Un monde de mépris que je haïssais

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Cette nuit encore, je sombrais dans ce rêve lugubre et dépourvu de sens à mes yeux. Pourtant, j'eus l'impression que cette fois-ci, la salle m'apparaissait plus clair. Les néons ne grésillaient presque plus, me permettant de distinguer plus d'éléments que la fois précédente. Néanmoins mes membres demeuraient paralysés, m'évitant tout mouvements. J'essayais de me lever. Sans résultats. C'est alors que l'engrenage de mon cerveau se mis en route, et je compris. Immobile, j'étais attacher. Sur une chaise, qui me paraissait d'ailleurs peu confortable. Des sangles d'un rouge vif me serrait les poignets aux accoudoirs de la chaise, et les chevilles aux pieds de celle-ci. Je pense qu'on avait du me faire ingérer je ne sais quelle drogue, car mon esprit n'était pas totalement conscient de ce qui l'entourait. Je tournais ma tête sur ma gauche, où j'y vis une simple table. Il m'était à ce moment impossible de pouvoir dire ce que je voyais sur celle-ci. De simples formes, indiscernable à ma vision encore trouble. Puis je porta de l'importance aux murs. J'avais, la dernière fois, cru qu'ils étaient d'une couleur profondément foncé. La luminosité actuellement plus intense, je pouvais constater qu'ils étaient alors peints d'un blanc nacré, tout à fait remarquable. Ils semblaient tous identiques, à l'exception près. La bâtisse de béton sur ma droite comportait une porte, dont la lumière s'en échappant par l'interssice rayonnait toujours de ce bleu mer indescriptible. Je voulais ouvrir cette porte, découvrir ce qui s'y cachait derrière et m'extirpait de cette pièce qui m'étouffait. Une fois de plus, le monde vacilla et la dernière chose que je vis étais une silhouette qui s'approchait de moi.

J'ouvris les yeux. Ma chambre était encore plongée dans le noir. J'allumais mon téléphone afin de constater l'heure. Six heure trois quarts. Je devais bientôt me lever pour mes cours de rattrapage. Et oui, ça aussi je dois bien l'avouer, je ne suis pas quelqu'un qui trouve de l'utilité dans les études. Les professeurs me prennent pour un rater, et ce n'est pas pour me déplaire, car après tout, je me moque de leurs avis. Quand ils me questionnent sur ce que je souhaite faire plus tard, je ne sais jamais quoi répondre. Ils veulent toujours nous orienter vers un métier dès notre plus jeune âge, mais moi tout ce que je veux c'est ne pas me réveiller à quarante ans, tous seul, déprimé pour aller à un job  que je n'aime pas car on m'a demander de choisir quand j'étais encore jeune et innocent. Mes notes ne me garantissaient pas un avenir prometteur, mais je trouverais plus tard surement un métier dans un petit fast-food, me permettant de subvenir à mes besoins.

Quelques minutes plus tard, je me leva afin de me préparer. Je me doucha en cinq minutes, enfila un jogging gris, un t-shirt uni noir et un sweet de la même couleur. J'attrapais mon sac, mes clefs et partit. Dehors, demeurait une brise très fraîche. Le ciel se couvrait de nuages gris, annonciateur de mauvais temps. A cette heure dans la rue, il n'y avait que des personnes stressée et pressés par leurs travail. Je ne me donnais même plus la peine de leurs adresser un sourire car en échange je ne récolter qu'un regard noir. C'était la société actuelle, un monde de mépris que je haissais. Il ne m'a fallu traverser que deux rues avant d'atteindre l'établissement. Un grand bâtiment se présentait devant moi, avec le panneau "lycée Ambrose". Je pénétrait dans les couloirs et rejoignis ma salle de classe. Je m'installait à ma place en attendant le professeur. Celui-ci arriva peu de temps après. Monsieur Trunique. Un petit homme recroquevillé  sur lui, d'une soixantaine d'années. Ses cheveux blancs légèrement ondulés retombaient sur ses épaules. Il avait les yeux beaucoup trop plissés, de sorte que depuis son arrivée au lycée, personne n'en connaissait la couleur.  Son pantalon remontait au moins jusqu'à son nombril et demeurait éternellement trop large pour lui. Il portait un long manteau noir qu'il n'enlevait quasiment jamais. Il fit son entrée et débuta le cours avec son discours sur le fait que nous ne devions pas tout lâcher, qu'il avait encore espoir en nous. Personne ne l'écouter et lui même avait du mal à croire ce qu'il disait. Je simulais de prêter attention au cours, mais je passais le plus clair de mon temps à dévisser et revisser mon stylo. Un coup de barre me prit, certainement du à ces deux dernières nuits très agités. Je croisa mes bras, mis ma tête dedans et ferma les yeux..

Milan in the other worldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant