Chapitre 38 : L'arbre du monde et de la pomme

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Lorsqu'Anju ouvrit les yeux, elle s'attendait à voir sa chambre au manoir. Elle pensait se réveiller aux côtés de son amant, que celui-ci, déjà réveillé, la taquinerait sur sa transformation nouvelle et sa pourtant grande fatigue. Elle pensait que le passage au réel allait être doux comme la brise du soir traversant la fenêtre entrouverte.

C'est pourquoi ses sens furent bien perturbés lorsque sa vision rencontra un feuillage touffu. Se redressant à toute vitesse, elle remarqua bien vite qu'elle était endormie au pied d'un arbre. Elle passa ses doigts fins dans l'herbe dans laquelle elle était assise, laissant ses yeux vagabonder autour pour tenter de reconnaître l'endroit.

Rien ne lui était familier, une étrange brume entourait l'ilot sur lequel elle se trouvait, et des couleurs semblaient tourner autour de ce qui semblait être un dôme recouvrant l'espace.

Semblant se rappeler un détail soudainement, la jeune fille regarda rapidement sa tenue. Etonnée, elle constata qu'elle était dans sa tenue de ville habituelle. Cet endroit était bien mystérieux.

Se stabilisant sur ses pieds, qui étaient dépourvus de chaussures, elle commença à avancer au bord de l'ilot en levant les yeux vers le haut. Ces couleurs qui dansaient l'intriguaient.

Soudain, elle se souvint de cette impression. Elle était déjà venue ici.

« Alors que mon esprit divaguait vers le sommeil, j'eus la vision d'un manège géant. J'étais assise au pied d'un pommier au centre de ce manège, une pomme rouge entre les mains. En haut, des fresques coloraient l'ensemble et tournaient avec le manège. L'arbre était sur un petit ilot d'herbe.

L'espace d'un instant, je me suis crue au paradis. Une voix me chuchota quelque chose mais je ne parvins pas à entendre ce qu'elle disait. »

Elle pensait seulement à un rêve semi-conscient. A cette période, elle était chez les Mukami et assez malmenée par les événements, pourtant aujourd'hui elle était persuadée d'être pleinement éveillée ici.

Cherchant la pomme d'un coup d'œil, elle ne la trouva pourtant pas. A la place, elle vit de l'autre côté de l'arbre une masse étendue sur l'herbe. Elle ne l'avait pas remarquée jusque-là, ce qui l'étonna.

Contournant le tronc, elle reconnut ce corps allongé. Elle s'agenouilla à ses côtés et passa une main dans ses cheveux rouges. Son visage était bien plus détendu lorsqu'il se reposait. Restant ainsi un moment, l'endormi finit par ouvrir un œil.

Tout comme Anju, il mit un certain temps à comprendre sa position, et se releva aussitôt lorsque l'information traversa son cerveau.

« On est où là ?!

- Je n'en sais rien non plus... »

Ayato tourna la tête vers Anju et la regarda de haut en bas avant de s'étudier rapidement également. Satisfait de son constat, il analysa à nouveau les alentours.

Il remarqua le reflet sur le sol autour de l'ilot. Etait-ce de l'eau ? Comment était-il arrivé là ? Il n'y avait ni barque ni trace d'eau sur leurs vêtements.

« Le brouillard se lève enfin, constata simplement Anju, observant ce qu'il dévoilait. »

Ils pensaient tous deux que leur situation allait s'éclairer mais furent contraint de constater que cela ne faisait que compliquer les choses. Ils semblaient être dans les nuages, au-dessus de leur tête une architecture particulière, un travail de forge tenant des centaines de vitraux à son bord inférieur tournait. Les couleurs provenaient de la réverbération de la lumière sur les carreaux des vitraux.

« C'est magnifique... Souffla Anju, admirant le spectacle malgré elle.

- Ouais mais ça nous aide pas à savoir où on est, pesta Ayato. »

À travers ses yeux (Diabolik Lovers)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant