Born To Die / h.s

Prologue

-15 mai 2009-

La jeune fille était assise en tailleur dans un coin sombre de sa chambre médiocre, les yeux rivés sur une photo posée sur sa table de nuit en bois. Des larmes de rages et de douleur coulaient le long de ses joues fragiles. D'une main tremblante la jolie brune attrapa l'image abîmée par le temps, puis caressa d'une main hésitante le portrait d'une femme aux traits fins, le regard bon. Puis ses yeux mouillés se posèrent sur l'homme qui se tenait aux cotés de cette femme. L'adolescente ce leva d'un bon, déchira l'image, son visage envahit par la haine, tambourinant de ses faibles points contre le mur pâle. 

- Pourquoi nous as-tu fait cela ? Pourquoi ? Tu nous a tout pris ! Si j'en suis là c'est de ta faute !

La brune ferma les yeux, en s'écroulant sous les larmes, la photo broyée au creux de sa paume moite.

Flashback.

-11 janvier 1999-

Une petit fille était allongée sur son lit, serrant contre elle un mouton blanc en peluche, des larmes d'inquiétude perlant sur ses joues d'enfant. 

Des hurlements se faisaient entendre du bas, des cris incessants, des bruits de coups. L'enfant était effrayée, cela faisait bientôt quatre ans que son père les battaient elle et sa mère, la petite n'avait que cinq ans à cette époque, mais elle n'avait vécu que dans la crainte. Elle voyait sa mère dépérir sous la violence un peu plus chaque jour, mais du haut de ses cinq bougies, elle ne pouvait rien faire, elle était juste bonne à subir elle aussi. 

Ce soir elle espérait que tout changerait, elle pensait que dans sa vie minable, il pourrait y avoir un peu de magie, après tout, elle n'avait que cinq ans, elle rêvait encore d'un conte de fée comme toutes les autres enfants de son âge.

Elle se leva doucement, vêtu d'une longue chemise de nuit claire, pressant toujours sa peluche contre son coeur, elle ouvrit la porte, s'avançant vers la mezzanine ou elle avait l'habitude d'aller pour voir le même spectacle horrible chaque soir. 

La fillette regardait l'effroyable scène, le visage affolé. 

Le père au visage sombre, attrapait durement l'innocente mère de famille, pour lui hurler des insultes au visage, il la ruait de coups, la peau de la femme était couverte de bleus. Elle leva les yeux et regarda sa fille qui se trouvait au deuxième étage, la mère était tellement désolée que son enfant ait à subir cela, la femme se fichait bien des coups qu'elle pouvait recevoir car elle savait que le lendemain elle n'en recevrait que davantage, ce qui l'inquiétait était sa fille, sa petite princesse qui n'avait que quelques années. Elle aurait tellement aimé que son enfant grandisse dans une vraie famille, qu'elle puisse vivre avec pour seul problème le fait de ne pas avoir la poupée désirée à noël. Mais non, son enfant avait grandit dans la douleur, la peur, la tristesse, sans jamais avoir le moindre ami à l'école. Le père se précipita sur la mère pour la frapper au visage.

- Ne te débats pas sinon tu sais que Allison va y passer aussi, tu ne voudrais pas que sa bouille ronde soit abîmée ? hurla l'homme sans coeur.

- Ne lui fait pas de mal, c'est une enfant, sanglota la mère. 

- Ça m'est bien égal ! Allison, mon ange vient voir Papa, ricana le père.

L'homme lâcha la mère et se précipita à l'étage, la petite fille couru se réfugier dans sa chambre, pour se cacher sous son lit, serrant toujours son mouton contre elle. La petite avait peur, elle ne savait pas trop ce qui allait lui arriver. 

L'homme saisit l'enfant avec violence par le poignet, la fillette poussa un cri de douleur aigu. Il commença à frapper la gamine au visage, la douce enfant ce débattait sans aucun succès, il était sur que son géniteur était bien plus fort qu'elle. La mère apparut, attrapant le père par la taille lui criant d'arrêter. Celui ci poussa mortellement la femme qui, vola pour que sa tête vienne finalement heurter le coin de la commode. Le corps de la mère tomba lourdement au sol, laissant progressivement une flaque rougeâtre s'y dessiner. Le père affolé que tout ça ait prit une telle ampleur, lâcha violemment l'enfant avant de prendre la fuite.

La fillette blessée par les coups se releva difficilement, puis s'approcha de sa mère heureuse.

- Maman, il est partit tu crois ? Tu crois que la fée Clochette m'a entendu ? chuchota la fillette.

La mère ne répondit pas, l'enfant la secoua doucement, lui caressant la joue.

- Maman, tu dors, tu es fatiguée ? Pourquoi tu ne bouges pas ?

Fin du Flashback.

-15 mai 2009-

L'adolescente se remémorait ce jour maudit, ce fameux onze janvier, ce jour qui pourtant aurait du être le plus beau de sa vie, ce jour qui était celui de sa naissance. Mais c'était à présent aussi le jour de la mort de sa mère. La jeune femme se laissa glisser le long du mur de sa chambre, cela faisait maintenant onze ans, qu'elle jonglait entre les familles d'accueils et les foyers pour jeunes en difficultés. Elle avait vécu un vrai traumatisme dans son enfance, elle n'allait plus bien du tout, des marques de coups étaient encore imprimées sur ses bras maigres. Elle n'avait plus confiance en rien, plus aucune foi en ce monde. Intérieurement, elle était déjà morte.

- Pourquoi moi ? murmura la jeune fille. Suis-je vraiment née pour mourir ?