Seule

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- Oh Gaby ! Tu pourrais communiquer avec tes "vieux" parents plus tôt que de garder les yeux fixés sur ton téléphone ! Me dit ma mère .
-Oh c'est bon maman ! Et puis de t'façon j'ai rien à vous dire .
-Et bien raconte nous ta journée , ce que tu as fais au lycée par exemple . Répondit mon père en souriant bêtement .
-Ça vous regarde pas !
-Tu es encore allée avec le BEAU Théo ! Dirent ensemble mes parents avant de rigoler .
Et ils se mirent à chanter en boucle : "elle est amoureuse du blond du bout du lac ! "
Ils disent ça depuis qu'il m'ont surprise en train d'écrire :"j'aime Théo" sur mon journal intime. Et comme Théo habitait de l'autre côté du lac ... Mais c'était il y a cinq ans et cela fait bien longtemps que je ne lui porte plus l'amour que je ressentais avant ! Mais j'avais beau le répéter à mes parents,ils continuaient de fredonner cette stupide chanson . Afin de ne pas entendre leurs bêtises je décidais de remettre mes écouteurs et de me taire . Cela faisait maintenant une heure et demie que nous étions dans la voiture et après les discutions gênantes avec mes parents ,ma mère recommença à me parler du lycée,ce qui me mis hors de moi .
-Et ton devoir de maths,tu l'as bien réussis ? Me demanda ma mère .
-Oh c'est bon là,lâche moi avec ça ! Répondis-je agacée .
-Si tu continue comme ça tu vas finir à la rue et tu ne seras pas heureuse ! Se justifia-t-elle .
-C'est pas à cause d'un devoir raté que je vais finir à la rue si c'est ça qui t'inquiète .
-Peut être mais une moyenne de neuf en première ça commence à devenir grave ! Dit elle en haussant le thon .
-Et le directeur de ton lycée nous a appelés,il nous a dit que si tu ne te décidais pas à travailler ,il serait obligée de te virer . Ajouta mon père .
-Et ben c'est pas la mort,si ?
-Si,parce que nous sommes déjà dans le rouge financièrement et nous ne pourrons pas payer deux ans de scolarité à St Marie .
Hurla mon père, rouge de colère .
-Et alors,moi je m'en fous de vos histoires d'argent . C'est votre problème,pas le miens !
Ma mère me foudroya du regard et commença à crier :
-Tu te moques de moi !? Si tu ne te mets pas à travailler à la rentrée,nous t'envoyons à l'internat du lycée,là au moins,tu seras obligée de bosser !
-Bonne idée ! Ça me fera des vacances de n'plus vous voir !
-Et bien comme ça tout le monde sera content ! Dit mon père en levant les bras au ciel .
-Je vous déteste,vous avez toujours préféré Alexis de toute façon,lui au moins il avait des bonnes notes ! Criais-je les larmes au yeux .
-Alexis est ton frère et nous l'aimons autant que toi ! Dit mon père en essayant de me rassurer.
-C'est faux !
Mon père me fixa droit dans les yeux et me dit :
-Je te promet que ...
-Attention ! Cria ma mère .
J'eu à peine le temps de voir notre capot rentrer dans la camionnette de devant,ensuite,le noir complet .
J'ouvris les yeux . En premier, je ne vis que du blanc,et puis... Au fur et à mesure , je me rendis compte que je me trouvais dans un hôpital . Il y avait une odeur de purée industrielle et des femmes que je ne connaissais pas étaient penchées sur moi et me regardaient d'un air triste.
Je les entendais chuchoter entres elles :
-Elle a beaucoup de chance de s'en être sortie .
-Oui mais la pauvre !
Je ne comprenais pas pourquoi elle me plaignais si j'avais survécu à cet accident . J'entendis une autre infirmière dire tout bas :
-Chut, elle se réveille !
Je savais qu'elle parlait de moi alors j'ai fais comme si je n'avais rien entendu . Elles sourirent et me dirent en cœur :
-Bonjour,tu te trouve à l'hôpital de Lyon et nous sommes là pour t'aider . Dit une infirmière avec une voix d'ange .
-As-tu mal quelque part ? Demanda une autre .
-Non non,c'est bon, tout va bien,j'ai juste la tête qui tourne un peu .
-Vous avez beaucoup de chance d'être encore en vie,il s'en est fallu de peu . Ajouta une grande blonde .
-Bon, tu as besoin de repos alors nous allons te laisser . Fit une rousse en entraînant les autres vers la porte .
Elle n'avait pas tort , j'étais exténuée .Je ne parvenais même pas à garder les yeux ouverts,alors je me rendormis .
En me réveillant ,j'étais seule dans la chambre ,l'horloge indiquait dix-sept heure trente. La pluie frappait brutalement la vitre et l'humidité avait envahi la pièce . Ça me rappelait l'une de ces randonnées épuisantes à la Tournette où la neige avait remplie mes bottes et où mon père avait renversé son café sur sa veste préférée . Nous avions dormi au refuge et il faisait tellement froid que mon nez était devenu rouge écarlate comme celui d'un alcoolique.
Je me mit à sourire toute seule. C'est là que je me souviens qu'il n'y avait pas que moi dans la voiture, qu'étaient devenus mes parents !?
Paniquer, je me mis à hurler et à appeler l'aide d'une infirmière .
Après cinq bonnes minutes, une dame brune,plutôt petite, vint me calmer , ou du moins essayer .
-Allons mademoiselle, calmez vous ! Qu'est-ce qui ne va pas ? Me demanda-t-elle .
-Où sont mes parents ? Est-ce qu'il vont bien ?
-Euh ... Je ne sais pas . Dit-elle un peu gênée .
-Mais je vais aller demander à l'accueille , ne bougez pas .
Et elle s'enfuie immédiatement.
Une demi-heure après , elle revint avec le même air triste que les infirmières lors de mon réveille .
-Alors ? Demandais-je en me mordant la lèvre du bas .
-Et bien ... Votre mère était déjà morte lorsque nous sommes arrivés. Sa tête était couverte de bouts de verres ...
Je sentis mon cœur se serrer et des larmes rouler sur mes joues roses .
-Et mon père ? Insistais-je dans l'espoir de ne pas me retrouver seule .
- Euh ... Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour le sauver mais ça n'a pas suffit ... Il a rejoint votre mère juste après l'opération. Je suis vraiment désolée , si je peux vous aider en quoi que ce soit ...
Je ne voulais même plus écouter ce qu'elle disait et de toute manière je n'y arrivais pas .
Sa voix résonnait comme dans une chapelle. Elle finit par se rendre compte qu'elle me dérangeait et s'enfuit jusqu'à la porte où elle me dit quelque chose d'incompréhensible avant de la refermer derrière elle. Une fois seule, ma souffrance fût encore plus grande. Soudain, j'eu une idée, je ne pourrai pas vivre sans mes parents, alors,j'avais décidé d'en finir tant que j'en avais encore l'occasion. Je retirais toutes les aiguilles que les infirmières avait soigneusement plantées et coincées avec à l'aide de sparadrap sur mes bras. Je commençais à voir flou et puis peu à peu , plus rien . Je sentais mon cœur ralentir... Tous les souvenirs de mes parents repassaient en boucle dans ma tête. Et d'un coup, je ressentis la douleur, ça y est, j'étais en trains de m'éteindre, de mourrir. Soudain j'entendis des bruits , bruits qui se transformèrent en parole :
-Mademoiselle ? Vous m'entendez ? Est-ce que vous m'entendez ! Mademoiselle !?
Je finis par ouvrir les yeux. Un homme se trouvait à côté de moi et semblait rassurer que je sois revenue à moi même .
- Votre cœur s'est arrêter mais nous avons réussis à vous sauver même si cela a été d'une grande difficulté. M'expliqua-t-il .
À vrai dire j'aurai préféré mourir plus tôt que d'affronter seule le monde,sans mes parents. J'avais envie de lui hurler qu'il n'aurait pas dû faire ça,que de toute manière je mourrai étouffée par ma peine qui devenait bien trop lourde...

AdieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant