II.
Narration Poppy Love Jensen.
Ce soir-là, je n’aurais pas dû crier. Si la mort était venue me chercher, j’aurais dû me laisser succomber, lâcher cette branche et quitter ce monde. Ma tournée était différente, elle avait changé et je ne pouvais m’en sortir.
Mon souffle saccadé s’affaiblissait à chacun de mes cris. L’anxiété me coupait lentement la voix, tandis que mes larmes cherchaient à couler. A vrai dire, mes larmes m’aveuglaient à chaque craquement de branches. Et malgré ça, je refusais de m’abandonner. Les larmes accumulées coulèrent, pour laisser ma vue vague regarder dans le vide sombre. Tout ce qui apparaissait à mon esprit était le fait que ma fin était proche, que sans que je ne m’attende la mort m’était subvenue, il n’y avait plus d’espoir pour moi.
Au même moment, je sentis, d’un coup, une main saisir mon bras d’une telle force pour remonter mon corps. Au contact de cette main, les frissons me donnaient un sentiment de soulagement qui ne cessait de pousser dans mon corps entier. Une illusion qui me n’arrêtait pas pour autant mes larmes. Mon corps frôla la terre ferme, mais en me relevant la nuit froide m’entourait. Personne d’autre ; seule avec l’incompréhension.
- Il y a quelqu’un ? Dis-je en tournant sur moi-même.
Oui, l’incompréhension totale, un goût amer de solitude et de peur se mélangeait fortement dans ma cage thoracique. J’étais totalement sûre de ne pas rêver. Il y avait bien eu quelqu’un ici. Sous pression, en tournant sur moi-même, je distinguais l’anatomie de Sébastien. Lui ?
- Pops’ t’étais où ? Je t’ai cherché partout…, ça va tu as pleuré ? Dit-il en me prenant dans ses bras.
Si ce n’était pas lui, c’était qui et où était-il parti ? Mes yeux cherchaient toujours ailleurs.
- Non… Dis-je en essuyant mes larmes dans ses bras. Je…
L’hésitation. Ignorant le visage de Sébastien, je laissais mes pensées m’emporter au loin, l’oubliant complètement. Tout était un rêve ? J’étais certaine d’avoir vécus tout cette mascarade. Mon pouls était encore rapide et mon sang glacé. Hypnotisée, je n’arrivais pas à sortir de ce cauchemar. Et ses mains, à qui appartenaient-elles ? Il n’y avait personne. Impossible de croire que c’était l’effet de l’alcool : ma sobriété me l’interdisait.
Sortant de la forêt encore sous le choc, j’ouvrais la portière de mon vieux 4x4 pour m’asseoir un moment du côté passager. Mon copain était toujours là et je n’avais pas voulu lui parler : Il me prendrait pour une fille qui avait beaucoup trop bu.
- Tu es sûre que tout va bien ? Dit-il en me caressant la joue gauche.
- C’est l’alcool… J’ai horriblement mal à la tête. Dis-je en l’attirant entre mes jambes.
- Poppy… Ma Love, tu as bu. Je vais te raccompagner. Dit-il en prenant les clés du 4x4.
Posant ma tête contre la vitre et laissant Sébastien conduire, j’essayais de fermer mes yeux ; sans succès à cause des lampadaires. Mes yeux s’entrouvrirent pour observer le bord de la route régionale. Quittant lentement les forêts, je reportais mon regard sur le haut d’une des collines où une silhouette s’y trouvait. D’effroi, je poussais un cri, sur le coup, mais en me frottant les yeux : plus rien. Génial, les lampadaires m’avaient éblouis les yeux.
Chez moi, je m’écroulai dans mon lit super confortable. Le repos avait besoin de moi autant que j’avais besoin de lui. Tant pis pour Sébastien qui voulait passer du bon temps avec moi, c’était bien lui qui m’avait tout de même abandonné dans cette forêt aux côtés de son meilleur ami ultra bizarre. Troy était quand même étrange ; avouons-le, il n’avait pas cessé d’être touchant et drôle durant cette soirée. Normalement, il me détestait plus que tout : pour cet être sans cœur et dégluasse, j’étais la « salope » qui voulait le séparer de son meilleur pote.
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L'ange gardien.
Mystery / ThrillerUn soir d'été, il marchait dans les rues complètement saoul, sans se préoccuper de quoique ce soit, avant de l'apercevoir à sa fenêtre. Elle, le sommeil ne venant pas, elle s'était posée à sa fenêtre pour fumer une cigarette, sans se douter qu'il al...