PAR AMOUR {Camren}

chapitre XXXI: bats toi

PDV LAUREN

j'avance doucement vers le cocon en verre dans lequel se trouve ma fille, elle est reliée à des fils de partout, le nez, la bouche, les mains et cette image de sa vulnérabilité me fond le cœur et me fait me sentir impuissante. Je donnerai ma vie pour qu'elle n'ait pas à vivre pareille souffrance, à peine venue au monde qu'elle doit déjà se battre pour survivre. je sèche mes larmes et pose ma main sur sa couveuse, une façon pour moi de lui transmettre ma force, lui faire savoir qu'elle n'est pas seule. une présence se fait sentir à mes cotés et je découvre une femme médecin me souriant avec compassion, elle doit être en charge du service néonatal.

Médecin: vous voulez vous la prendre dans vos bras?

Moi: pardon? non! elle...elle a l'air si fragile, je.. je ne veux pas la casser

Médecin: rassurez-vous, vous n'allez pas la blesser, je m'occupe de tout, vous aurez juste à la tenir. Parfois, on préconise cette méthode pour les enfants prématurés et sentir votre chaleur lui fera le plus grand bien par contre pour ça, il va falloir enlever votre chemise pour qu'elle puisse être en contact direct avec votre peau.

L'idée de pouvoir tenir mon enfant me comble et me terrifie à la fois, comment dois-je la tenir? devrais-je vraiment la prendre maintenant? je me fait sortir de mes pensées par l'infirmière me demandant de la suivre pour qu'elle me donne une robe de chambre. Après l'avoir portée, je reviens trouver le médecin en train de faire le nécessaire pour faire sortir le bébé de sa couveuse, elle me demande de m'asseoir sur un fauteuil qui a été placé juste à coté. Tenant fermement les deux extrémités de ma blouse pour cacher mon torse nu, je fini par l'ouvrir timidement en voyant la femme s'approcher avec le bébé avant de la poser délicatement sur ma poitrine. Au début, je me sentais un peu mal à l'aise d'exposer ainsi cette partie de mon corps mais j'ai fini par me détendre en voyant sin visage imperturbable. Après tout, c'est son métier et je ne suis certainement pas la première femme seins nus qu'elle voit. Au moment où son petit corps est rentré en contact avec le mien, un frisson parcourut tout mon être, je suis prise d'une émotion indescriptible qui doit être celle que ressentent toutes les mères lorsqu'elles tiennent leurs enfants pour la première fois dans leurs bras. A cet instant précis, j'ai su qu'un lien spécial s'était créé entre elle et moi, mon envie de la protéger se fait, et mon cœur déborde d'amour pour cette petite fille qui est de mon sang, la chaire de ma chaire mais aussi celle de Camila. Je n'arrivais pas à détacher mes yeux du petit être collé à moi, la sentant respirer tout doucement jusqu'à ce que la jeune médecin pose sa main sur mon épaule. je regarde d'abord l'endroit où sa main est posée avant de lever mes yeux pour croiser son regard attendri. D'un geste de la tête, elle me fait signe de regarder la machine enregistrant les constantes de la petite toujours reliée au moniteur, en voyant le sourire sur le visage de la femme, je suppose que c'est bon signe

Médecin: ses constantes s'améliorent nettement depuis que vous la tenez et c'est exactement ce que j'espérais.

ma satisfaction face à ce constat est immense, apprendre qu'être contre moi lui est bénéfique me fait du bien car je n'ai plus ce sentiment d'impuissance qui me rongeait au début en entrant dans cette salle. J'embrasse tendrement le haut de son crâne comme pour lui montrer à quel point je suis fière d'elle avant de mettre mon petit doigt dans sa main qu'elle ressert aussitôt. Son geste est tellement attendrissant qu'une petite larme coule le long de ma joue, voir à quel point elle s'accroche à moi me fait extrêmement plaisir. Le docteur m'informe qu'elle va nous laisser un moment et qu'elle reviendra pour la remettre dans sa couveuse car il ne faut pas non plus qu'elle reste longtemps en dehors et c'est ce qui fut fait, on a profité lune de l'autre pendant quelques minutes avant qu'elle ne soit réinstallée dans sa bulle en verre.