5 » La légende du drame des treize ans

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— Qu'est-ce que tu veux dire, Nightingale ?

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— Qu'est-ce que tu veux dire, Nightingale ?

— Eh bien, je sais lorsque les gens sont tristes.

— Un don de naissance ?

— Une capacité acquise avec l'expérience.

— Pourtant, tu donnes pas l'impression d'être un gars qui voit du monde tout les jours.

— N'essaie pas d'écarter la question, Phœbé, tu ne fais que confirmer mon hypothèse.

— Ça te dérange, que je sois triste ?

— Non. À vrai dire, je préfère entendre parler des gens tristes que des gens heureux.

— Du coup, toi aussi tu dois finir triste.

— Ça dépend des jours.

— Je ne pense pas que je suis prête à partager mon enfance tragique avec le mec chez qui je viens de voler un livre. Ça me parait être une très mauvaise idée.

— Sauf que je t'ai laissé voler le livre. T'as de la chance d'être tombée sur moi, ma mère aurait appelé les autorités.

— Vous avez des autorités, dans le coin ?

— Ils font leurs patrouilles à vélo.

— Terrifiant, en effet.

— Je les ai vu arrêter un gamin qui avait volé une tarte un jour. Il n'a même pas eu le temps d'escalader la barrière de l'enclos des chevaux qu'ils l'avaient déjà chopé. Il vaut ne pas trop les sous-estimer.

— Je note. Ne pas prendre les flics à vélo pour des fillettes sur des bicyclettes.

— Tu t'en sors bien tu sais ?

— Pour quoi ?

— Pour éviter les questions.

— Je pensais t'avoir très clairement dit que je ne voulais rien te raconter.

— Tu es ma voisine. À mon avis, ce n'est pas la dernière fois que je te vois dans les parages, autant faire connaissance.

— Crois-moi, je sais me montrer discrète. Tu me verras plus.

— Tu n'as pas envie de venir me revoir ?

— Pourquoi est-ce que je souhaiterais une chose pareille ?

— Je sais pas. Peut-être que comme ça, tu pourras me raconter pourquoi tu es triste.

— C'est chelou de vouloir tout savoir sur la vie d'une personne que t'as rencontré il y a même pas sept minutes.

— C'est parce que je sens que t'as une histoire à raconter.

— Tu te trompes, Nightingale. Je comble le vide de ma vie avec les pages des livres que je lis. Wow, j'ai l'impression de t'avoir raconté deux tiers de mon existence, ça va pas du tout.

Phœbé et l'époque bleueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant