Jour 1 - Adam

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       Adam. Adam. Adam.
      Un prénom qui ne cesse de réapparaître dans mes souvenirs sans qu'aucunes de ces parcelles ne se matérialisent réellement. Qui es-tu Adam? Que sommes-nous?

      Je me rappelle d'un regard. Un regard remplit de douceur et de tristesse. Un beau visage teinté de ce qui me semblait être du regret lorsque ses beaux yeux noirs croisèrent les miens.

Pourquoi? Qui es-tu?

       Des doigts explorant chaque parcelle de mon corps. De doux baisers incomparables. Des soupirs de plaisir. Deux souffles haletant, l'aboutissement d'une danse charnelle de deux corps nus. Ceux de deux être amoureux.

       C'est bien avec des joues écarlates que j'écris ce morceau de souvenirs. Un souvenirs qui me semblait si beau et intime. Si plaisant. Un trésor que je souhaite à jamais ancrer en moi. Mais c'est avec regret que je comprend que mon voeu sera à jamais rien d'autre qu'un simple voeu.

       Comme toujours, à cette heure de la journée je viens m'asseoir sur le banc du jardin de l'hôpital dans lequel je suis internée. J'attends quelqu'un. Un certain Adam. Celui qui semble être le sujet de mon souvenir luxurieux. Je ne peux m'empêcher de rougir à l'idée de rencontrer cet homme. Un homme que je suis censée connaître du bout des doigts. Un homme avec qui j'étais censé avoir partager 5 ans d'existence. Et pourtant.. Et pourtant je ne m'en souviens pas. Quelle frustration..
       Ce regard triste partagé, ce désir submergeant qu'on ne pouvait nier, cette attraction naturelle, un baiser remplit de passion désespéré. Ce fut fort pour ce qui devait être une première rencontre.
       Pendant des heures et des heures, il m'a conté notre histoire. Parfois il y avait des bribes de souvenirs qui me revenaient et d'autres que je contentais d'imaginer. Des sourires par-ci et par-là. Parfois quelques larmes se sont déversées, mais ce fut une joie inexplicable qui dominait ce moment. J'aimerai tant que mes journées durent à jamais. Que mon monde cesse de faire la course avec le temps, et que le temps cèsse de me voler mes souvenirs. Des larmes se sont échappées le long de mes jours lorsque la réalité me frappa en plein figure. Comme à chaque fois, comme à chaque nuit. Je perdais tout, sauf ce sentiment désespéré à l'idée de voir disparaître petit à petit les plus belles histoires de ma vie.

Pourquoi fallait-il que les cieux soient si cruels envers moi? Pourquoi fallait-il que je perde la seule chose qui constituait les preuves de mon existence? Pourquoi fallait-il que je perde ma mémoire?

Un désespoir inexplicable.
Que le monde est cruel.

Mémoires perduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant