Chapitre 62 : Fear of fear.

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- 13 aout 2009 -

Le matin était à peine levé et le ciel était déjà terne, gris. Tout semblait morose sur la petite ville, les rues étaient presque désertes, les rires habituelles des enfants en ces semaines de vacances étaient inexistants. Le doux soleil qui avait chauffé le village ces deux dernières semaines était à présent caché par d'infinis nuages. Les fenêtres qui habituellement restaient ouvertes étaient toutes closes. C'est comme ci en l'espace de quelques jours le temps et l'atmosphère étaient devenus annonciateurs de mauvais présages. 

La jeune fille dormait, son sommeil n'était pas serein, il était agitée et troublé par d'étranges rêves, peut être était-ce cette " atmosphère " pesante qui provoquait ça chez elle ?

Elle se retournait, souvent. Puis elle se redressa d'un seul coup, les yeux torturés la bouche ouverte, laissant passer un souffle qui n'était plus ou n'avait jamais été. Elle bomba le torse, attrapant fermement sa couette dans ses deux mains, la serrant de douleur, une indescriptible douleur qui lui tranchait les poumons. Comme ci soudainement tout air avait été ôté de sa cage thoracique. Elle tentait de hurler pour appeler au secours, ce tordant de douleur inlassablement mais rien n'y fut, aucun son ne sortait d'entre ses lèvres, elle attrapa désespérément un objet lourd et dur, commençant à frapper de toute ses forces sur le mur, elle s'acharnait tout en continuant de souffrir le martyr, de crier dans un silence déchirant. Elle multipliait les coups sur le mur sans relâche au moment ou paniquée, Gemma fit interruption dans la chambre, ses yeux passèrent de l'agacement, à l'inquiétude, traversant immédiatement la peine puis l'empressement. Elle saisit à la vitesse de la lumière son portable, tremblant de tous ses membres, ne pouvant taper sur le clavier de son cellulaire tant le stress était grand. C'est avec difficulté qu'elle réussi à composer le numéro des pompiers avant de hurler paniquée au téléphone.

- Venez vite, il y a quelqu'un qui fait une crise de je sais pas quoi, on dirait qu'elle peut plus respirer ! 
- Calmez vous madame, c'est à qu'elle adresse ?

Elle lança l'adresse complément hors d'elle et raccrocha le téléphone avant de le jeter au sol pour se précipiter au chevet d'Allison. Elle attrapa la jeune fille qui avait les yeux perdus dans un vide sans égal et qui était prise de légères convulsions. Gemma n'avait jamais rien vu de tel et son échine était glacée.
Que devait-elle faire ?

Ellipse d'une demi-heure.

Allison était allongée sur le canapé, une seringue dans le bras et sa respiration ce maintenait plutôt régulièrement, les pompiers étaient arrivés juste à temps et Gemma était plus que soulagée à présent, elle était au chevet d'Allison et pouvait souffler tranquille maintenant que l'adolescente était hors de danger. 

- Tu m'as fait très peur tu sais ? susurra Gemma à la brune.

Allison fébrile, sourit faiblement. La plus part de ses forces avaient été épuisées l'heure précédente.

- Je suis désolé, j'ai été la première affolée moi aussi ... soupira t-elle.

Elle lui caressa tendrement les cheveux.

- C'est passé ce n'est plus qu'un mauvais souvenir maintenant, d'accord ?

L'adolescente hocha la tête faiblement, les yeux à demi clos.

- Tu peux m'aider à remonter dans chambre s'il te plait ? Je voudrai me reposer avant qu'Harry ne revienne, et ne le préviens pas s'il te plait, je ne veux pas qu'il s'inquiète pour rien ni lui gâcher son après midi.

Gemma anxieuse acquiesça malgré tout, sachant que ce n'était pas une riche idée de tout cacher à Harry mais respecta la volonté de la jeune fille et l'aida à monter s'allonger quelques instants, la laissant seule dans sa chambre silencieuse.

Elle et son esprit, elle et ses moeurs douloureuses.

Ses pensés fusaient alors qu'elle était étendue sur son grand lit, toutes ses forces ayant quitté son âme, vidées son corps entier. Mais elle était plus en peine dans son esprit que nul part ailleurs, car elle avait peur, peur d'être malade, peur d'inquiéter, peur de ne pas être heureuse à nouveau, peur de partir trop jeune, peur d'être trop faible, peur d'avoir peur.

La tête en feu, elle serra les dents et ferma fortement les yeux, pensant évacuer tous ses troubles par la fermeture du monde qui l'entourait, elle soupira constatant que sa douleur était encore présente, que ses maux de tête ne quittaient toujours pas la frontière de son esprit.

- Putain... soupira t-elle.

Elle se coucha difficilement sur le côté droit et là, son regard se posa sur un petit livre sur sa table de nuit, elle reconnu sans peine malgré son mal, le journal intime de sa mère. Ce fut instantanément le déclic. 

Les phrases tombaient comme des lames dans son esprit, une à une faisant plus mal que la précédente.

" Elle est malade, oui malade."

" Maladie de pompe c'est comme ça qu'on appelle le mal qu'elle a."

Son coeur flancha suivit de sa tête, ça ne pouvait pas être possible, oui elle se trompait c'était sur. C'était évident, elle ne pouvait pas avoir ça, pas elle, pas maintenant, pas après tout ce qu'elle avait vécu.

- Non, non, non, hurla t-elle à voix basse.

Elle ouvrit les yeux trop abrutis pour verser des larmes, puis elle tendit son bras saisissant son cellulaire, les doigts tremblant de plus en plus. Elle ouvrit internet et lança une recherche sur la maladie de pompe, après avoir zyeuté différentes pages, elle ouvrit l'une d'entres elles qui correspondait aux différents symptômes ou caractéristiques de la maladie.

" Crampes musculaires "
Et de un. Son coeur se serra.

" Atteinte respiratoire "
Et de deux. Son coeur craqua.

" Héréditaire " 
Et de trois. Son coeur éclata.

Elle venait de voir potentiellement son monde tout entier s'effondrer devant ses yeux vitreux. En quelques instants la réalité l'avait non seulement rattrapée mais aussi bien amochée. Que devait-elle penser à présent ? 


Born To Die / h.sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant