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La tête de Léa tressautait contre la vitre froide du train. Ses yeux étaient mouillés, ses joues collantes des larmes séchées. Elle avait un mal de tête énorme, mais son coeur était ce qui la faisait le plus souffrir.

Pourtant, elle se sentait légère. C'était une sensation bizarre. Mais cela lui faisait du bien de pleurer. Seule.

L'énorme poids qui la pesait s'était envolé. Mais en même temps, elle suffoquait dès qu'elle avait le malheur de penser à Lucie. A Gabriel. A Mia. A tout le monde en fait... Elle s'était foutue d'eux, elle s'était foutue d'elle-même.

Et dans sa tête, c'était devenu un bordel sans nom

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Et dans sa tête, c'était devenu un bordel sans nom. Elle s'était blessée, sans le savoir. Cette simple action presque anodine, l'avait détruite intérieurement. Elle ne savait plus quoi penser.

Le train tressauta, et sa tête bascula sur le côté, se cognant violemment contre la vitre. Elle ne sentit rien. Ses larmes s'arrêtèrent de couler. Son corps se serra plus fort une dernière fois, et elle calma sa respiration.

Et mensonge après mensonge, elle détruit tout. Son père était un homme sain, gentil, qui aimait sa mère, tout sauf violent. Il était le père parfait. Elle l'aimait. Vraiment.
Sa mère n'était pas dépressive. Elle était aimante, à l'attention, joyeuse, pleine de vie.
Son petit-frère était le seul membre de sa fratrie. Elle n'avait jamais eu de petite-soeur, morte ou pas. Son petit-frère lui suffisait. Elle l'aimait.

Ses yeux se fermèrent. En les rouvrant quelque secondes plus tard, sa vue était brouillée. Le train était arrêté. Elle se leva doucement, ses jambes étaient courbaturées. Elle souffrait.

Léa attrapa sa valise, et suivit le flot de voyageurs pour sortir du train. Une marée humaine se tenait à la sortie, tout sourire. Elle prit un certain temps à analyser les visages, les expressions des gens. Cet endroit était empli d'amour. Les gens se prenaient dans les bras, les couples s'embrassaient. Certains pleuraient, d'autres riaient. Les amis et amants se retrouvaient.

Les yeux de Léa se posèrent sur un homme, la trentaine, la fixant, en souriant

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Les yeux de Léa se posèrent sur un homme, la trentaine, la fixant, en souriant. A ses côtés, un petit garçon au sourire de travers, mais brillant comme un petit soleil. Deux filles étaient debout, un peu plus loin. Tous lui souriaient, n'osant pas faire un pas.

Le coeur de Léa s'allégea d'un coup. Plus aucune douleur. Plus de larme. Plus de poids. Plus de mensonge. Juste de l'amour.

Elle sauta naturellement dans les bras de ses proches. Ceux qui l'aimaient réellement. Pour ce qu'elle était. Elle les couvrit de baisers, et de larmes. Des larmes de joies.

Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas pleuré avec autant d'amour.

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MENTEUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant