Partie 1 sans titre

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(Attention: c'est de la grosse marde)

Sans titre.

J'ai déjà pensé être l'univers. Pensé me trouver belle ou bien laide. Penser que les regards se posaient sur moi ou ne le faisaient jamais. J'ai pensé être la personne la plus parfaite de l'univers ou encore la plus imparfaite de toutes. Être celle qui protège les opprimés et règle tous les maux de la vie ou même celle qui les crée tous. J'ai pensé être la victime, l'adulée, L'humain, l'extraterrestre... Jusqu'à penser devenir tout et rien à la fois.

J'en suis à souhaiter ne plus penser parce que je réalise que je pense toutes ces choses et de ne pas le faire certaines fois. C'est effrayant.
Je me retrouve à m'observer essayer de ne plus m'observer ou bien m'observer observer un monde que je me vois ne pas croire.
Et maintenant, je m'observe, observer un ordinateur où est transcrit ces phrases que je me vois croire, ne pas croire ou bien ne le faire qu'à moitié. Et, je me dis bien que tous ces mots s'envoleront, s'effaceront, qu'ils resteront. Je suis là à écrire à l'univers qui me semble vide et me revoilà à penser être l'univers... Bien qu'à n'importe quel moment mon univers peut changer, qu'il puisse jusqu'à devenir bondé de monde, là je n'en ressent rien. C'est un néant effroyable. La peur me tourne autour telle une tornade et j'en suis l'oeil silencieux. Le simple fait de suivre des yeux ces vents de peur me donne le tournis et j'en perd l'esprit.

Je pense avoir mal, suffoqué, mourir a cet instant dans mon sous-sol. La pluie martellent au dehors tel le font les bottes de soldats d'une armée entière allant à la guerre. Le martellement du coeur dans ma poitrine est plus rapide, on s'imagine qu'il provient d'un animal traqué. J'attend ces soldats tout autour de moi, qui m'enserrent dans un étau. Je vois ces guerriers. Ils y en a même au-dessus de ma tête, ma tête m'elancent au rythme de leurs tambours.
Assise sur une chaise à roulettes et enroulée dans une couverture rouge quétaine, mes doigts continuent de taper sur les touches d'un clavier. Je me mets à crier, hurler de toute mes forces le vide qui m'emplit. Je tombe de ma chaise toujours emmaillotée dans la couverte, les pensées tournent en accéléré dans mon esprit. Je ne vois plus rien, ne ressent plus rien, les pensées ralentissent. Je me tourne vers le ciel.

Je suis dans une forêt infinie ou nuls vivants n'existent, où la végétation n'y survit. On est dans un vide. D'une foret d'arbres morts hauts comme le ciel et sans racines. Qui ne se maintiennent que par les autres morts alentours. Une douleur invivable les atteints à chaque fois qu'ils sont touchés. Ils sont donc là, à se balancer, se donnant des coups pour ne pas tomber tout en évitant un toucher constant. Ils souffrent et leurs cris muets se joignent aux miens, ils s'élèvent, se lèvent dans la nuit. Ils demandent à être entendus. Et, au loin résonne une réponse, plusieurs ou même aucune. Je n'en connais pas la réponse.

-Qu'est-ce que je pense?

Mes doigts parcourent le clavier. Dans cet univers, je me retrouve toujours à réaliser que je ne suis pas dans ma forêt, que je ne meurs jamais. J'ai trop peur pour crier ou je ne sais trop quoi encore. Dans cette réalité, je réalise que je suis dans le noir, que j'écris dans le vide. Sachant que j'ai une panne de courant, que rien n'enregistre mes mots et qu'ils tomberont si je ne les retranscrit. Je regrette de ne pas souffrir une douleur invivable au point de m'empêcher de penser, au point de me laisser connaitre la fin des souffrances de cette foret.

Je suis toujours là dans mon sous-sol où il n'a jamais plu au dehors un peu plus tôt. Où je n'ai jamais tombé de ma chaise. Une conne en train de taper ces mots sur le clavier d'un ordinateur à l'écran noir.

Et je pense encore être l'Univers tout entier.

Se retrouvant, à penser savoir qui il est.

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