Elena Artemis BEAUCHAMPS

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Lorsque je suis rentré après avoir acheté des vêtements de sport pour le volley-ball cette année, maman était déjà là. Et d'ailleurs ils étaient tous réunis dans le salon, maman, papa, Brody et Chanel. L'atmosphère qui régnait m'a, sur le coup, effrayé et en y réfléchissant j'avais deviné de quoi il s'agissait:

-Assieds-toi Andreas, ta maman et moi avons quelque chose à t'annoncer.

-Oui, que se passe-t-il? ai-je demandé d'une voix assez perturbée.

Je redoutais ce moment, ce jour où un être cher m'allait être dérobé. Il s'agissait en effet de ma grand mère maternelle : Elena Artemis BEAUCHAMPS . Elle était atteinte d'un cancer du côlon et suivait un traitement à Paris; son souhait était de mourir dans sa ville natale. Elle ne voulait pas vivre aux Etats-Unis et c'était d'ailleurs la raison pour laquelle nous y avons vécu pendant sept années. Je n'arrivais pas à croire que je ne pourrai plus la voir, parler avec elle ni partager mes histoires ou bien lui raconter comment s'est passé ma journée à l'école. Je la considérais vraiment comme une seconde maman.

Je ne pouvais rester à la maison dans cet atmosphère maussade, j'ai donc décidé d'aller m'isoler dans le bois pas loin de chez nous. Avec Connor lorsque nous étions plus petits nous allions souvent sur le rocher brisé un peu plus profond dans le bois. Nous y restions des heures après l'école pour y jouer. C'est le premier endroit auquel j'ai pensé aller pour y pleurer et vider toutes ces émotions dues à cette mauvaise nouvelle que j'ai appris plus tôt dans la soirée.

J'étais assis sous ce clair de lune en train de me remémorer tous ces moments agréables que j'avais passé avec ma grand mère sans même m'apercevoir qu'une ombre s'était installée à côté de moi. Cette ombre  était celle de Connor. Je ne comprenais pas ce qu'il faisait là, à cette heure ci dans le bois.

-Salut Connor, si tu es encore là pour être désagréable avec moi ça n'est vraiment pas le moment. Lui ai-je dit d'une voix rauque.

-Salut Andy, ta mère m'a appelé et s'inquiète pour toi, apparemment tu es parti sans manger ni rien dire. J'ai appris la nouvelle et j'en suis désolé.

Il m'a appelé Andy de nouveau, je m'y attendais pas du tout. Comment a-t-il su où je me trouvais? Je n'ai rien dit sur le moment et suis resté silencieux, puis après trente longues secondes il s'est remis à parler.

-Tu sais, lorsque tu es parti en France sans rien dire je t'en voulais et je n'ai jamais compris pourquoi tu ne voulais pas garder le contact avec moi, ton meilleur ami. Je t'avouerai que l'idée de ne plus te revoir m'a vachement perturbé c'est pourquoi lorsque tu es revenu je ne savais pas comment réagir.

-Je n'ai pas compris non plus pourquoi tu étais désagréable avec moi, mais saches que je n'avais pas le choix. A l'époque nous n'avions pas de téléphones portables ou Facebook pour garder le contact.

-Je l'entend bien et je suis désolé, je n'avais aucune idée que ta grand mère était souffrante et que tu avais besoin toi et ta famille d'être à ses côtés.

-Comment as-tu su que j'étais ici? Et comment ma mère a pu t'avoir au téléphone sachant qu'elle n'a pas ton numéro?

-Ta mère a appelé la mienne sur le poste fixe et pensait justement que nous étions ensemble comme d'habitude quand tu n'allais pas bien, c'est pour ça que j'ai eu le réflexe de venir ici et j'étais certain de t'y trouver. Je me souviens encore lorsque tu te disputais avec ton frère c'est ici que tu venais pour te cacher.

-Je vois. C'est vrai que c'est mon endroit préféré et j'aurai bien aimé montrer cet endroit à grand mère. Lui faire découvrir la ville mais spécialement cet endroit.

-Je comprends et te prie de m'excuser encore une fois de mon comportement, tu sais je m'en veux et je ne savais pas que tu n'allais pas bien. Je n'ai pensé qu'à moi et ça fait de moi un égoïste.

-Ne dis pas des bêtises, cela faisait sept ans qu'on ne s'était pas vu. Il est normal que nous ayons changé. C'était comme si on se rencontrait à nouveau. Tu sais je ne t'ai jamais oublié pour autant, à grand mère je lui racontais tout ce que nous faisions toi et moi. Comme par exemple la cabane dont on a toujours rêvé d'avoir mais qu'on a jamais réussi à construire. ai-je dit en souriant les larmes aux yeux.

-Je ne sais pas ce que c'est de perdre quelqu'un, je ne n'imagine pas ce que tu ressens et je n'aimerai jamais ressentir une telle émotion. dit-il d'un ton sérieux.

- Tu sais, c'était une femme forte. Je me souviens qu'elle me disait souvent que peu importe la distance qui nous sépare, une grand mère veille toujours sur ses enfants. Je pense également qu'elle faisait référence au fait qu'elle allait bientôt mourir mais qu'elle veillerait toujours sur nous.  Je n'oublierai jamais ses paroles.

-C'est vrai que pour le coup elles ont beaucoup de sens, même à mes yeux. J'aurai bien aimé la connaître ta grand mère.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 15, 2019 ⏰

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