I. - La silhouette.

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I. LA SILHOUETTE.

Si je devais absolument retourner à de cela un mois, je vous dirais que je ferais tout pour y arriver. Comme si je m'étais fixée un but pour réussir, comme si cela dépendait de  tout mon être, comme si c'était ma survie. Mais alors, à où j'en serais de ma vie? Retournons au début de la fin d'un règne tranquille avec quelques problèmes quotidiens et habituels. 

La Nouvelle-Orléans, la plus grande ville de l'Etat de Louisiane, était juste le cœur brûlant des Etats-Unis. Munie de son architecture française, de ses boîtes de Jazz ou encore de sa luminosité attachante; la ville laissait son soleil raviver les couleurs éclatantes de ses bâtiments. On pouvait en dire que le bonheur y régnait, ainsi que le beau temps! La chaleur des habitants était présente, les rues toujours en fête. Seulement des personnes pleines de vie, croquant la vie à pleine dents, pouvaient y habiter; et j'en faisais partie.

Longeant les rues animées, ce soir-là avec mes deux amies, je rentrais tranquillement chez moi. Après une longue soirée amusante, aux alentours de vingt-deux heures, il était temps pour moi de me coucher avec toute cette fatigue accumulé en cours. Pour moi et mes amies; Winona et Chantal, il ne nous restait plus que deux semaines de lycée; avant les grandes vacances, avant l'université. Arrivée dans l'allée de ma maison; qui était verte aux volets rouges et moyenne de taille, je saluais mes amies en entrant dans celle-ci.

- Déjà rentrée? Je t'avais dit de rester autant que tu voulais dehors! Dit ma mère en prenant une gorgée de son whisky.

Laissez-moi vous présenter ma mère: Veronica Rose Jensen. Appelez-la Rose, elle trouvait que son prénom faisait "vielle", moi je trouvais que son prénom était joli et tendre par-dessus tout, pas comme le mien. En attendant, c'était cette femme qui n'aimait pas son magnifique prénom qui m'avait donné celui de Poppy Love Jensen; superficiel et grossier. Sérieusement, elle était sûrement en train de fumer pour dire << Ma fille se nommera Poppy Love. >>. Après tout, je n'arrivais pas à lui en vouloir, enfin si un peu, mais pas vraiment. Ma mère était une femme dotée d'un humour beaucoup trop noir à mon goût, âgée de trente-quatre ans. Oui, exactement, elle m'avait eu à ses seize ans et rien que le fait d'avoir dix-huit ans sans être tombée enceinte; elle était fière de moi. 

Passant le fait que ma mère croyait qu'elle avait le même âge que moi et qu'elle changeait de petit ami tous les deux mois, elle me traitait comme une amie et me reprochait de ne pas sortir assez. Aucune responsabilité; le jour où je me ferais kidnappée, elle penserait que j'avais enfin pris la vie du bon coter pour m'amuser. Pour tout vous dire, cette femme-là était unique et je ne la remplacerais pour rien au monde. 

Parlant un peu de moi, je me trouvais couchée sur ce qui me sert de lit: je rêvassais. Poppy Love Jensen n'arrivait toujours pas à dormir, alors qu'il était plus de minuit passé.  En vous faisant court, car mon sommeil me trouvait; je m'appelais donc Poppy Love, j'avais cette longue chevelure blonde et ondulée avec de grands yeux bleu-gris. Enfant unique, père inconnu, petit ami du nom de Sébastien; ma vie allait plutôt bien. Pour ne pas oublier le plus important: je fumais.

En parlant de fumer, j'avais besoin sûrement d'une cigarette pour m'en dormir. Sur le rebord de la fenêtre, je me posai en allumant une. Un vrai plaisir de sentir la nicotine traverser mes veines. Malgré les chaudes températures la journée, la nuit ce n'était pas ça du tout. Le froid redressa mes poils sur mes bras, et comme si cela pouvait être assez, en bas de ma maison un silhouette était apparu. Le plus intriguant dans tout ça; était le fait qu'avant d'allumer ma cigarette, il n'y avait personne. Reluquant l'étrange silhouette, je pouvais en distinguer un homme; plutôt grand, maigre et peut-être jeune. Par contre ses yeux m'éblouirent; comme si à leurs places se trouvaient deux billes éclatantes en émeraude. Sous le coup, mes yeux se refermèrent, et au moment où je les ouvris; il n'y avait plus personne.

L'ange gardien.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant