NINA

Chapitre 1

15 ans plus tard

*PDV Nina*

toc toc toc

_Général ? Général Nina ? Vous êtes convoquée au conseil des armées ! Vous n'avez pas oublié ?

Je me levais en vitesse de mon lit. Mince, mince, mince, mon réveil ne fait jamais son travail ou quoi ? Je jetais un coup d'œil vers lui et si, il l'avait fait et ce, depuis plus de 2 heures. Guillaume allait me tuer !

_Oui Nicole, j'étais déjà prête, j'arrive dans 5 min !

Je l'entendis partir et me dépêchais de me préparer. Quelques minutes après, je marchais d'un pas pressé dans les longs couloirs du château. 

Puis d'un seul coup je m'arrêtais. Quelque chose clochait. D'habitude, les domestiques et autres petits nobles me regardaient avec un œil dédaigneux, jaloux de la place avantageuse que j'avais auprès de Sa Majesté. C'est vrai qu'être général était un bon boulot mais j'avais travaillé dur pour l'avoir !

Je me rapprochais un peu plus des femmes de chambre qui chuchotaient. La première était une jolie blonde à la peau ridée par le temps, assez petite et rondouillarde : le genre de femme à qui on peut faire confiance. Tandis que la seconde était tout son contraire : une grande brune avec un corps élancé et musclé comme si il était sculpté dans la pierre. Je me disais tout de suite que je les appellerai Tic et Tac. Qui serait alors boum ?

Je décida alors de les accoster :

_Excusez-moi, mais de quoi parlez-vous ?

Je fis alors sursauter la blonde surnommée Tic.

_a-ah, Général ! Nous ne parlions de rien du tout ! bégaya-t-elle

Je n 'eu pas la patience de lui redemander et la fusilla du regard, si bien que mes yeux habituellement marron clairs, durent tourner au jaune, preuve que l'animal sauvage qui était en moi remontait à la surface. Je n'éprouvai un remord que lorsque je la vis ouvrir la bouche puis baisser la tête en signe de soumission. 

Tac, qui, jusqu'ici n'était pas intervenu s'approcha et dit :

_Vous n 'en avez pas entendu parler ? Le prince qui, depuis tout petit était parti faire ses études à l'étranger est revenu au château. Son arrivée est certes surprenante mais je pensais que les membres les plus hauts placés de ce royaume étaient au courant !

Je fis abstraction de son ton méprisant et repartis en trombe vers la salle du Conseil. Pourquoi Guillaume ne m'en avait-il pas parlé ? C'était comme même son fils ! Et d'ailleurs, moi qui vivait au château depuis plus de 15 longues années, n'en n'avait que très peu entendu à son sujet. Apparemment, il aurait quitté notre royaume à l'âge de 5 ans,  juste après la mort de sa mère. Intriguant. Il a été un papa poule pour moi, me couvrant tellement de cadeaux et de câlins que ça en devenait étouffant, alors je n'ose même pas imaginer si j'étais sa vraie fille !

Finalement j'atteignis la salle du Conseil avec 2 heures et 15 minutes de retard ! Mais c'est rien Nina c'est pas comme s'ils n'attendaient que toi !

Les deux gardes ouvrirent les deux battants de la porte en même temps -ce qui donnait un effet encore plus royal - et je découvris l'immense salle aux multiples colonnes qui ressemblaient à celles des temples romains. Les grandes fenêtres par lesquelles on voyait toute la ville donnaient l'impression que l'on se trouvait dans une plus grande pièce encore. Elle était décorée en différents tons, mais ceux qui ressortaient étaient l'or et le rouge. En plein milieu se trouvait la grande table ovale en bois lustré où siégeait tous les conseillers du Roi ainsi que les hauts membres de l'armée. Et forcément, en bout de table, le trône sur lequel Sa Majesté était assis. Tous les sièges étaient occupés sauf un, le mien situé à la droite de Guillaume. D'ailleurs celui-ci me regardait férocement, me promettant une bonne raclée. 

Je me dépêchais de me faufiler entre les colonnes et j'eu à peine le temps de poser mes fesses sur la chaise confortable que j'entendis :

_Alors Nina, encore en retard ? A force, on n'attend plus rien de toi ...

Je n'avais pas besoin de tourner la tête pour savoir qui avait parlé  : Geoffrey alias mon pire ennemis. C'était un grand blond aux yeux bleus d'environ 30 ans qui se prenait pour un dieu. Depuis que j'étais arrivée au château, il m'avait prise en grippe pour une raison inconnue, me faisant des coups tordus allant jusqu'à mentir auprès du Roi. Et cela va de mal en pis depuis que je suis devenue la première femme général du royaume. 

Avant que je n'ose ouvrir la bouche pour lui répliquer une parole bien méritée, le Roi déclara d'une voix forte :

_Bon sang ! Votre petit jeu ne cessera donc jamais ? Nous avons d'autres sujets bien plus importants à traiter aujourd'hui ! 

Puis il se tourna vers moi :

_Nina, je ne supporte plus ton comportement...tu arrives en retard de deux heures à une réunion et ce n'est pas la première fois ! Est-ce que tu crois que c'est l'attitude attendue de la part d'un général ?

Penaude, je répondis :

_Non Majesté !

Je baissais la tête confuse. Le Roi avait une telle influence sur moi ! Était-ce parce qu'il m'avait recueilli ? Je ne sais pas. La force de son aura me faisait me recroqueviller sur moi-même et si je n 'avais pas été aussi dominante, je serais en-dessous de la table entrain de pleurer ma maman !

Geoffrey qui, jusqu'ici avait avait un sourire scotché à ces lèvres le perdit vite quand Guillaume le reprit :

_Et toi Geoffrey ne t'avise plus de reprendre Nina, ce n'est pas du tout ta place ! J'ai besoin d'une véritable cohésion entre chaque conseiller et pas d'une gué-guerre à deux balles !

Le Roi qui s'était à moitié levé pour clamer sa tirade se rassit, souffla un bon coup en essayant de se tempérer puis dit :

_Bon reprenons où on en était !

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Les conseillers et moi-même nous levâmes d'un commun accord puis chacun vaquèrent à leurs différentes occupations. Je rangeais mon dossier nouvellement acquis dans mon sac quand le Roi m'apostropha :

_Nina ? J'ai à te parler.

A ces mots, je me raidis. Allait-il me remonter les bretelles pour mon retard ? Encore une fois ? Ou pire allait-il me destituer de ma fonction ? Il en était pourtant capable.

Je me rapprocha alors de lui et dit :

_Euh Guillaume, si c'est pour mon retard, je m'en excuse, tu sais très bien que j'ai du mal à me réveiller le mat-

_Je ne veux pas te parler de ça, petite, m'interrompit-il, sa voix se radoucissant au fur et à mesure que les rides du sourire se creusait autour de ses yeux, j'aimerais te demander une faveur.

Mes épaules se détendirent d'un seul coup :

_Ah si ce n'est que ça...que veux-tu que je fasse ?

_Comme tu le sais sans doute, mon fils, le prince Maximilien, est de retour.

Je levais les yeux ciel et je pensais : merci pour l'information d'ailleurs ! Guillaume qui me regardait d'un œil peu confiant, ferma les paupières, prit une grande inspiration, expira, puis rouvrit ses yeux et annonça :

_Je veux que tu deviennes le garde du corps du prince Maximilien.