Chapitre 2

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Chat Noir était très heureux que sa Lady lui tournait le dos parce qu'il n'arrivait toujours pas à accepter cette réalité.

Ladybug. Marinette.

Une seule et unique personne.

Une personne qu'il avait détruite et qu'il rassurait, comme s'il était deux personnes différentes.

Il fallait qu'elle le sache.

Parce que Chat Noir n'était pas tombé amoureux d'une fille idéalisée. Il était tombé amoureux de la fille qui était sous le masque, il ne n'en s'était juste pas rendu compte.

Ladybug le coupa dans ses pensées.

-Je ne l'aime pas parce qu'il est mannequin. Se justifia-t-elle, sûrement parce que Chat Noir était trop abasourdi pour répondre et qu'elle avait dû mal interpréter son silence. Je le détestais, au début. Une histoire stupide impliquant une vraie peste, j'ai cru qu'il était comme elle. Puis j'ai appris à le connaître, et j'ai vu un garçon gentil, doux, attentionné, loyal, qui découvert le monde. Et je n'ai pas pu m'empêcher de l'aimer de tout mon coeur, de toute mon âme, depuis le jour où j'ai vu qui il était.

Chat Noir sentit son cœur déborder d'affection et d'amour, oui, d'amour, envers Ladybug, ou Marinette, peu importe.
Parce que maintenant il est persuadé qu'elle parle de lui.
Et il est plus qu'ému qu'elle pense ça d'Adrien.
Marinette est une de ses premières amies. Et il avait toujours eu peur que son entourage  le juge mal.
Sûrement les conséquences du monde de paillettes et d'hypocrisie dans lequel son père l'avait plongé.
Et le fait que Marinette, Ladybug, ait réussi à comprendre et aimer la personne qu'il était réellement lui donna l'impression d'être enfin complet, enfin heureux.

Chat Noir ne répondit rien, il devait, pourtant, sinon Ladybug allait se rendre compte que quelque chose ne tournait pas rond, alors il répondit.

-Ce garçon a beaucoup de chances.

Il avait honte, oui, honte, de parler de lui, il avait l'impression de se vanter, encore plus que quand il fanfaronnait à tout bout de champ, et il déteste ça.

-Pas autant que moi de t'avoir comme ami.

Chat Noir sentit son coeur s'accélérer. Il savait que normalement il aurait dû lui faire une remarque nonchalante sur le fait qu'elle ne le considère pas juste comme une épaule, mais il est sous le choc, trop pour plaisanter.

Et il est heureux, heureux, d'être tombée deux fois amoureux de la plus belle personne au monde.

Il devait lui dire qui il était. Mais comment ?

Parce que Chat Noir savait à présent que lui et Ladybug étaient faits l'un pour l'autre. Il l'aimait, elle l'aimait, et ils avaient été assez bêtes pour se tourner autour pendant plusieurs années.

Mais Adrien avait brisé le coeur de Marinette, et ce il n'y a même pas quelque heures.

Ladybug se tourna vers lui, sans rien dire, puis se blottit dans ses bras.
Pas comme quelque minutes plus tôt, non, cette fois, elle avait ses bras enroulés autour de son cou, et sa tête enfouie sur son épaule. 

Et il n'hésita pas une seconde, il serra Ladybug dans ses bras, fort, fort, parce qu'il savait que dès qu'elle saura la vérité ce sera trop tard pour ce genre de moments, il l'aurait bien embrassée, mais ça compliquerait encore plus leur problème.
Égoïste, voilà ce qu'il était, à profiter de la situation, mais il s'en fichait, parce qu'elle ne voudra plus jamais être aussi proche quand elle saura qui il est.
Alors il transmit tout son amour pour elle dans son étreinte, comme la dernière.

-Je suis contente que tu sois resté, Chat. Murmura-t-elle dans son oreille. Mais il se fait tard, on devrait tous les deux rentrer.

Elle allait se dégager quand Chat Noir la retint, la serrant le plus fortement possible.

-Non. Ne pars pas, je dois te dire quelque chose.

Il pensa qu'elle allait quand même partir, que ça ne devait pas être important, qu'elle alllait exiger qu'il la lâche. 
Mais Ladybug le surprit encore.

-D'accord. Murmura-t-elle en se blottissant à nouveau dans ses bras.

Chat Noir prit une grande inspiration. Il allait lui dire, oui, mais comment ne pas la brusquer?

-Je vais te dire quelque chose d'important, d'extrêmement important, donc laisse moi parler jusqu'au bout, tu veux bien?

Ladybug releva la tête vers lui, s'éloigna doucement. Elle n'était plus dans ses bras, mais elle resta très proche. Assez proche pour qu'il ait l'opportunité de lui prendre la main.

-Je t'écoute.

Chat Noir etait à présent confronté à son regard, et il savait qu'il n'arriverait pas à le lui dire s'il la regardait.

-Il y a pas longtemps, commença-t-il en détournant les yeux pour regarder la ville, une de mes plus proches amies est venue m'avouer qu'elle m'aimait. J'étais sous le choc, mais j'ai essayé d'être le plus doux possible en lui disant que je ne partageais pas ses sentiments. Et j'ai eu très mal quand je lui ai dit ça. Comme si je lui mentais, et que je me mentais à moi-même. Parce que je suis convaincu de t'aimer, Ladybug, mais je me suis rendu compte qu'elle aussi, je l'aimais. Pas de la même manière, mais je suis sûr d'être amoureux.

Un bref coup d'oeil vers Ladybug lui montra qu'elle le regardait toujours, un air compatissant sur le visage.

-Qu'est ce que tu attends pour le lui dire?

Je suis en train de lui dire, voulait répondre Chat Noir.

-Je lui ai brisé le coeur ! Je ne peux pas retourner vers elle en lui disant "désolé, j'étais trop aveuglé par mon amour pour une autre fille alors que je savais qu'elle ne m'aime pas pour me rendre compte que je t'aime" !

Ladybug laissa échapper un petit rire.

-C'est sûr que si tu lui dit comme ça elle ne le voudra plus te parler pour de bon! Mais tu sais, si tu lui explique comme tu me l'as dit, je suis persuadée qu'elle comprendra. Si non, elle ne te mérite pas, c'est tout!

Chat Noir pensa que s'il n'était pas encore amoureux d'elle, il serait tombé amoureux maintenant.
Mais il avait encore peur.

-Et si le garçon dont tu m'as parlé venait te voir en te disant ça? Tu lui pardonnerais?

Il planta les yeux dans les siens, essayant de cacher son impatience de découvrir la réponse.

Ladybug sembla réfléchir quelque secondes.

-Je... Je pense. Oui, s'il me dit ce que tu viens de me dire, je lui pardonnerais. Même si je dois me faire à l'idée qu'il ne m'aimera jamais...

Chat Noir allait décidément faire une attaque cardiaque.  Elle lui pardonnerait.

Il avait maintenant sur le bout des lèvres une phrase qui allait tout changer. Tant qu'il continuait de parler de Marinette comme d'une tierce personne, il ne risquait rien, et il avait peur, si peur, qu'elle ne veuille pas de lui.

Il se dit qu'il devrait peut être attendre le lendemain pour dire ça à Marinette. Puis il n'aura qu'à faire semblant qu'il n'avait pas compris qu'elle était Ladybug...
Non.
Il devait lui dire la vérité.

Il baissa la tête, et regarda ses pieds.

-Et si... Si ce garçon te le disait maintenant, tout de suite?

Il n'osa pas la regarder. Il ne voulait pas voir la déception et la colère dans ses beaux yeux bleus.
Et Ladybug qui ne disait rien.
Mais il continua désespérément de fixer ses pieds, il ne voulait pas la regarder.

Puis, après quelques secondes qui semblèrent durer des heures aux yeux de Chat Noir, elle murmura, d'une voix incrédule, bas, très bas, comme si elle avait peur de l'entendre.

-Adrien?

À trois cents vingt-quatre mètres du sol - Miraculous FanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant