NO LUCKY

1 ~ La rencontre.

La, La; La, La
La La La
La La, La La
La, La, La...

La mélodie résonne dans ma tête...
Mes doigts caressent les touches de l'instrument.
J'exprime mes sentiment à travers cette berceuse...

Je suis Maéva. On me dit souvent que je suis dans mon monde à moi. Les autres personnes qui partagent ma vie quotidienne ne me comprennent pas. Suis-je si différente ? Je suis simplement réservée.
C'est si dur de s'exprimer avec des mots...
Moi, j'évoque mes sentiments à l'aide de mon piano.

Comme ce monde est cruel. Ha ha je plaisante ! Je sais bien que beaucoup de personnes vivent des choses bien pires, inhumaines chaque jour. Je suis horrible de penser souffrir. Ce n'est pas grand chose, je peux le contenir.

Aujourd'hui c'est si difficile de s'aimer soi-même ! Mais moi je pense autrement, je me dis que je suis si nulle que c'est normal de ne pas être en harmonie avec moi-même.
Je suis vraiment la pire !

Mes doigts s'arrêtent. Une larme coule sur ma joue. Pourquoi avoir cessé de jouer ? Ah, je m'en veux encore plus du coup. Bon tant pis. Je ne vais pas me prendre la tête. De toute façon je n'y peux rien, c'est trop tard.

J'ai un rêve : mon but ultime ; ma raison d'être . Je veux devenir une grande pianiste de musique classique.

Bon je reprend. Je vais passer un concours dans 1 mois. Il faut vraiment que je m'entraîne ! C'est pour cela que j'ai intégré une petite école de musique.

*Rejoue la mélodie*
- ??? : Waow ! Eh bien ! Je n'écoute pas beaucoup de musique classique, mais ça, c'était vraiment très impressionnant. Je suis Suga ! J'étudie moi aussi le piano dans cette école. Et toi ?

- Moi : Ah ! Euuuuh... Je m'appelle Maéva.

- Suga : Super, Maéva ! J'ai vraiment aimé cette berceuse que tu as joué à l'instant. Il faut que j'y aille, mon cours va commencer. À plus tard !

- Moi : Ou-Oui..

AaaAAaAaaaAahhh !!!
C'était lui !!! Il n'y a que trois choses dignes d'intérêt dans ce monde à mes yeux : Mon rêve, mon piano, et le garçon très talentueux qui prend des cours dans la salle d'en face.
Ça fait bientôt un mois qu'il est inscrit ici. Ce n'est pas un vrai lycée, juste une école de loisir, juste plus proféssionnelle. Mais en gros, je ne passe pas toutes mes journées ici.

Je n'en reviens toujours pas qu'il m'ait parlé !

Mon réveil sonne.
Je m'habille, me douche, prend mon petit déjeuner, me brosse les dents ainsi que les cheveux.
Je suis prête. Mes longs cheveux noirs sont mon uniques qualité à mes yeux. Lorsque j'étais au collège, quand j'avais des amis, on me répétait souvent que j'étais mignonne. Cela me faisait très plaisir à chaque fois. Ensuite, j'ai déménagé et changé d'établissement. Et ma situation n'a plus changée depuis.

Sinon, j'ai les yeux marrons, des taches de rousseurs et la peau très blanche.

Je suis maintenant dans mon bus. J'écoute ma musique, la tête reposée sur la vitre. Ça y est, je suis arrivée au lycée.
Je souffle un grand coup pour me donner du courage et j'entre dans le bâtiment. Pourquoi du courage ? Pour ça.

À peine rentrée, tous les regards vont vers moi. Des regards noirs, remplis de haine. Les humains sont si faibles. Ils me rabaissent pour se sentir supérieur. Pas de chance : c'est tombé sur moi, comme ça aurait pu tomber sur n'importe qui.

De toute façon je n'y peux rien. À quoi bon s'en plaindre ? Comme à mon habitude, je marche dans les couloirs le regard vide n'écoutant ni les insultes me concernant, ni les rires débiles des gamins débiles.

Les cours commencent. Je n'écoute absolument rien, je suis trop occupée à rêver d'un monde où je ne serais pas si inintéressante. Je ne parle jamais, n'ai aucune expression, simplement des bonnes notes.

Je me contente juste d'être polie, mais pas immature, et encore moins ingrate.

C'est vrai que je m'attire l'aversion des autres avec mon comportement. Mais je n'y peux rien, je suis comme ça. Et puis rien ne me donne envie de rire. Mais je n'ai pas envie de changer. J'arrive à le supporter. Je ne veux pas posséder de double personnalité où je me forcerai à rire, ou infliger à d'autres personnes ce que je subis en ce moment.

Bah... Ça leur passera...