Le vent matinal vint caresser sa douce peau qui fut instinctivement constellée de quelques frissons. Ne se réveillant à peine, elle porta ses deux mains à ses yeux afin de se les frotter.
Seulement, ce vent qui quelques secondes la fit frissonner n'était pas juste un vent d'aurore, c'était un vent d'avant-pluie. Car, dans cette drôle de petite ville campagnarde, une pluie incessante s'abattait tous les matins, lors qu'arrivait le mois d'octobre. Mais contrairement à d'autres auxquels cela pourrait facilement déplaire, elle, la pluie lui procurait un sentiment de bonheur. Elle bondit.
- Oh, Hortense ! L'interpellée sursauta tandis qu'une fille aux cheveux blond vénitien accourut vers elle. La-dite Hortense sourit. J'ai fait du café, tu en veux ?
- Voyons, qu'est-ce que c'est que cette question ! Évidemment que j'en veux !
Elle jeta un coup d'œil au ciel étouffé par de gros nuages, qui eux larmoyaient de plus en plus.
-Ah, je prédis une magnifique journée ! Regarde Henriette, il pleut ! Si ça n'est pas merveilleux ! Je vais pouvoir sortir mon manteau de pluie et mes bottes en caoutchouc jaune canari et sauter à travers les flaques d'eau !
Henriette étira ses deux lèvres roses face à l'enthousiasme de son amie, en levant elle aussi son visage, se prenant ainsi toute la pluie dans la figure.
- Ben euh, il a aussi plu hier. Et je suis certaine qu'il a même plu avant-hier, songea-t-elle.
- C'est bien ce qui fait de l'automne ma saison préférée ! s'écria Hortense, allez viens ma petite Henriette, le café ne va pas attendre éternellement.
Hortense pénétra dans le salon de leur toute petite maison, suivie de près de son acolyte qui sautillait joyeusement.
La blondinette s'avança vers le plan de travail de la cuisine, là où était déposée la cafetière, accompagnée de sa théière remplie d'une délicieuse boisson encore toute chaude. Elle la saisit ensuite maladroitement.
- Dis, tu voudrais pas aller à la laverie à ma place ? interrogea Henriette, en remplissant le récipient de son amie. Je dois rejoindre Émilie et Oscar, on va faire du bilboquet au parc et sauter dans les flaques d'eau, après on ira sûrement rejoindre Vincent, tu sais, le marchand de glace.
- Hm oui, je vois totalement qui c'est. Il reste avec toi à la fac, c'est ça ?
Hortense se servit du café dans sa tasse aux couleurs vives, l'autre hocha la tête.
-Très bien ! Comme ça je pourrai d'autant plus profiter de cette fabuleuse pluie ! La colocataire de la brune, Henriette, se servit elle aussi et but.
- Oh, oui ! Tu pourras toujours venir nous rejoindre après, si tu veux. On sera sûrement en ville. Je pense d'ailleurs qu'Eugénie nous y rejoindra, étant donné qu'elle travaille au tabac...
- Eugénie ?
La bouche d'Hortense se tordit soudainement en une étrange courbe.
-Je crois qu'elle m'en veut encore...
Ses lèvres maintenant, bougeaient de gauche à droite; ce qu'elle avait pris l'habitude de faire très souvent.
-J'avais déjà prévu d'étudier à la biblio, répondit finalement la concernée en avalant à son tour, d'une traite, l'intégralité de son récipient.
- Aaaah oui ! Oui, c'est peut-être mieux que tu ne viennes pas.
Hortense grimaça une seconde fois.
- Elle ne va pas mieux ?
- Hmmm je crois que maintenant si, elle a une autre amoureuse. Pour le bien de nous tous ! On avait l'habitude de la voir silencieuse. Mais pas silencieuse ET triste. Enfin, c'est pas grave, c'est passé maintenant, on en parle plus !
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Hortense
RomanceHortense c'était un petit bout de l'Univers. Elle avait la peau pâle mais n'avait rien d'une Blanche-Neige. Elle était aussi folle qu'une averse en plein août. Mais aussi douce que l'aurore d'un beau matin de printemps. Hortense, elle aimait les fil...