Born To Die / h.s

Chapitre 60 : You'll be alright.

Ellipse d'une demi heure.

Paniqués ils arrivèrent à l’hôpital, Harry tenait Allison entre ses bras, le mal de la jeune fille commençait peu à peu à s'estomper bien qu'elle souffrait encore. Anne appela une infirmière qui immédiatement installa la jeune fille sur un lit roulant, ils traversèrent rapidement l’hôpital et entrèrent dans une chambre. L'infirmière leur demanda un instant de patienter le temps qu'elle aille chercher le médecin de garde. 

- Allison tu a toujours mal ? demanda Anne posant sur la brune deux yeux inquiets.

La jeune fille se redressa légèrement, tentant de rassurer la quinquagénaire.

- Ça va mieux, ne t'en fait pas.

Harry qui était sorti avec l'infirmière quelques minutes plus tôt rentra bruyamment dans la chambre suivit d'un médecin. Il lança un regard tendre à Allison alors que le docteur s'avançait souriant vers l'adolescente.

- Bon alors mademoiselle, ce n'est pas votre première visite ici à ce qu'il parait ? il rit lui prenant la tension.

La jeune fille laissa son bras au docteur, grommelant légèrement tandis que Anne la fixait lui communiquant de ne pas broncher, la brune s’exécuta, se laissant examiner.

- Bon tout ça ma l'air plutôt pas mal, rien de très inquiétant pour l'instant, je vais faire des analyses de sang et de vos différents organites cellulaires.

La jeune fille acquiesça en silence alors qu'on lui prélevait du sang à l'aide du aiguille, elle serrait les dents et ne supportait pas la sensation de la piqûre qui tailladait sa chair.

Ellipse de deux heures.

Ils n'avaient pas bougé de la chambre, Allison était toujours étalée, sur son lit d’hôpital, les yeux dans le vague et une vive douleur dans la bras ou lui avait été prélevé du sang. Anne n'était pas présente dans la pièce, elle était partie chercher quelque chose à manger pour les jeunes. Harry lui, faisait les cent pas dans la chambre, se frottant de temps à autre la tête avec sa paume de main.

- Ils en mettent du temps pour avoir ces résultats, ils avaient dit une à deux heures, ça fait déjà plus de deux heures qu'on attend comme des cons !

La jeune fille tourna la tête vers le jeune homme, tendant fébrilement le bras pour saisir la main du jeune homme qui passait près de son lit.

- Harry calme toi, elle rit, je te rappelle que c'est toi qui a tant insisté pour que je fasse ses examens alors maintenant que je les ai fait tu devrais être content.

La jeune homme sourit faussement et vint s’asseoir aux côtés de la brune, passant sa main derrière sa nuque pour embrasser son front doucement.

- Je sais, mais ça me stress, imagine les examens mettent en lumière une maladie, ou je sais pas moi...

Allison rit et attrapa le visage du brun entre ses deux paumes fragiles, les yeux pleins de lumière.

- Harry, je suis solide moi, tu crois vraiment que après tout ce que j'ai vécu je vais laisser une petite maladie m'avoir et même je suis sur que j'ai rien, peut être un manque de calcium ou un quelque chose de banal dans ce genre...

Un sourire pâle brûla ses lèvres.

- J'imagine toujours le pire tu sais ...
- Je sais, mais il ne faut pas, je me sens beaucoup mieux.

Soudain, la porte s'ouvrit et le médecin apparut sur le porche, un dossier à la main, les lunettes sur le bas de son nez. Harry dans un élan se leva et vint vers lui, les yeux pétillants.

- Bon, la bonne nouvelle c'est que je n'ai rien détecté d'anormal, le sang est en parfaite état mais il y a tout de même un petit détail inquiétant.

Allison qui sentait son coeur soulagé d'un poids jusqu'à maintenant releva un regard inquiet vers le médecin.

- Que ce passe t-il ? demanda celle ci.
- Vous avez une légère surcharge lysosomale.
- C'est grave ? s’inquiéta Harry.

La médecin prit place sur une chaise en face des deux jeunes gens, ouvrant sérieusement son dossier.

- La plupart du temps non, ça se soigne très bien mais la surcharge lysosomale est la base d'un grand nombre de maladies, certaines inoffensives, d'autres plus dangereuses. Je pense qu'il n'y a pas à s'en faire et tant donné que les analyses de sang restent exemplaires.

La jeune fille baissa le regard, à la fois rassurée et inquiétée.

- D'ou cela vient-il ? demanda Harry.
- C'est la plupart du temps une cause génétique, héréditaire.

Harry vint s'installer à coté de la brune et passa un bras sur sa hanche pour la tirer contre lui, lui embrassant les cheveux.

- Tu vois c'est rien ... susurra t-il.
- Tu essayes de convaincre qui là ? Toi ou moi ? 
- C'est rien il l'a dit.

Le médecin se leva, saisissant les dossiers avant de s'adresser à nouveau aux adolescents.

- Il arrive fréquemment que les analyses soient faussés par un petit rien parfois donc je vous propose de repasser faire des analyses plus précises dans un centre spécialisé dans les maladies lysosomales si le mal perdure. Si il se calme et que vous n'avez plus de crampes c'est que les analyses s'étaient trompées. Au revoir.

Il partit fermant la porte fermement.

- On rentre ? demanda Allison fébrile.
- On rentre. affirma le jeune homme attrapant la jeune fille pour l'aider à se relever. 

Ils firent signe à l'infirmière qu'ils partaient et allèrent rejoindre Anne dans le couloir, celle ci venait de voir le médecin et avait pris connaissance de la situation, elle sourit.

- Ce n'est rien comme tu le disais, dit la femme.
- On ne peut pas en être sur... soupira la brune.

Elle caressa la joue pâle d'Allison.

- Mais si c'est rien je suis sur !

Ellipse de quatre heure.

La nuit envahissait la chambre de la brune et celle ci avec, étalée comme sans vie à nouveau sur le sol froid, le dos de la tête reposant sur une chaise en bois. Les yeux vers le plafond comme si ils ne l'avaient jamais quitté.
La jeune fille ne l'avait pas tellement laissé paraître mais elle aussi était très inquiète, même si le médecin assurait que ce n'était rien, elle ne pouvait pas quitter l'idée qu'un potentiel virus puisse la toucher. Elle qui toujours avait souffert dans sa vie. Ce tourment serait donc sans fin ?
Elle tourna la tête vers le tiroir de sa table de nuit et le contempla en silence, sachant pertinemment ce qui s'y trouvait, elle laissa son esprit s'égarer dans son envie qu'elle avait d'aller chercher le dit objet. Elle savait que s'était mal mais elle voulait tout de même, elle se redressa et commença à avancer à quatre pattes sur le parquet jusqu'au meuble de chevet avant d'ouvrir dans un grand silence le tiroir et dans extirper un paquet léger et déjà ouvert. Elle se releva, s'aidant de ses mains puis ouvrit la fenêtre de sa chambre, prenant toujours soin de garder la pièce muette ou presque. Elle ouvrit la boite et en sortit une cigarette, à l'aide d'un briquet qui avait l'habitude de rester dans le paquet elle l'alluma la portant à ses lèvres séchées par la chaleur de la journée passée. La fumée envahissait ses pores de peau, doucement ses muscles se détendirent et elle laissa tomber sa tête contre le cadre de la fenêtre. Au même moment la porte de sa chambre s'ouvrit, sur le bouclé vif de colère.

- Tu te fou de moi là Allison ?

La jeune fille se retourna en vitesse, prise sur le fait, elle devint rouge de honte. Le bouclé s'avança saisissant la cigarette et la lançant par le fenêtre.

- Tu avais promis, soupira t-il.

La brune baissa les yeux, ne voulant pas affronter son regard, ne sachant que dire pour l'instant.

- Pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ? Tu ne vas pas recommencer ? 

La brune n'hésita pas un instant et plongea son regard audacieux dans celui du brun, les yeux brisés.

- Pourquoi ? Parce que j'ai peur Harry de cette putain d'analyse à la con, oui j'ai peur que du jour au lendemain on me dise " madame vous êtes malade " ou encore " madame vous n'en avez plus que pour un mois " Putain mais merde tu peux pas comprendre ça ? J'ai eu que de la merde dans ma vie et là ce putain de truc de pointe ! Tu crois que ça va ? Je le vis bien ? Que je m'inquiète pas et que je pense que j'ai rien et même si j'ai rien je m'inquiète quand même car au fond merde je suis comme toi, comme tout le monde, oui j'imagine le pire toujours le pire ! 

Le jeune homme ouvrit la bouche mais pas un son en sortit, il serra les dents et les poings puis frappa contre le mur ce qui fit sursauter la brune, il ferma fortement les yeux, serrant toujours les dents jusqu'à sentir ses muscles se relâcher. Il passa sa main dans la nuque de la brune et plaqua un douloureux baiser sur son front.

- Tu iras bien, je te le promet.
- J'aimerai te croire...
- Et bien crois moi, susurra t-il dans ses cheveux bruns.

Ses mains glissèrent dans son dos pour resserrer son étreinte sur la jeune fille, collant fortement le corps de la brune contre le sien, voulant sa présence épousant la sienne.

- Ne refait plus ça d'accord ? Ou alors viens m'en parler avant...

La jeune fille ne répondit pas et enfouie sa tête dans le cou du garçon, elle sentait qu'elle allait déjà mieux et tenta de chasser toutes idées négatives de son esprit, ce concentrant sur des perspectives futurs, des projets, des idées, des personnes. Une personne, Harry.

Parce que aujourd'hui la jeune fille était inquiète.
Parce que aujourd'hui le jeune homme l'était aussi.
Parce que ensemble, ils étaient sereins.