Les Animaux Fantastiques II

~Chapitre XIV~

« - Nom d'une Licorne... ! Mais qu'est-ce qui m'a pris de m'enfuir comme ça ?! »

Porpentina, dont le visage prenait tour à tour une expression de colère, puis de honte, aurait bien voulu frapper dans quelque chose trainant sur le trottoir dallé, mais son pied ne rencontra aucun déchet susceptible de calmer son malaise. Décidément, cette ville n'avait strictement rien à voir avec la sienne. Tournant une énième fois dans un virage, elle s'arrêta subitement, fatiguée de tourner ainsi en rond, avant de pousser un long soupir. Et comme si cette situation n'était pas déjà assez pénible comme ça, son ventre se mit à émettre un dérangeant gargouillis, et malheureusement, pas des plus discrets : « - Très bien, j'ai compris. Ce n'est décidément pas ma journée...Bon, essayons de trouver un endroit où je pourrais me poser et manger un peu. »

Tournant sa tête dans différentes directions, elle scruta attentivement les alentours, et essaya vainement de se repérer. Après quelques instants, la sorcière crut percevoir de nombreux bruits très proches d'elle, provenant vraisemblablement de différentes conversations et au moins, d'une foule de personnes, ou d'un rassemblement. Priant mentalement pour qu'elle tombe sur ce qu'elle cherchait, Tina se dirigea d'un pas assuré vers ce qu'elle entendait, avant de déboucher sur ce qui s'avérait être une place. Esquissant un sourire, elle décida de s'aventurer dans cet endroit très animé, en quête d'un bistrot ou d'un café rentrant dans ses frais de voyage. Déambulant entre les passants, elle s'amusa à observer de nouveau, l'ambiance qui se déroulait autour d'elle : Au centre de la place, un vieil homme tournait continuellement la manivelle d'un Orgue de Barbarie rouge et doré, pendant qu'une multitude de jeunes enfants, et quelques adultes, entourant l'instrument de musique, écoutaient la mélodieuse symphonie avec émerveillement. Sur les côtés de la place, de nombreuses petites échoppes proposaient différentes type de friandises, passant d'une simple sucette à de nombreux beignets et crêpes. D'autres se contentaient de satisfaire l'amusement des enfants présent, en vendant des jouets artisanaux fabriquées exclusivement en bois, et peint à la main, ainsi que quelques boites à musiques. Enfin, de nombreux restaurants et cafés étaient entreposés tout le long d'un trottoir, rassemblant à eux seuls une foule considérable d'habitués et de touristes, générant ainsi une toute nouvelle ambiance, s'ajoutant ainsi à la cacophonie déjà présente sur la place ou se trouvait la jeune femme. Resserrant sa main sur la poignée de sa valise, la sorcière inspira longuement, avant de se décider à inspecter chacun des lieux de restauration se faisant concurrence. Lisant très attentivement les menus proposés, et s'aidant de certains traduits dans sa langue, elle choisit finalement un petit café-bar à l'aspect moderne, nommé Harry's Bar et qui lui rappelait beaucoup ceux se trouvant en Amérique. Esquissant un sourire, Tina poussa la porte de la devanture du bâtiment en acajou, et s'engouffra à l'intérieur.

Différents sons parvinrent aux oreilles de la jeune femme, ceux de verres s'entrechoquant, un intense brouhaha ainsi qu'un fond musical sonore à peine audible. Elle inspecta rapidement la salle, ignorant les regards curieux des clients majoritairement masculin, avant de se diriger d'un pas assuré vers le comptoir rougeoyant, ou un homme roux, plutôt costaud, portant une moustache et une sorte de costume mal ajusté, s'afférait à nettoyer des verres déjà utilisés, à l'aide d'un torchon blanc. Relevant sa tête, il constata un bref instant Porpentina, avant de lui demander d'une voix complètement désintéressée : « - Je lui sers quoi à la petite dame ? ».

L'Auror soupira discrètement, ayant une nouvelle fois oublié de jeter un sortilège, de façon à comprendre correctement le français, et se résigna donc à passer sa commande comme elle le put. Face à sa désespérante tentative de communication, le barman haussa un sourcil épais, avant de la questionner, cette fois ci dans sa langue natale : « - Vous n'êtes pas d'ici vous...Vous parlez quoi comme langue ? Qu'on se comprenne tous les deux ?