Chapitre 5 - Nathan

53 13 2
                                    

- Dis-moi que tu m'aimes Nate. Dis-le-moi...

Ses cils papillonnaient et un rire idiot s'échappait de ses lèves maquillées. J'aurais pu faire mieux, c'est vrai. Mais Tessa ne répondait plus à mes messages et j'avais besoin de me défouler. Cette blonde un peu trop alcoolisée ferrait l'affaire. Les filles de la fac de langue n'étaient pas les plus futées. Elles se laissaient facilement convaincre et étaient plutôt dociles. Pas comme ces garces de la fac de science ! Celles-ci étaient plus sauvages, plus compliquées à avoir. Mais j'adorais un bon challenge de temps à autre...

- Naaate...

Tout bien réfléchis, cette fille ne me satisferait pas. Je me levai du lit et quittai la chambre sans un regard pour la loque qui s'endormait déjà sur les draps.

- Oh ! Nathan ! m'interpella Flo alors que je m'apprêtais à quitter la soirée.

J'étais venu pour me vider la tête mais rien n'y faisait, Tessa ne me lâchait pas ! J'avais honte de moi. J'avais été con ! J'aurais dû tout arrêter à la minute où j'avais compris qu'elle serait plus qu'un plan cul...Maintenant, c'était elle qui me tenait.

- Tu t'en vas déjà ? me demanda mon meilleur pote.

- Ouai...j'ai des trucs à faire demain. On se voit en cours, gros.

J'avais bu. Un peu. Mais je pouvais conduire. De toute façon, ma nouvelle voiture était presque totalement automatique. Un cadeau de papa. Comme si avec ça, il pouvait racheter tout le temps perdu.

« Connard ! »

Je m'installai derrière le volant et démarrai. À l'angle de la rue, je repérai une petite brune à la démarche hasardeuse.

- Besoin d'un chauffeur, ma jolie ?

Elle se retourna vers moi. Je la reconnus. C'était une des amies de Tessa. Julie ou Justine, quelque chose dans le genre.

- Je ne sais plus où j'habite...avoua-t-elle avec un sourire coupable.

J'allai me la faire. Montrer à Tessa que ce n'était pas elle qui décidait.

- Tu as besoin d'un endroit où dormir, chérie...

Elle gloussa et manqua de se ramasser sur le trottoir. J'arrêtai la voiture et me penchai pour lui ouvrir la portière. Elle hésita.

- Aller, l'encourageai-je. Je ne mords pas...

La brune se mordit la lèvre et accepta finalement mon offre.

- Tu habites loin ? me demanda-t-elle en réajustant sa robe qui lui remontait sur les cuisses.

- Non, on y sera vite.

J'appuyais sur l'accélérateur en lui adressant mon fameux regard. Elle me sourit en se mordant à nouveau la lèvre. Quelle vilaine petite habitude...On allait s'amuser cette nuit.

Je la tenais par la main pour l'aider à monter les escaliers jusqu'à mon loft. Mes parents avaient fait appel à un célèbre décorateur New-Yorkais pour l'aménagement. Je dois dire que c'était plutôt cool. Le style urbain me correspondait parfaitement.

- Il fait chaud chez toi, commença la brune en dégageant ses cheveux de sa nuque.

Bon sang, qu'est-ce qu'elle était bonne ! J'allais lui offrir la plus belle nuit de toute sa vie. Tessa était oubliée. J'avais mieux à faire pour le moment.

Julie -ou Justine, qu'importe !- s'était endormie. Je pris une douche rapide, et, tiraillé par la faim, je retournais dans la cuisine pour me préparer quelque chose à manger. En refermant mon sandwich, je ne pus m'empêcher de penser que je ne verrai plus jamais ce plan de travail de la même manière désormais ! J'allais me caler sur le canapé pour mater la télé, quand un papier blanc, devant la porte, accrocha mon regard. Je ramassais ce qui semblait être une enveloppe. Sur le devant, mon adresse était écrite à l'encre noire. Qui pouvait bien écrire encore des lettres à notre époque ? Je fus tenté de la jeter avec le reste des pubs, sur la table, mais ma curiosité était piquée. Je déchirais l'enveloppe et sortis son contenu.

Clone (En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant