Poésie - Recueil I

XII - Sabbat

Méfiance, braves gens, courez donc, rentrez chez vous.
C'est la nuit de la pleine lune de sang, méphistophélique,
La grande sphère rougeâtre rayonne, maléfique.
C'est le grand jour du Sabbat.
Autour de la ville, les diablotins se réveillent
Et dans les entrailles de la terre, les morts se lèvent.
C'est le grand soir, celui du sacrifice dévastateur,
Rentrez chez vous braves gens et tremblez de peur.
Dans le bois, le hurlement sauvage vous surprendra,
Mi-homme, mi-bête, il crie à la lune et appelle la mort.
La rage au cœur, il détruira tout sur son passage.
Évitez dans les ruelles sombres, jeunes filles respectables,
Le regard énigmatique de cet homme aux dents longues
Car, d'une seule morsure, ce vampire vous emprisonne.
Et fuyez le regard si vert de cette femme trop belle,
Elle vous conduirait sans scrupule vers votre sépulture.
Braves gens, courez jusque dans l'église, sauvez vos âmes
Contre tous ces démons, par une cérémonie viatique.
Et priez, priez très fort, pour que demain existe...

C'est le chaos, les bêtes hurlent, la lune saigne
Et les cris des innocents transpercent la nuit.