Les Élues Des Ténèbres

Chapitre 1 : Rachel

Rachel regarda l'heure. Minuit. L'heure de sa petite promenade quotidienne. Elle passa un œil par la porte entrebaillée. Tout était plongé dans le noir. Dans ce silence irréel, on aurait pu entendre une mouche voler. On distinguait à peine l'ombre des portes du couloir. Celà n'étonnait pas Rachel. Le couvre feu interdisant à quiconque de sortir la nuit. Mais Rachel ne le respectait pas. Toutes les nuits elle revenait au bord de la Falaise, où sa mère était décédée. Rachel enfila une chemise de nuit blanche qui était enfouit dans un tas de vêtements rouge. Elle plia son pyjama bordeaux et le posa au bord de son lit. La jeune fille caressa ses longs cheveux bruns ondulés. Une vague de fatigue l'envahie. Elle la refoula aussitôt. Elle était habituée à ne pas beaucoup dormir. Elle chercha dans une malle remplie de vieux livres une corde qu'elle attacha au rebord de la fenêtre. Elle la lança et un petit bruit étouffé lui indiqua que la corde était bien arrivée en bas.  Rachel enjamba non sans effort la fenêtre et s'aggripa à la corde de toute ses forces. Elle relacha légèrement la pression de ses doigts et glissa avec légèreté jusqu'au sol. Rachel savait qu'elle risquait gros si on l'a surprenait. Elle était sortie de nuit. En effet, le premier ministre qui avait une peur sans pareil des sceptres avait imposé aux habitants du Royaume de Raclès un couvre feu fixé à 22:45. Il pensait de cette façon empêcher les fantômes de sortir des bâtisses. En plus du couvre-feu, Rachel enfreignait une règle capitale : elle troquait ses habits rouges réglementaires contre une chemise blanche. En effet, dans le Royaume, les habitants s'habillaient en fonction de leur titres : Les plus nobles étaient divisés en 3 Clans : les Rouges, les Bleus et les Jaunes, les plus riche car le roi en était un. Il y avait ensuite les "Demis" : les Oranges,  les Verts et les Violets qui étaient fils et filles de deux clans nobles différents. Venaient ensuite les travailleurs : Les Roses, les Marrons et les Gris et les plus pauvres : les Beiges et les Noirs. Autrefois, les Beiges s'habillaient en blanc et leur Clan se nommait ainsi. Mais sous le régime du roi actuel, Désiré II et de la reine Grâce, la couleur blanche avait été réservée aux morts et sceptres. S'habiller en blanc était donc maintenant considéré comme un "Acte de Rébellion". Heureusement pour Rachel, en raison du Couvre-feu, les seuls habitants autorisés à sortir étaient les policiers, les Bronzes (les ministres), les Argents (Le 1er ministre et la Reine) et les Or (qui ne comportait que le Roi). Rachel était donc seule dehors, les policiers, Bronzes, Argents et Or dormant après une journée épuisante. Rachel couru jusqu'à la Falaise. Le bloc rocheux qui semblait sur le point de se détacher surplombait d'environ 3 mètres un canal d'eau verte. Rachel s'engagea dans une sorte depeit escalier naturellement sculpté dans la roche. D'en bas, on pouvait toujours apercevoir la Falaise. À la droite de Rachel, loin de là où elle se trouvait, se dressait un ponton tout en bois d'où partait le jour des navires de pêche. Rachel observa le paysage nocturne. Des arbres se dressaient au dessus de sa tête, et leurs ombres menaçantes recouvraient la jeune fille. Elle pouvait apercevoir toutes les constellations qu'elle avait étudiée en classe : la Grande Ours, la Petite Ours, le W de Cassiopée… Parmi les étoiles, plus brillante que toutes, il y avait une magnifique demi-lune. Elle était si resplendissante que Rachel oublis pendant un moment qu'elle ne faisait que refléter la lumière des étoiles. Rachel trempa ses pieds dans l'eau fraîche. Une sensation de bien-être s'empara d'elle et elle plongea dans l'eau qui s'était faite claire et transparente. Elle nagea, en contemplant la lune. Elle aurait tellement aimé que sa mère soit avec elle. Rachel était persuadée qu'elle aurait adorée. Mais sa mère était au ciel. Un nœud tordu le ventre de la jeune fille. Elle ravala ses larmes. "Elle n'a jamais pu aussi bien contempler les étoiles que maintenant" pensa-t-elle, en s'imagineant sa mère sur un nuage. Un cri la tira de sa torpeur. Elle regarda. En haut de la Falaise, se dressait le Cardinal, le Premier Ministre. "Un fantôme !" s'exclama-t-il en la regardant, effrayé. Rachel retint un cri. Il ne devait absolument pas la reconnaître. Elle risquait la mort si on la prenait en flagrant délit. Qu'est ce que le Cardinal venait faire ici, à cette heure ? Rachel pouvait sentir la peut qui s'emanait de lui. Soudain, elle entendit le bruissement de l'épée qu'on sort de son fourreau et Jetta un rapide coup d'oeil derrière elle. Le Cardinal descendait vers elle. Elle pouvait sentir son souffle de son dos ainsi que l'odeur de crainte qui émanait de lui. Elle aperçu l'éclat de l'épée qui se dressait, prête à lui fendre le crâne. Tout d'un coup, elle eu l'impression que quelqu'un d'autre controlait son corps et elle eu tout d'un coup l'impression qu'elle n'était que spectatrice de son destin. Elle sentit qu'elle se retournait et tout d'un coup, une lumière rouge s'échappa de ses yeux. Elle aperçu dans une pierre humide son reflet. Ses sur cheveux bruns étaient devenus presque noir, sa peau était d'une pâleur de cadavre et ses yeux bruns avaient été remplacés par deux pierres rouges qui brillaient intensément. Le Cardinal hurla et pris des jambes à son coup. Racgel l'entendit murmurer, tremblant "Le Rubis. C'était donc vrai." Tout d'un coup, le sentiment de legereté qui avait envahi Rachel se dissipa et elle vu sur la pierre grise ses yeux redevenir bruns. Elle controlait à nouveau son corps. Elle serra la pierre rouge accroché par un cordon à son cou. Elle entendait encore le Cardinal chuchoter le nom que sa mère lui donnait quand elles étaient seules : Rubis.

~

Rachel arriva chez elle trempée. En plus de sa baignade, il avait plu sur tout le chemin du retour. Elle entra discrètement dans sa chambre par la fenêtre qui était restée ouverte. Sa chambre était illuminée par la lumière du soleil qui commençait déjà à filtrer entre les pins de la forêt voisine. Elle se déshabilla et essora sa robe blanche par la fenêtre. Elle la rangea précieusement et enfila son pyjama rouge. Exténuée, elle s'allongea dans son lit et s'endormit

~

La toute petite Rachel serrait de toutes ses forces son ours en peluche contre sa poitrine. Des maires coulaient de ses yeux. Devant elle, se tenait le Cardinal, chevauchant un cheval couleur crème. Il tenait son épée pointé vers une jeune femme frêle. Ils se tenaient tout trois au bord de la Falaise. "Si tu essaye de t'enfuir, quelque soit le moyen, je serait ta chère petite Rachel" dit le Premier Ministre en désignant l'enfant du menton. La mère de Rachel le regarda avec détermination. Le rubis que Rachel portait autour du cou se mis à briller. "Tu ne toucheras pas à Rachel, fils du diable" dit la jeune femme au Cardinal. "Rends-toi" dit l'homme en caressant sa moustache argentée. "Jamais !" hurla la mère de Rachel. Elle regarda sa fille. "Le Rubis me vengera !" dit-elle en sautant de la falaise. La petite fille conditions en larme en apercevant le corps sans vie de sa mère, qui flottait dans l'eau, pendant que le Cardinal partait au trot.

~

Rachel se réveilla en sueur. Officiellement, sa mère s'était suicidée. Mais la véritable version des faits hantait son someil toutes les nuits depuis maintenant plus de 10 ans. Et tous les matins elle se posait la même question : qu'est-ce qui avait poussé cet homme important de la société à assassiner sa mère, une jeune femme sans importance dont tout le monde ignorait le nom ?