Une Question

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Harry marchait en direction de la Grande Salle, il avait faim, la douche précédemment prise l'avait réveillé et affamé.
Sur le chemin les images de sa conversation avec Malefoy passaient en boucle dans sa tête; il repensait à toutes ces années perdues, ces années où ils auraient pu devenir ami. Le rire de son ancien ennemi faisait office de fond sonore dans sa tête, sans interruption. Cela lui rappela Cho Chang, l'ancienne attrapeuse Serdaigle, il aimait son rire, profondément.
Harry pénétra dans la Grande Salle, celle-ci était décorée aux couleurs des quatre maisons de Poudlard; les sapins de Noël avaient disparu, laissant place aux bannières et banderoles habituelles.
Quand il leva les yeux, Harry vit que peu d'élèves avaient commencé à déjeuner, il voyait quelques Serdaigle ainsi qu'une dizaine de Poufsouffle, aucune trace des Serpentard. Ron et Hermione étaient déjà là, assis à la grande table des Gryffondor tous deux étaient très occupés à manger des tartines de marmelade fabriquée dans les cuisines de l'école. Notre jeune héros savait qu'au moment à ou il poserait son postérieur sur une chaise, ses amis lui poseraient un tas de questions, comme ils en avaient l'habitude. Il s'asseya devant un plateau de pains au chocolat et s'apprêtait à en manger un lorsque la première interrogation survint à ses oreilles.

Sans grande surprise se fut sa meilleure amie qui commença: Où étais-tu passé ?! Demanda-t-elle d'une voix aiguë qui trahissait son inquiétude.
Harry les rassura et leur expliqua ce qu'il avait fait, une simple balade en balais. Il choisi d'omettre ce qu'il s'était passé avec Drago, par peur de les brusquer, ou de susciter leur incompréhension et dans la foulée leurs reproches. Ils avaient en effet du mal avec Malefoy, le tenant responsable de beaucoup de choses qu'il n'avait pas faites, la mort de Fred notamment.
Mais au fond de Harry un sentiment de trahison apparu, il s'en voulait de mentir à ses amis, surtout a propos de Drago, il aurait aimé bque Ron et Hermione comprennent: le blondinet n'était pas leur ennemi au contraire il était devenu gentil et avait changé.

Le sac de Harry était particulièrement léger ce jour là, son esprit s'était aussi allégé, il était motivé; il allait pouvoir voir Drago et cette pensée avait suffit à faire revenir la chaleur présente dans son ventre. L'excitation était telle qu'il marchait d'un pas vif et assuré, en oubliant presque ses deux meilleurs amis qui tentaient de suivre la cadence, leurs sacs étaient sans doute plus lourd. Ron fut le premier surpris de cette soudaine accélération, il demanda à Harry:
- Depuis quand tu es aussi pressé de voir le professeur Binns ?!
- Je suis pas pressé ne dit pas n'importe quoi ! s'exclama Harry d'un ton ferme
- Calmez-vous les garçons ! ordonna Hermione sans grande autorité. Les trois compères continuèrent leur route vers leur premier cours de la journée, en commun avec les Serpentard.
Ils étaient désormais devant la salle de classe où allait se dérouler leur cours d'Histoire de la Magie, le professeur fantôme les fit entrer en s'écartant pour ne pas se faire traverser par un élève mal réveillé. Une fois installé à son pupitre, le professeur Binns déroula un parchemin long comme le garrot d'une licorne. Un rapide coup d'œil à ses élèves et il commença à débiter d'une voix monotone, le cours et les notions importantes à savoir sur "Les droits lycanthropes" un chapitre long et particulièrement inintéressant mais qui le rendait surtout triste car il pensait à Remus à Tonk et au petit Teddy qui devra grandir sans ses parents.
Harry n'écoutait donc que d'une oreille, il était trop occupé avec une chose plus intéressante à ses yeux : regarder Drago, celui-ci entortillait ses cheveux blonds-blancs, il semblait très peu interressé par les loups-garous, une mouche passa devant lui, Malefoy leva sa baguette et d'un geste presque anodin il lança un sort à l'insecte qui se transforma en papillon de nuit. Ceci apporta au jeune Gryffondor la confirmation définitive sue le jeune Serpentard n'était pas mauvais, le papillon s'envola par la fenêtre.
Soudain une phrase attira son attention: "Rubeus le Lycanthrope participa au débat et aida ainsi ses congénères à obte..." et il leva la main, c'était sans doute la première fois qu'il le faisait depuis était à Poudlard. Le professeur était interloqué, peu de personnes posaient des questions durant son cours et ce même avant sa mort.
- Oui Potter ? dit-il d'un ton dubitatif
- Rubeus le lycanthrope n'était pas violoniste ? demanda Harry en jetant un coup d'œil à Malefoy celui-ci le regarda surpris
- Oui c'est exact, comment avez appris cela ?
- Un ami m'a joué un morceau d'une de ses Symphonie-Phénix, expliqua Harry en souriant discrètement à Drago
- J'espère que c'était bien ? s'enquit le fantôme, il avait perdu son scepticisme
- Oui mon ami est très très doué
Un sourire fendit le visage du Gryffondor il tourna rapidement la tête à sa gauche et vit son ancien Nemesis détourner le regard, les joues rouges, il semblait soudain absorbé par le parchemin où se trouvaient ses notes.
Après cette brève interruption le professeur continua comme si rien ne s'était passé, il reprit sa phrase exactement ou elle s'était terminée, à la lettre prêt. Ron et Hermione ne cessèrent de regarder Harry d'un air interrogateur, ils se demandaient sûrement qui était cet ami et pourquoi en parler lui donnait un profond air de joie. Mais rien ne pouvait le perturber, en effet la chaleur présente dans le bas de son ventre était revenue, son arrivée coïncidait avec ces pensées, Drago en était la cause. Il causait en lui des choses nouvelles, perturbantes, troublantes, des sentiments qui n'avaient rien à voir avec ce qu'il avait ressenti pour Cho ou pour n'importe qui d'autre. Une question s'insinuait peu à peu dans son esprit, une question qu'il n'avait encore jamais eu l'occasion de se poser: Était-il amoureux de Drago ? Était-il attiré par son ennemi d'avant ? Par celui qui avait été jusqu'à insulter les êtres à qui il tenait le plus ?
Il marchait en direction de la salle commune de sa Maison, Ron et Hermione discutaient à ses côtés, Harry ne prenait pas la peine de discuter avec eu, il se sentait comme dans un rêve, flotter, il ne s'entendit pas prononcer le mot de passe, ni monter les escaliers. C'est en s'asseyant sur un fauteuil particulièrement moelleux que tout redevint clair, il avait trouvé la réponse à sa question, Harry prit une profonde inspiration, se leva et interrompit la partie d'échec qui se déroulait entre le rouquin et Hermione, d'une voix qui se voulait assurée il leur posa une question, une de plus cette journée.
- Je peux vous parler ?

Violin Slytherin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant