontières des deux Corées. Chris faisait partit des trente milles soldats bretons réquisissionés pour combattre la Corée du Nord. Je fis mes aux revoirs avec les larmes au coin de l'oeil, je voyais mon homme tremblant partir à la guerre. C'est à ce moment là où j'avais regretté d'avoir démissionné pour devenir enseignante. Je vais vous écrire le vécus de Chris exactement comme il me le racontait auparavant.

Le mardi 25 décembre 2039 à 5:35, le jour de Noël. Cela faisait quatre mois que la guerre était déclarée. Nous étions trente milles bretons dans un grand avion miliaire, personnes n'osaient parler, tout le monde baissaient la tête et regardaient leurs pieds. Dans cet avion, trente milles hommes et femmes étaient stressés, pas une seule personne ne paraîssait sûre d'elle. Le néon blanc avait une très faible intensitée et clignotait par moments. Un général se tenait debout et nous parlait pour éviter qu'on s'endorment. Le pilote nous annonça qu'il y aura une heure de vol, et qu'une fois arrivé là-bas, il sera 15:35. Il y avait 1h d'avion et 9h de décalage, le général nous expliqua que nous allions avoir une journée de repos pour le décalage horaire.

Arrivé à Séoul, la capitale de la Corée du Sud. Nous étions pris en charge par un commandant de section, et nous étions divisés en plusieurs sections composées de mille soldats. Hommes et femmes étaient mélangés, nous dormions dans des dortoirs de fortunes. Des lits superposés sur une bâche, dans un hangar humide et rempli de toiles d'araignées. Nous dormions avec notre compagnon d'arme, le mien s'appelait Wil, enfin Wilfried. C'était un jeune homme de 28 ans, dix ans de moins que moi. Il avait une femme mais pas d'enfant, il était stérile. Après une brève présentation nous nous sommes endormi dans les alentours de 21:00, nous étions vraiment claqués après tout ce voyage.

Le lendemain...

4:00, notre commandant de section nous réveilla à l'aide de son clairon strident. Je me leva de sursaut et me cogna la tête sur le lit du haut. Après avoir fait notre douche, s'être rasé et avoir fait notre lit au carré, nous sommes parti en file indienne en direction du camion d'infanterie. Le camion nous a déchargé dans l'arrière camp, à cinq kilomètres de la frontière et dix kilomètres du front de bataille. D'où nous étions, on entendait à la perfection les coups de feu et les canons qui raisonnaient à des kilomètres à la ronde. Notre commandant de section nous montra le plan du champ de bataille, notre section était celle qui allait au front. Toujours en fil indienne avec notre compagnon d'arme, nous partîmes à pieds pour dix kilomètres de marche avec un packtage de quarante kilos. Les coups de feu s'intensifiaient, plus on s'approchait et plus on voyait les balles fusées au dessus de nos têtes. Des tranchées étaient dessinées à la perfection, de vrai portugais ces Coréens.

Notre commandant de section nous montra nos positions, il ne fallait pas bouger et rester en position paré à faire feu.
Wil partit uriner dans un pot prévu pour, pendant qu'il se vidait notre commandant nous donna l'ordre de faire feu, il avait dit: "Soldats, feu à volonté !". Sous les ordres du commandant, je faisais feu sur les Nord-Coréens qui courraient dans notre direction. Je n'avais pas eu le temps de réfléchir que mon doigt tira sur la détente. Wil pris de vitesse, referma à vive allure sa bringuette et courra pour se repositionner. D'un coup, la tête de Wil surgit dans mon viseur, j'ai à peine eu le temps de retirer mon doigt que des giclures de sang atteignient mon visage. Tremblant, j'abaissais mon fusil doucement, je regardais au sol et je vis Wil nageant dans son propre sang... Je venais de lui tirer une balle en pleine tête.
Je n'arrivais pas à croire que tout ceci était vrai, je ne voulais pas le croire. Je n'entendais plus que le sifflement des coups de feu qui résonnaient dans mes oreilles, tel des bourdonnements lointains. Tout était flou autour de moi, seul le corps de Wil près de moi était parfaitement net.

Pris de panique et fou de rage je retournis le canon de mon fusil et deux coups de feu partirent, je ressentais une douleur atrôce...
Le commandant venait de me tirer dans la main et mon fusil tomba au sol, une balle partit. La balle avait atteint mon commandant de section, en cinq minutes je venais de tuer mon compagnon d'arme et mon commandant de section, je fis un malaise. A mon réveil, je découvris que j'étais dans un avion de rapatriage. Le général des armées avait été mis au courant et avait pris la décision de me rapatrier, jugeant que j'étais trop faible psychologiquement.

Arrivé en Bretagne, les familles de Wil et de mon commandant de section ont portés plaintes. Je me retrouvis au tribunal pour double homicide volontaire et trahison de guerre. Je n'avais qu'un commis d'office qui venait de sortir de la facultée. Après un mois d'instance, ma sanction tomba. La partie civile voulaient que je prenne 20 ans de réclusion criminel et de trahison de guerre. Les jurés donna la sanction... A mon plus grand étonnement, tous m'ont plaidés non coupable. Mon petit avocat commis d'office avait réussi à prouver mon innocence. Depuis ce jour, je le considérais comme mon propre petit frère et nous ne nous sommes plus jamais quittés depuis. Il se prénommait Gaël.

Voilà tout ce que Chris avait vécus durant la guerre. Il ne voulait pas en parler dans son livre et préférait dire qu'il avait été viré pour faute professionnel.

Opération BlancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant