Max

57 4 7
                                    

Durant toute la fin de semaine, je pensais que si Aden me disait quelque chose qui ressemblait à ça, je serais soulagée, parce que je n'aurais plus à me poser toutes ces questions. Cependant, ce que m'a fait comprendre Eleanor tout à l'heure m'a vraiment fait réfléchir et je ne crois pas que le pincement que je ressens au niveau de ma poitrine soit due au soulagement. En disant que m'embrasser avait été une erreur, Aden avait piétiné mon orgueil et mon amour propre. J'ai l'impression qu'il m'a arraché ma dignité et qu'il a prit mon coeur au passage. Ce qui est bizarre, puisque je ne suis pas amoureuse de lui. Je ne ressens que de l'attirance. De l'attirance.

- Grey?

Je lève les yeux et vois Harry juste devant moi. Il me regarde et a l'air d'analyser la situation. Il me laisse seul deux minutes pour me laisser parler à Aden et lorsqu'il revient me voir, il me trouve assise contre le mur avec les larmes aux yeux. Il doit se demander ce qu'il s'est passé durant ces deux minutes.

- Grey, est-ce que tu vas bien?
- Ça va.

Harry s'assoit à côté de moi et pose ma tête sur son épaule avec sa main.

- Tu en es sûre? Ce n'est pas l'impression que j'ai, moi. Tu veux en parler?
- Non.

Il ne dit rien et se contente de me caresser doucement les cheveux. Au bout de quelques minutes, il finit par reprendre la parole et m'annonce que nos amis doivent commencer à se demander où nous sommes partis et que nous ferions mieux d'aller les rejoindre avant qu'ils n'appellent la police. Je rigole légèrement, parce que je sais ce que Niall et Aly seraient capable de le faire.

Je me lève et tends ma main à Harry pour l'aider à se lever aussi. Une fois que nous sommes debout tous les deux, Harry se penche de nouveau pour ramasser mes affaires d'art - quel charmant gentleman - étant donné qu'il a déjà été porter les siennes.

***

- Non, mais vous étiez où, nous attaque Niall aussitôt que nous posons nos fesses sur nos chaises.

Harry me lance un regard. On s'y attendait tous les deux.

- On a seulement discuté un peu après le cours d'art, affirme Harry.

- Discuter, hein?, demande Perrie, que je n'avais pas encore remarquée.

Oh, tiens, elle est revenue de l'hôpital, elle?

Un gros pansement blanc recouvre son nez et ce n'est franchement pas très attrayant. Zayn doit également être de mon avis, parce que, étonnamment, son gros cul de pute n'est pas posé sur les cuisses de Zayn.

- Ouais, discuter. Ça doit te paraître bizarre, je comprends, puisque tu n'as pas vraiment l'habitude de discuter avec les garçons, toi. Je parie que vos conversations se résument à des gémissements et à des soupirs de plaisir. Je me trompe?

Perrie me lance des éclairs avec ses yeux. On dit qu'il n'y a que la vérité qui fâche.

- Ça doit pas être aussi pire que toi. Tu attires leur attention et tu leur plante un couteau dans le dos.

.. Quoi?

- Quoi?, demande Niall.

- Oh, mais tu ne leur as pas parlé de Max?

Max.

Ce nom plein de souvenirs. Plein de mauvais souvenirs.

Mon Max.

- Tu veux dire Max, ton cousin?, demande Zayn.

Son cousin.

Le cousin de Perrie.

Max.

Max est le cousin de Perrie!

Putain de merde...

En voyant mon visage palir à vue d'oeil, Perrie rajoute :

- Tu ne t'y attendais pas, hein? Et oui, il m'a tout raconté quand il a appris qu'une certaine Grey m'avait fracassé le nez. Dommage qu'il n'est pas voulu me dire ton vrai prénom...

Je ferme douloureusement les yeux.

- Euh... Quelqu'un peut nous expliquer?, demande Liam.

Il ne m'en faut pas plus pour partir en courant. Je fuis, oui, mais face à toutes ces accusations et tous ces souvenirs, je ne sais pas quoi faire d'autre. En ramenant le sujet sur le tapis, c'est comme si Perrie m'avait brusquement ramenée deux ans en arrière. Comme si je n'en avais pas assez avec mon présent.

Je passe devant les toilettes et plusieurs salles de cours vides et je finis par m'arrêter devant une salle d'entraînement. Il n'y a personne, mais la porte est ouverte donc j'imagine qu'on a le droit d'y aller.

J'ai l'impression de me retrouver en plein milieu du gymnase où je prends mes cours de boxe et ce n'est carrément pas une mauvaise sensation. Je me sens tout de suite à l'aise en voyant toutes les différentes installations. Je me mets à sourire comme une idiote à travers ma peine et je me place automatiquement sur un des vélos stationnaires. Je commençais à prendre de la vitesse lorsqu'une main se pose sur mon épaule et me fait sursauter avec violence. 

- Excuse moi, je ne voulais pas te faire peur, me dit doucement Eleanor. 

Je lui fais une petite sourire pour lui faire comprendre que ce n'est rien et elle prend place sur le vélo à ma gauche. 

- Ça va?, dit-elle. 

- Pourquoi ça n'irait pas?

- Bah je sais pas.. Perrie n'y est pas allée doucement. 

- Ça va. 

- D'accord. Et qui c'est ce Max?

Je soupire. 

- Écoute, t'es vraiment en train de devenir une bonne amie, mais je n'ai pas envie d'en parler. 

- Et moi, je n'avais clairement pas envie de parler avec toi de la drogue, mais tu m'as obligée à le dire et je me suis sentie beaucoup mieux après. Alors maintenant, dis-moi. 

- Je ne veux pas me disputer avec toi. 

- Dis-moi s'il te plaît. 

- Non, mais tu ne comprends pas quoi dans ''je ne veux pas en parler'' merde!, crié-je. 

Eleanor a un mouvement de recul et se relève de son vélo stationnaire. 

- Ça va, je voulais juste t'aider, pas besoin de crier après moi!

Une larme coule sur sa joue, mais elle l'essuie très rapidement. 

Je m'attendris. Après tout elle n'ira pas le raconter sur tous les toits. 

- Oh, c'est bon, viens te rasseoir, je vais t'expliquer. 

Elle me sourit grandement et exécute ce que je lui ai demandé. 

- Alors il y a un an, en rentrant de l'école, j'ai percuté un gars et je lui ai renverser ma bouteille d'eau dessus. 

- C'était Max, devine-t-elle. 

- Oui, c'était Max. En le voyant détrempé de la tête au pied, j'ai proposé de le ramener chez moi pour faire sécher ses vêtements et il a commencé par refuser, mais comme j'insistais, il a cédé. Alors il est venu chez moi et on a commencé à faire connaissance et il m'a demandé mon numéro. Durant les mois qui ont suivis, on a continués à parler et on est devenus amis. Un jour, il m'a demander de sortir en rencard avec lui et, sur un coup de tête, j'ai accepté. 

- Vous vous êtes embrassés?

- Oui, on s'est embrassés et on est sortis ensemble. Seulement, quand j'ai su que j'allais déménager, je n'ai pas trouvé bon de continuer notre relation alors que j'allais partir à des kilomètres de lui. Donc je l'ai laissé sans aucunes explications et je crois que ça lui a brisé le cœur. 

En fait, c'est pas tout à fait ça, mais ce n'est pas complètement un mensonge non plus. Je n'ai juste plus été capable de sortir avec quelqu'un et d'être complètement heureuse quand ma mère est morte. 


Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Nov 19, 2017 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

StrongerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant