Paris, Juillet 2017

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Paris, Juillet 2017, sous la dictature d'Ary Ström :

Un homme baraqué au cheveux noirs de jai et aux yeux tout aussi sombres était assis sur son canapé en cuir, sa femme, une jolie rousse aux yeux bleus, juste à côté.

-Va chercher Maxime, je te prie, lui dit-il.

Elle se leva et monta les escaliers avec noblesse. Elle toqua à une porte noire et entra. C'était une chambre. Celle de sa fille, Maxime. Maxime Axelle Ström. Elle dormait simplement. Sa mère secoua légèrement son bras, lui chuchotant que son père l'attendait en bas. Son père, l'immonde dictateur qui avait tué et asservi nombre de gens. L'homme qu'elle haïssait plus que tout au monde. Mais elle s'étira et se dirigea vers sa penderie pour s'habiller. En effet, elle avait appris que son père prévoyait de la marier au fils d'un autre dictateur, alors, elle faisait profil bas, espérant qu'il renonçât à ce mariage impromptu.

-Maxime, rejoins-nous au salon, nous avons à te parler.

-Bien Mère, laissez-moi le temps de me préparer et j'arrive.

La rousse laissa sa fille unique dans sa chambre, non sans un sourire hypocrite.
Maxime, quant-à-elle, laissa ses courts cheveux noirs aux boucles emmêlées en bataille, et chercha des vêtements. Elle sortit une chemise à carreaux rouges et noirs, ainsi qu'un jean aussi foncé que sa tignasse. Elle enfila une paire de grosses baskets de la même couleur et descendit.
Elle trouva ses deux parents, en face d'un couple et d'un garçon d'une petite vingtaine d'années. Sa chevelure blond foncé ondulait autour de son visage hâlé, et ses yeux vert d'eau étaient fixés sur ses genoux.
Maxime toussota pour annoncer sa présence et Ary, son père, lui fit signe de s'asseoir à côté de lui.

-Monsieur Connan, voici ma fille, Maxime Axelle Ström. Elle va avoir 16 ans au mois d'Octobre.

-Enchanté, Maxime, lui dit le dénommé Monsieur Connan. Je te présente ma femme, Arianne, et mon fils, Alexeï, ton futur mari.

-Quoi, s'exclamèrent Alexeï et Maxime en chœur.

-Je vais mettre votre insolence sur le compte de la surprise. En effet, Alexeï, tu vas épouser la fille d'Ary Ström. N'est-ce pas merveilleux ?

-Et si je n'ai pas envie ?

-Tu le feras. À moins que tu ne préfères mourir dans d'atroces souffrances. C'est valable pour toi aussi, Maxime.

-Père, s'indigna cette dernière. On ne se connait même pas !

-Va dans ta chambre, prends une valise et mets ce que tu veux prendre dedans. Tu pars ce soir. Alexeï, vous pouvez la suivre, ajouta-t-il en lui faisant comprendre que c'était un ordre.

Ils montèrent tous deux en silence et l'adolescente tenta de prendre sa valise noire. Mais, trop petite, elle n'y parvint pas, et le jeune homme l'aida et l'attrapa.

-Merci, lui dit-elle.

-Mais je t'en prie. Bon. Je vois que notre mariage ne t'enchante pas plus que moi, donc...

-Laisse tomber. On n'y peut rien, de toute façon. Que veux-tu faire contre deux dictateurs surpuissants ?

-C'est vrai... Mais tu sais, l'Asie n'est pas occupée, alors on pourrait s'y réfugier.

-Ils ne nous laisseront pas passer la douane.

-Tu as pensé à tout.

-J'essaie de me tirer de ce merdier depuis des années. Rien n'y fait, c'est impossible.

-Désolé. J'imagine à quel point ça doit être dur pour toi, s'excusa-t-il en posant sa main sur son épaule d'un air navré.

-Évidemment, on vit la même chose.

-Non... Je veux dire, tu es une fille. Une belle fille, même. Avec ton père, tu ne pourras te marier qu'avec des "nobles" bien plus forts que toi qui pourraient te faire faire tout ce qu'ils veulent.

-C'est bien mignon, tout ça, mais je ne suis pas qu'une petite fille fragile.

Il bredouilla des excuses, ce qui fit éclater la jeune fille de rire.

-On fait ta valise ?

-Oui, bien sûr.

Elle prit toutes ses chemises, ses tee-shirts, et ses jeans avant de les mettre dans les bras de son futur mari en lui demandant de les plier. Elle sortit ensuite ses sous-vêtements et les rangea dans une pochette spéciale. Elle déposa ses vestes en cuir sur le fond de la valise mais en laissa une dehors. Celle qu'elle allait porter. Elle choisit plusieurs paires de baskets noires ainsi que des bottes en cuir de la même couleur mais décorées par des clous et des perles, leur donnant un côté rock et gothique. Elle mit ses livres dans un grand sac qu'elle posa dans son bagage.

-Tu mets des trucs pareils, s'étonna Alexeï en pointant les bottes.

-Ouaip. J'adore.

-Euh... OK.

Elle choisit un sac de la même matière que ses chaussures et y gît entrer son ordinateur portable, ses écouteurs, ses chargeurs, son porte monnaie, et plusieurs cahiers, accompagnés de stylos. Elle sortit ensuite une pochette blanche et y déposa quelques bijoux en cuir marron ou noir, ainsi que des bagues  en argent avec, parfois, des têtes de mort. Elle y entra une boite pleine de boucles d'oreilles, et ferma son sac et sa valise.

-Voilà, tout est prêt.

-C'était rapide ! Moi, j'ai mis plusieurs heures !

-Je croyais que tu n'étais pas au courant...

-Je ne l'étais pas ! C'est juste qu'on m'a dit de mettre mes affaires dans une valise.

-Mouai... Bon, faut descendre. Tu peux m'aider, s'il te plait ?

-Bien sûr.

Il prit le bagage et le déposa dans le salon. Les parents du jeune homme prirent voiture, décrétant que les futurs mariés devaient faire connaissance.

-Tu connais le chemin ?

-Oui, ne t'en fais pas, Maxime.

Ils sortirent, l'adolescente tirant sa valise, et se mirent à marcher. Au bout d'une heure, ils décidèrent de s'asseoir un moment. Il trouvèrent un banc dans une ruelle vide et s'y posèrent. Alexeï tenta d'embrasser Maxime contre son gré, et celle-ci disparut d'un coup, pour réapparaitre ailleurs. Elle pensait être en Angleterre, ayant entendu les gens parler anglais avec un accent. Mais l'époque ne correspondait pas. Elle arrêta un passant et lui demanda :

-Excusez-moi, pouvez-vous me donnez ma date, s'il vous plait ?

-27 Juillet.

-Et l'année ?

-1976, voyons ! Bonne journée, Miss.

Mais que s'était-il passé ? Et surtout, comment ça s'était passé ?

Dans un autre tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant