Le sac de randonnée rose attira mon regard. J'en comptais les poches... celles apparentes du moins... 6. Avec une petite bouteille d'eau dans l'une d'elles sur le côté. Un pantalon et des chaussures de randonnée également. Des Salomons. Je les reconnais c'est celles que mon père adore. Une valise rouge et blanche en toile, à roulettes. Il y a également un t-shirt bleu très flashy. La tenue parfaite du randonneur parfait. Méthodique, ordonné, vigilant. Au moindre besoin sa solution. Parfait. Je me demande bien ce que tout cet attirail fait ici, dans un métro au milieu de Paris. Il ne doit pas être très utile... Mais ça fait toujours un sac et une valise. C'est pratique. Mais ça n'a rien à faire ici. Après je pourrais dire la même chose des talons aiguilles. Ça n'a rien à faire en ville. Rien à faire nulle part d'ailleurs. C'est encore pire qu'une tenue de randonnée dans Paris. C'est complètement inutile. Mais bon, certains mettent des talons et puis d'autres mettent des Salomon. Chacun son choix. Y'en a bien qui mettent des tongs avec des chaussettes. Incompréhensible. Mais c'est leur choix. C'est comme cette dame assise à côté qui a mis un pantalon à fleurs. C'est son choix. D'ailleurs il est pas si moche... Enfin pour un pantalon à fleurs. Mais revenons en à nos valises.
Je lève la tête et constate que tout cet attirail appartient à une femme. Pas trop jeune, pas trop vieille, elle a les cheveux coupés courts à la garçonne avec des petites boucles d'oreilles. Elle est dos à moi. Elle doit être en train de partir en vacances, elle a préparé ses bagages et maintenant elle doit rejoindre l'aéroport où un avion l'attend à destination d'un coin montagneux, les Alpes ou encore plus loin. Elle va y retrouver de la famille, ses parents, sa soeur. Elle ne les a pas vus depuis trop longtemps. Ses premières vacances depuis deux ans, elle va les savourer.
Je me demande à quel moment elle va descendre lorsque le train s'arrête et tout le monde se met à descendre. Terminus. Je me lève aussi et descends. Elle a du mal à tirer sa valise hors du wagon... Je la perds des yeux dans la foule qui se presse dans les couloirs labyrinthiques qui s'étendent sous tout Paris. Une fourmis parmis les autres au milieu de la fourmilière.