Revenge

Chapitre 6

18/12/2016

Bonjour mon ange,

Je ne sais pas quoi penser de tout ça. Maya te connaissait, et elle connaissait aussi Sandra. Donc vous vous connaissiez toutes les trois. Votre kidnappeur avait-t-il choisi ses victimes? Vu comme ça, on ne dirait pas qu'il ait enlevé la première fille qui passait. Mais, admettons qu'il les aient choisies, pourquoi vous trois ? Pourquoi trois adolescentes de 16 ans habitant dans un trou paumé ?

Je ne comprend pas... Quel est son but ? Il t'a enlevé le 28 novembre 2014, et il t'a tué un an après. Pourquoi cette date ? Que s'est-il passé entre ces deux dates ? Qu'a-t-il fait des deux autres filles? Les a-t-il tué, elles aussi ? J'ai passé la journée à tourner et retourner ces questions dans ma tête. Rien à faire. Aucune réponse ne m'est venue. Je suis restée allongée sur mon lit, à fixer le plafond.

Maman est venue me voir, ce midi, pour me demander si je voulais venir manger. Je lui ai dis que je n'avais pas très faim, et que je me contenterai d'un yaourt. Alors, elle est entrée, a refermé la porte et est venue s'asseoir à mes côtés.

« - Mon cœur, m'a-t-elle dit, je sais que Clara te manque, mais je sais aussi qu'elle voudrait que tu continues à vivre. Je me fais du soucis pour toi tu sais.

- Je sais, maman, mais ils n'ont toujours pas retrouvé son meurtrier...

- La police fait son travail, en attendant il faut avancer, nous aussi, dans notre vie »

Ah la police, maman, ils mentent sur la mort de Clara, alors tu comprends que je doute un peu de leur efficacité. Je ne lui ai pas dit, bien sûr, ne souhaitant pas l'affoler. Je me suis donc contentée de lui sourire faiblement et suis allée manger.

À table, c'était silencieux. Personne ne parlait. Pour briser le silence, maman nous a annoncé que papy et mamie nous invitaient pour fêter Noël. Il y aurait aussi le frère de ma mère et ses deux filles, ainsi que sa sœur et ses trois enfants. Super... Je n'ai pas vraiment envie de faire la fête mais bon... On a pas trop le choix. Tina a insisté pour que l'on y aille bientôt, elle a hâte de revoir notre famille. Nous sommes assez proche. Nous partons donc, mercredi, soit après demain. Ça ne la dérange pas, elle. Ta disparition l'a touché, elle t'aimait bien, mais elle s'en est assez vite remise. Elle m'a beaucoup consolé le long de ta période d'enlèvement, et m'a encore plus soutenue suite à ta mort.

Demain, je pense retourner dans la maison. Enfin, j'espère que j'y aurai accès, il neige beaucoup, et la maison est assez isolée, au milieu d'un champ.

Tiens, on a sonné. Je reviens.

C'était Madame Turner. Elle m'a apporté une lettre, tu ne devineras jamais ce qu'elle disait.

« Bonjour Maya,

Je t'ai bien observé depuis quelques jours, et tu semble correspondre à nos critères.

Que dirais-tu de te faire 1000€ ?
Ce n'est pas compliqué, on se donne un point de rendez-vous, tu récupères un sac, et tu l'amènes à un autre point. Rien d'autre. Si tu acceptes, mon numéro est au dos de la lettre.

N'en parles à personne.

J'espère que tu accepteras,

Cordialement,

Un ami »

Alors tout ça serait parti d'un trafic? Je n'arrive à pas y croire... Pour en être sûre, il faudrait que je trouve une lettre du même genre s'adressant à toi et à Sandra. Et bien, tu sais quoi ? Je vais aller rendre une petite visite à ta chère maman. J'espère que je trouverai quelque chose.

Je suis arrivée chez toi, où ta maman m'a accueillie à bras ouverts, comme à chaque fois. Je n'ai pas voulu lui parler de la lettre, alors je lui ai simplement demandé si je pouvais accéder à ta chambre, pour « me remémorer, encore une fois, les moments passés ensemble ». Elle a bien évidemment accepté.

J'ai monté les escaliers, longé le couloir. En arrivant devant ta chambre, j'ai dû inspirer un bon coup, avant d'ouvrir la porte lentement. Une odeur de vieux et de renfermé m'a forcé à reculer d'un pas. Je suis entrée dans la pièce, plongée dans l'obscurité, depuis sûrement un certain temps. J'ai marché prudemment jusqu'à la fenêtre, puis j'ai ouvert les volets. La lumière m'avait aveuglée. J'ai ensuite commencé à fouiller ton bureau.

Accidentellement, j'ai fais tomber un petit coffre en bois. Je l'ai ramassé et ouvert. Il contenait des bijoux, bracelets et colliers, ainsi que des élastiques à cheveux et un rouge à lèvres. J'ai aussi remarqué que la boîte disposait d'un double fond. Je m'apprêtais à l'enlever, lorsque ta mère est arrivée. Elle m'a demandé si ça allait. Je lui ai répondu que oui. Elle a posé son regard sur le coffre, ouvert devant moi. Elle a froncé les sourcils. Un stress est monté en moi. Je ne voulais pas qu'elle s'approche plus, au risque de découvrir le double fond. Ne sachant pas ce qu'il contenait, je n'aurai pas voulu qu'elle tombe sur quelque chose auquel elle ne s'attendait pas. Bien heureusement, elle s'est contentée de sourire faiblement, puis elle s'en est allée. Je l'ai entendu descendre, sûrement pour regagner la cuisine.

J'ai alors ôté ce fameux double fond, et je suis tombée sur un médaillon en forme de M, ainsi qu'un papier plié. Je crois que j'avais déjà vu ce pendentif, il devait appartenir à ta sœur, Maëlys. J'ai déposé la lettre argentée sur le bureau, et ai pris le papier, puis je l'ai déplié. Il s'agissait de la même lettre que celle que m'a apporté Madame Turner, la mère de Maya. Elle était vraiment identique, seul le nom de Maya était remplacé par le tien.

J'ai été prise d'un sentiment, je ne sais pas vraiment si c'était de la tristesse, de la colère ou de l'incompréhension, ou bien peut être un mélange des trois. Mes yeux se sont embués et un creux s'est formé dans mon estomac. J'ai alors replié la lettre, avant de la glisser dans ma poche, et tout remettre en place.

Je me suis assise sur ton lit. La couette était recouverte d'un fin voile de poussière. J'ai balayé la pièce du regard, et celui-ci s'est arrêté sur ton armoire. Je me suis levée, l'ai ouverte, et l'ai parcouru du regard. Un sac de sport de couleur noir a attiré mon attention. Je n'avais jamais vu ce sac. Je suis montée sur une chaise et l'ai attrapé. Il était coincé entre des valises. Je l'ai posé sur le lit et l'ai ouvert. Devines ce qu'il contenait... Un tas de liasses de billets...

J'espère trouver une explication à tout ça, Clara, et je prends assez mal le fait que tu m'aies caché ça, à moi, ta meilleure amie, même si l'auteur inconnu de la lettre t'avais défendu d'en parler à quiconque.

Je vais manger, à demain,

Jade