Minuit moins quart

À ma mère

Maman,

Tu crois, tu crois que tous les mots que tu me craches à la figure, que toutes tes allusions peu futiles ne me font rien? C'est bien là où tu te trompes. Chacune de ces petites insultes me font un pincement au cœur, rajoutent une larme à mes pleurs.

Tu me dis que je suis accro à la musique, tel un junkie à sa dose quotidienne de cocaine. Tu me dis que je me fou de vous, que je vous traite comme de la merde. Tu me dis que tu es tannée, que tu n'en peux. Et moi, je garde le silence, les larmes aux yeux. Tu n'en voies pas une seule, trop occupée à me crier des injures.

Parfois, me prend l'envie te crier que je me sens comme toi, que je suis au bord de la falaise, prête à sauter. Parfois, me prend l'envie d'accourir dans tes bras et de te confier mon mal-être, ma tristesse et ma douleur.

Puis je me rappelle, je me rappelle de toutes tes allusions peu subtiles, de tes injures peu futiles et alors je me referme, renfermant en moi ma douleur, ma peine et ma colère. Te cachant mon état de détresse.