Stronger

Sais-tu qui je suis?

À peine ai-je posé un pied dans l'établissement scolaire que je me fais intercepter par le directeur.

- Vous êtes mademoiselle Miller?

Il me regarde avec ses petits yeux verts trop rapprochés.

- Euh.. oui.

Je ne me suis toujours pas habituée à mon nouveau nom de famille. Quand quelqu'un m'appelle Miller, j'ai l'impression qu'il parle à quelqu'un d'autre. Après tout, je m'appelle comme ça seulement depuis une semaine alors j'ai le droit de me tromper, non?

- Alors veuillez me suivre dans mon bureau, s'il vous plaît. J'ai des papiers à vous donner.

Génial! Une rencontre dans le bureau du proviseur une heure avant le début de mon premier cours dans cette école.

- D'accord.

Je suis le petit bonhomme potelé qui fait office de directeur dans cette école jusque dans son bureau. Il me donne ensuite ma fiche d'élève en me disant que je dois la faire compléter par mes parents. Il se rend compte de ce qu'il vient juste de dire et devient rouge tomate en se confondant en excuses. Et ouais, le principal est au courant. Enfin, je n'avais pas vraiment le choix de lui en parler avec la demande d'admission. Après ce moment gênant et humiliant, il me donne enfin mon horaire et me laisse partir.

Avant de me rendre à l'agora pour le discours annuellement chiant des professeurs et du directeur, je vais déposer mes nouveaux cahiers dans mon nouveau casier. Un troupeau de gars et de filles sont devant mon casier. Ce doit être les populaires.

- Excusez-moi, vous êtes devant mon casier.

Tous les regards se tournent vers moi et quelques filles se décalent un peu pour laisser passer un jeune homme blond aux yeux bleus. Il se poste devant moi et me dis :

- Démerde toi.

- Comment tu m'as parlé toi?

Il me regarde méchamment et se retourne vers ses amis sans me répondre. Je laisse échapper un "connard". En quelques secondes même pas, je me retrouve plaquée contre un casier.

- Comment tu m'as appelé?

Je lui lance un regard de défi.

- Connard.

- Excuse-toi.

Il se prend pour qui, lui?

- Pas question.

- Je ne te le répèterais pas deux fois.

Redescend sur Terre connard.

- Ça tombe bien, moi non plus.

Je lui donne un coup avec mon coude et il me lâche. Avec tout ce bazar, il est trop tard pour mettre mon sac dans ma case. Je vais devoir le garder avec moi à l'agora. Je m'avance vers le lieu de rencontre, mais une main se pose sur mon épaule. Je regarde derrière moi et, quelle surprise, revoilà l'idiot de première.

- Qu'est-ce que tu me veux encore?

- Sais-tu qui je suis?

Arg.

- Non et j'en ai rien à foutre!

Il me lance un regard noir. Il ne doit pas être habitué à ce que l'on lui résiste. Un de ses amis lui crie de les rejoindre.

- T'inquiète pas la nouvelle, je n'en ai pas finit avec toi.

Génial. Tu ne sais pas à quel point j'ai hâte!