Huit

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Comment elle avait pu me faire ça?

Comment j'avais pu lui faire ça?

Comme tout ça avait pu se produire si rapidement ?

J'étais en plein cauchemar, et il fallait que je me réveille, maintenant.

Mon cœur venait d'exploser en des milliers de particules...

New York, sept heure du matin.
Les trois heures de vol m'ont semblé interminables.
Maman me regarde avec le même regard que les jours précédents. Un regard cerné d'un gris violacé, ou se mêle désespoir, tristesse, compassion .
Et moi, comme les jours précédents, j'évite ce regard, je baisse les yeux sur mes bottes beiges.

Tout est arrivé très vite après le décès. Maman et John ont écourté leur voyage, Grand-mère à fait le trajet depuis la Virginie, Mon père et Anna ainsi que les parents de Ryan et ses amis nous ont rejoint.

L'enterrement a été précédé d'une messe dans la petite chapelle de la ville. La plus part des habitants étaient présent.
J'ai aperçu Brittany près de sa mère. Nous ne nous étions pas reparlé depuis cette nuit la.
Hayden était la lui aussi, avec sa famille, dans un coin de la chapelle, nos regards se sont furtivement croisés, mais j'ai très vite détourné le mien.

Ryan était au premier rang, inconsolable. Beth et sa mère lui soutenaient l'épaule fermement.

Tout le monde dans cette salle savait parfaitement à quel point cette perte serrait létal pour lui.

Il s'était transformé en une sorte de fantôme au fils des jours, et cela de façon irréversible. Comment ne pas lorsque l'on perd son âme sœur ?

C'était le seul à comprendre la douleur que je ressentais.
Évidement, moi, je n'avais le droit de la monter, je n'avais pas le droit de verser une seule larme, je ne le méritais pas après ce que j'avais fais.

L'enterrement en lui même s'est fait en petit comité. Il n'y avait que la famille proche. Pour la première fois depuis mon séjour ici, il pleuvait sur Gainesville. Une pluie battante.
J'ai manqué de m'effondrer lorsque ce fut à mon tour de déposer une rose blanche sur son cercueil, ma mère m'a rattrapé de justesse.

Le lendemain, j'ai pris mon vol pour New York, je m'en voulais terriblement d'abandonner Ryan comme ça, après les bon moments que nous avions vécu tout les trois.
Mais toutes les particules de cette ville me toisaient d'un œil accusateur.
Je n'avais pas le droit de rester une minute de plus. L'air était désormais chargé de souvenirs bien trop lourds.

Je n'ai dis au revoir à personne. Ni à Beth, ni à Ryan, ni à Brittany, ni à Hayden. Je suis juste parti.
C'était peut être lâche de ma part, mais j'étais persuadée que je n'avais pas le choix.

Les températures givrantes de New York contrastaient avec la douceur de Gainesville. L'automne se faisait plus frais que prévu.

Ma mère et John habitaient un lumineux appartement à Brooklyn sur la dixième avenue.
Le quartier était plutôt calme, les voisins aimables.
Les couleurs de ma chambre me paraissaient désormais si ternes par rapport aux couleurs de la chambre que j'avais occupé cet été.

Ma fenêtre donnait sur Prospect Park ,vallonné de ses collines verdoyantes.
Je suis resté là, à scruter des enfants qui jouaient, un couple qui se promenait, ils semblaient heureux.

J'ai passé le reste de la semaine dans ma chambre. Je n'avais aucune envi de sortir et cela malgré les efforts de John.
Maman n'allait pas mieux. Elle était restée en pyjama de toute la semaine se nourrissant à peine.

Un soir, j'ai reçu un message de Brittany, elle voulait prendre de mes nouvelles et elle m'annonçait qu'elle avait revu Hayden.
J'ai supprimé son message avant de supprimé son contact.
Je ne voulais plus jamais avoir un quelconque lien avec Gainesville et ses habitants. Ni Brittany, ni Hayden, ni personne.

Quelque part, je leur en voulais terriblement, pour tout ce qui s'était passés. Mais je savais de façon douloureuse et amer, que la seule personne que je pouvais blâmer, c'était moi et personne d'autre.

Elle a continué de m'envoyer des messages, de m'appeler régulièrement, puis elle a compris, et elle a fini par cesser de me contacter.

Le lundi suivant était celui de la rentré . C'était ma dernière année de Lycée et je n'avait qu'une idée en tête: en finir.

Le lycée ne m'avait absolument pas manqué, pas le moins du monde. La journée a été un véritable défilé:

Marjorie Johnson avait passé ses vacances au Brésil et elle ne se lassait pas de nous faire encaisser son nouveaux bronzage. Alissa, quant à elle, avait troqué sa chevelure brune pour une blonde, ce qui ne semblait pas laisser indifférent les représentants de la gente masculine et Ashley et Paul avaient fini par se remettre en couple, se dévorant littéralement dans les couloirs de l'établissement.

De mon côté, rien n'avait changé. À part le fait que ma tante soit morte cet été la...

C'était la pause déjeuné.
Jena, une de mes anciennes amies s'était apparement trouvé de nouveaux amis. Elle m'a fait un signe gêné de la main quand elle est passé devant ma table et je lui est répondu par un signe de la tête.
J'étais donc attablée toute seule et ce serai sans doute ainsi le restant de l'année scolaire. Je ne pouvais pas me plaindre, je n'avais jamais été très douée pour entretenir les amitiés. Je n'avais appelé personne durant l'été ou même envoyé un texto.
Je déjeunais sous les regards moqueurs des autres élèves lorsque je l'ai entendu.

Je n'étais pas sure au début. J'ai tenté d'étouffer cette voix qui naissait au fond de moi.

- Léna ? Il faut que je t'explique. C'est urgent.

Je me suis perdu dans mes pensée. Était- ce vraiment lui? Par quels moyens pouvais-je rompre définitivement ce lien ?

- Léna Malloy, n'est ce pas ?

Une autre voix m'a fait sursauter et m'a arraché de mes pensées.
Owen Osmith était à présent assis à côté de moi.

Owen Osmith n'était pas le plus populaire du lycée, il n'était pas un mur de muscles ambulant et il n'avait pas toutes les filles à ses pieds, Néanmoins il avait quelque chose, un charme indiscutable, malgré ma mauvaise foi, j'étais bien obligée de le reconnaitre.

- C'est exact.

- Qu'est ce que tu fais la toute seule ?

J'ai haussé les épaules.

- Je déjeune ... et je crois que je ne suis pas assez amusante pour avoir toute une cour autour de moi.

- Je pari que tu peu être très drôle quand tu le veux.

- J'espère que tu aimes bien être déçu.

- J'adore, c'est ma passion.

- Tu devrait nous rejoindre. A t-il dit en désignant de la tête un petit groupe quelque tables plus loin.

- Quoi? Vous convoiter mes talents de comique ?

Il a souri, sa joue s'est légèrement creusé.

- Peut être.
Il s'est levé et a rejoint le petit groupe.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 22, 2018 ⏰

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