Je suis prise d'un étrange sentiment. Un mélange de douleur et de peur.
Comme si tout autour de moi s'accélérait, alors que mon cœur, lui s'arrêtait.
Une sensation de vide s'empare de mon corps tout entier. Je n'ai plus la force de lutter, je m'abandonne à mes songes.Ce qui reste de moi me hurle de me battre, mais ce genre de sons ne me parviennent plus.
Je suis trop faible pour combattre cette maladie. Elle me vaincra, et c'est ce qu'elle fait de plus en plus chaque jour. Je suis un explosif à retardement, à tout moment je peux partir.Je n'ai plus peur de la mort. Elle m'appelle et m'interpelle dans mes rêves comme dans mes cauchemars. À la lumière comme dans le noir.
La noirceur ne m'effraie plus, au contraire elle m'inspire et m'attire. Je sens mon corps devenir lourd, il s'enfonce dans les ténèbres les plus obscures de la vie.J'ai longtemps lutté contre le démon. J'ai lutté à m'en arracher le cœur, à en cracher un sang rempli de noirceur, à en vomir mes tripes toutes entières chaques jours de ma triste existence.
Mais rien à faire. La maladie me rattrape, les démons me possèdent. Je sais au fond de moi que lutter n'y changera rien à la fin. Je sais comment cela va se terminer, alors pourquoi continuer de s'épuiser alors que nous pouvons attendre la mort tout simplement ?Pourquoi s'épuiser contre l'inépuisable, alors que quelque part se trouve un endroit où mon âme sera lavé de toutes mes erreurs passées.
De toutes la bêtise de l'existence, de mes nombreuses chutes et moyens de destructions. Je pourrais dire que ma maladie est incurable, mais je pense plutôt que c'est la revanche de mon corps pour me faire payer toutes les atrocités que j'ai pu lui causer.La mort est pour moi le seul moyen de me faire pardonner. Au jour d'aujourd'hui je n'ai même plus la force de regretter mes actes insensés. Je veux juste m'abandonner au temps qu'il peut me rester.
Car même si je croule sous la douleur et les cris, je ne regretterai jamais ce que je me suis fait endurer. J'ai été faible puis forte pour finir faible. J'ai appris au court de ma courte existence que se battre était stupide.Que la société était responsable de tous les malheurs du monde. Du mien comme du votre. Nous vivons dans un monde où l'autodestruction est une douleur moins vive que le bonheur superficiel que nous ne faisons qu'effleurer du bout des doigts.
Nous savons tant bien que mal qu'aimer peut être beau et sombre à la fois. Nous savons aussi que l'espoir ne fait pas vivre. Nous jouons sans cesse à chat et on se brûle. On se prend une putain de gifle dans la gueule, mais on continu. On continu sans cesse de se faire souffrir, de s'entailler les bras, de se faire saigner, de se graver des bleues à l'âme. On ne cessera jamais cette souffrance et ces blessures perpétuelles. Car elles sont là, gravées sur notre corps, ancrées dans nos mémoires.Ça y est, je me sens partir. Cette fois, rien ne sauvera mon corps. Je n'étais plus qu'un corps avec un cœur qui bat. Un sombre tunnel où se logeaient d'innombrables démons. Je n'étais plus qu'un aiment à souffrance. Désormais je vole de mes propres ailes et veille sur vos petits bonheurs futiles.
(Texte en collaboration avec mon amie Elodie)
VOUS LISEZ
Les maux de Marion
PoesieParfois il est plus simple d'écrire ses maux que d'en parler de vive voix. C'est mon cas. Je suis de ceux qui couchent ses douleurs sur papier, de ceux qui préfèrent se noyer dans les mots que dans les paroles. Je préfère écrire plutôt que de devoir...