Retour à Beauxbâtons

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Léna était assise à côté de Fleur qui, fidèle à elle-même, se plaignait, tandis que la calèche avançait avec lenteur sur le chemin pentu et caillouteux:

"J'ai hâte d'arriver dans les jardins de l'école, cette route est insupportable ! s'exclama Fleur tandis que le petit véhicule se secouait à cause des pierres sous les roues, Ils auraient au moins pu lancer à sortilège à ces roues pour qu'elles soient moins raides, ou alors trouver un autre moyen de faire le chemin du village jusqu'à l'école..."

Léna ne répondit pas, elle sortait sans cesse la tête par la fenêtre pour regarder derrière elles, comme si elle avait peur d'être poursuivie. En vérité, elle attendait juste de voir apparaître au virage une seconde calèche, similaire à la leur, tirées par deux grandes licornes d'un blanc immaculé. Mais jusqu'ici il n'y avait que le petit chemin dans la pénombre et les sapins aux sommets légèrement enneigés. Léna lâcha un soupir et se rassit aux côtés de sa meilleure amie, celle-ci eu un petit sourire moqueur:

"Toujours à espionner ton Roméo ? pouffa-t-elle doucement, Il est derrière nous ?

- Oui, je l'ai vu monter dans la calèche qui nous suivait, mais apparemment elle a pris du retard, elle n'a toujours pas passé le virage..."

Léna fit la moue, tandis que sa meilleure amie éclatait d'un rire cristallin:

" Voyons, tu as toute cette nouvelle année pour le voir, une minute à ne pas l'observer ne te fera pas de mal"

Léna se sentit honteuse d'être si amoureuse d'un garçon qu'elle ne connaissait qu'à peine, ça lui arrivait régulièrement aux côtés de Fleur. Celle-ci était une petite-fille de Vélane et inspirait la perfection de la tête au pied. Elle était l'élève préférée de Mme Maxime, leur directrice, et tous les professeurs l'adulaient. Mais surtout, elle rencontrait un succès unanime chez les garçons, qui se battaient même pour simplement être le mieux placé pour l'observer. Chez les filles, sa popularité était moins fulgurante, bien que la majorité d'entre elles auraient donné un bras pour être vue en sa compagnie. Léna, qui était une des meilleures amies de Fleur, trouvait cela un peu idiot, car se trouver aux côtés de la demi-vélane, c'était disparaître aux yeux des autres. Comme si l'aura de Fleur flétrissait la beauté de ceux qui l'approchaient, les rabaissaient tant elle était parfaite. Malgré cela, Léna restait, elle aussi, magnifique. Et, comme lui avait fait remarqué son amie, les garçons l'appréciaient tout de même. Elle était d'ailleurs, et à de nombreuses reprises, sorties avec certains des élèves les plus mignons de Beauxbatons. Elle n'avait pas à se plaindre.

Durant le reste du trajet, Léna évita de se pencher à la fenêtre et essaya de chasser les jolies boucles brunes et les petites tâches de rousseur de son esprit, encore honteuse à cause de ce que lui avait dit son amie. Quand la calèche s'arrêta enfin, Fleur poussa un soupir de soulagement et Léna ne put s'empêcher de l'imiter, elle avait terriblement mal au dos. Elles descendirent toutes deux, tandis que, d'un geste de baguette, leur surveillante faisait voler leurs bagages et leurs cages à hiboux pour les poser avec délicatesse avec ceux des autres élèves. Des elfes de maisons vêtus de tabliers immaculé les faisaient disparaître un à un, en agitant simplement le doigt. Léna imagina sa grande malle bleue apparaître en un *pop* à côté de son lit dans le dortoir. L'une à côté de l'autre, elles franchirent le portail sculpté en fer blanc et allèrent retrouver leurs amies qui attendaient, comme tous les autres élèves, la venue de Mme Maxime qui les accompagnerait, comme chaque année, dans l'immense salle de réception où ils assisteraient à la répartition des élèves dans les 4 maisons avant de profiter d'un bon repas.

Léna serra ses camarades dans ses bras. Tandis qu'ils racontaient tour à tour leurs vacances, elle observa le domaine. Le somptueux château s'élevait au-dessus d'elle, la lumière de la lune qui se reflétait dans la pierre blanche donnait l'illusion qu'il brillait. Les jardins à la française étaient plongés dans la pénombres. Elle regarda les tours, surmontées de toit en ardoises -chose plutôt rare dans la région, où la tuile était plus utilisée- et s'imagina son dortoir qu'elle partageait avec Fleur, Sara et Margo. Elle pensa à son lit à baldaquin bleu pâle et senti soudain la fatigue l'écraser, sans qu'elle s'en rende compte, le voyage l'avait épuisée.

Soudain, le silence se fit et la silhouette imposante de Mme Maxime se dessina à une centaine de mètres. En un instant, deux longs rangs étaient formés, l'un de filles et l'autre de garçons. Il n'y avait plus d'autres bruits que celui des pas de la directrice sur l'allée en pierre. Les elfes de maison avaient fini leur travail, et sans que personne ne s'en rende compte, s'étaient volatilisés. Enfin, Mme Maxime arriva devant les élèves, les dominant de sa grandeur, et leur sourit avec douceur:

"Chers enfants, je suis très heureuse de vous accueillir pour cette nouvelle année, j'espère qu'elle vous sera agréable et pleines de réussites scolaires. J'attend de vous pour cette année que vous soyez toujours aussi obéissants et investis dans vos études, je ne tolérai pas d'enfants dissipés dans notre belle école. Bien, il est maintenant temps de rejoindre nos nouveaux élèves pour assister à la répartition dans les maisons."

Mme Maxime se retourna et avança d'un pas décidé. Les élèves suivirent, ils traversèrent les jardins en silence, puis montèrent les quatre marches qui menaient à la gigantesque porte en ébène. Vu d'ici, le château semblait encore plus énorme. Les deux battants s'ouvrirent devant la directrice sans que celle-ci ait besoin de s'arrêter. Ils marchèrent dans le long couloir en marbre éclairé par des lustres en cristal, il y avait quelques portraits aux murs, qui représentaient tous le couple Flamel, qui avait étudié à Beauxbâtons et les anciens directeurs de l'école. A part des tapis aux tons bleus, des miroirs et quelques meubles avec des dorures et de belles sculpture en marbre ou en pierres précieuses (comme une des préférées de Léna, qui représentait un phénix en rubis, avec deux diamants à la place des yeux), il n'y avait pas beaucoup de décorations. Enfin, il arrivèrent dans l'immense salle de réception où ils assistèrent à la répartition dans les maisons.

Beauxbâtons-La coupe de feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant