C'était la mi-aout, l'été s'en allait lentement, les degrés chutaient pour laisser place à une fraîcheur automnale à Hall County.
Le thermomètre affichait à peine une vingtaine de degrés quand je suis sorti ce matin. Je n'avais pas enfiler mon sweat par dessus mon pyjama, ni même mes chaussures.
Ma grand-mère disait que j'avais une sorte de feu en moi depuis que j'étais toute petite. Et que j'aurais pu braver n'importe quel hiver.
Je me rappelle aussi du regard réprobateur que lui jetait ma mère, inquiète que sa fille attrape une pneumonie ou je ne sais quoi.L'herbe grasse du jardin était humide et fraîche sous la plante de mes pieds nus, j'ai tenté d'éviter les épines des pins géants qui trônaient majestueusement.
Puis j'ai atteint la petite installation qui donnait sur le lac, j'ai grimpé à l'échelle et je me suis installée là-haut.
Je ne me lasserais jamais de cette vue me suis-je dis alors.
L'eau était calme, elle s'étendait à perte de vu. Le ciel quant à lui était d'un bleu sans nuage.
J'ai entendu remuer dans les herbe hautes avant de voir surgir Alice.Quel nom étrange pour un Berger Allemand. Je crois qu'on ne s'est jamais vraiment aimé elle et moi. Mais sa présence ne me dérangeait pas, et elle ne semblait pas me détester non-plus.
On cohabitait en silence depuis maintenant quelque semaines.Deux plus précisément. Ça faisait deux semaines que j'étais chez ma tante, en Georgie.
Ma mère avait décidé de passer son été à réaliser une sorte de mini tour du monde avec mon beau-père, et évidement je ne faisais pas partie du voyage, je me voyais mal être la cinquième roue du carrosse pendant toutes mes vacances.
Mon père quant à lui allait avec sa nouvelle famille en Floride.
Je n'avais rien contre mes demis frères et sœurs, ni même tous les enfants en bas âges,mais passer tout un été avec eux allait se révéler être long. très long.C'est la raison pour laquelle, quand la sœur cadette de ma mère m'à proposé de la rejoindre dans sa maison au bord du lac, je n'ai pas hésité.
J'ai toujours été proche de Lydia, il faut dire que seulement douze années nous séparaient. Elle en avait vingt-neuf et moi dix-sept.
C'est vers elle que je me suis tournée lors de mon tout premier chagrin d'amour, c'est aussi elle qui m'a offert mes tous premiers sous-vêtements en dentelle.
Il n'y avait pas de sujets tabous avec Lydia. On pouvait parler de tout.Elle adorait quand nous allions au supermarché et qu'on lui demandait si nous étions sœur.
Elle faisait passé sa chevelure brune par dessus son épaule avant de répondre d'un ton mielleux que j'étais effectivement sa sœur cadette.
Je l'ai toujours admiré depuis petite, au grand damne de ma génitrice. Lydia avait une grande coiffeuse dans sa chambre, avec trois trousses pleine à craquer de maquillage. J'adorais jouer à la princesse et m'étaler toute sorte de produit sur la face.
Ma mère quant à elle avait un ou deux gloss.Le grognement de Alice m'a tiré de mes pensés, elle avait beau avoir un nom étrange, elle était loin d'être stupide.
Ce n'était pas le genre de clébard qui aboyait pour rien.
Je me suis redressée et j'ai observé les environs, mais je n'ai noté aucune anomalie, aucune présence étrangère.Ses grognement nerveux se dirigeaient en direction de la haie qui nous séparait de la maison voisine.
Je me souviens que ma tante me racontait que la demeure était hantée pour m'effrayé.
C'était la maison des Resenjers. Je n'avais jamais eu l'occasion de les rencontrer car ils étaient tout le temps parti en été et ils ne revenaient qu'au début du mois de novembre, quand ils étaient sure que l'été était bel et bien enseveli sous la neige.- Len !
La voix de ma tante à résonné sa robe de chambre en soie rose pâle ondulait sous la brise légère.
J'ai regardé une dernière fois la vue majestueuse qui s'étendait devant moi avant de rejoindre Lydia.
Je n'ai jamais compris l'intérêt de raccourcir un prénom composé uniquement de deux syllabes. Mais quand j'étais petite, j'adorais quand Lydia m'appelait Len.
Je me sentais encore plus proche d'elle. Comme si nous étions deux meilleurs amies, avec des noms de code.
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Travelers
RomanceC'est la fin de l'été dans le sud de la Georgie, ou Léna passe ses vacances avec sa tante, dans sa maison au bord du lac. C'est aussi le retour des Resenjers, une famille qui suscite bien de curiosités dans la petite ville depuis quelques années. ...