comme c'est beau

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Regarde ! là-bas, comme c'est beau. Oui, regarde ! comme c'est beau.
c'est ça qu'elle a dit Adèle.

Ils passent entre les branches. Ces saloperies piquent un peu, et accrochent leurs vêtements. Peu importe. Y'a deux palettes clouée dans cet arbre. Ça fait comme une cabane, comme c'est beau. Ouais, ça peut paraître simplet, c'est que la nature et des bouts d'bois après tout. Mais comme c'est beau. Et quand ça sort d'sa bouche, les mots sonnent tellement plus doux.

Comme c'est beau.

La palette, trop fragile, comme son p'tit cœur, elle s'est cassée. Elle s'est cassée sous son poids, à Adèle. Elle devait pas être très solide. C'est pas si grave après tout.

Elle descend, sous les rires de Théo. Elle se sent même pas vexée. Elle aurait tellement d'autres raisons de l'être, elle veut pas perdre son temps à tirer la gueule. Nan. C'est inutile, elle savoure le moment.

Alors, elle aussi elle s'mets à rire.

Puis, elle le pousse, elle crie qu'elle va dans l'usine, celle abandonnée, tout à côté. Il est presque vingt et une heure trente, la nuit commence à tomber. La noirceur du soir s'est déjà installée.

Alors, elle s'attends à c'qu'il la retienne. Non, n'y vas pas toute seule, quelque chose comme ça. Mais, nan. J'crois qu'il pensait pas qu'elle allait vraiment l'faire. Mais il avait presque oublié, elle est pas comme les autres Adèle. Elle a pas peur.

Alors, elle y va. C'est dangereux. Surtout la nuit. Mais, convaincue qu'il va la suivre, elle continue son exploration dans cette putain d'usine. Bêtes, qu'ils sont bêtes les adolescents.
Inconscients !


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