2 ~ Dieu

141 9 3
                                    

Ah !
Il est déjà l'heure de  manger. Je vais toujours à la cafétéria le midi. J'ai mon plateau dans les mains, j'avance. Mais quelqu'un me bouscule. Je tombe. Je me ridiculise à nouveau.

- Moi : Aie. (Il s'écoule quelques secondes.) Je suis désolée.

Je relève la tête. Aaaah... La poisse... Je me suis cognée avec Lucia.

- Lucia : Tu ne peux pas faire attention où tu vas ?

- Moi : Pardonne-moi

Mes habits sont tous tachés. Et on n'a le droit qu'à un seul repas à la cantine. Je ne peux donc pas en reprendre. Tant pis, louper un repas n'est pas si grave. Mais il faut que j'aille me changer. Par chance j'ai toujours une deuxième tenue de sport dans mon sac dédié à ce cours. Je vais me changer dans les toilettes.

Je suis arrivée. Mais il y a déjà quelqu'un a l'intérieur. La personne sort. Évidement c'est Lucia. Puis sa bande d' amies (comprenez chiens ou esclaves) entrent elle-aussi. Je suis encerclée. Il ne m'a pas fallu beaucoup de temps pour comprendre ce qui allait arriver. Elles se sont toutes jetées sur moi, à me donner des coups, ou à m'arracher les cheveux. Enfin toutes, sauf Lucia évidement. Enfin je crois, car je la fixe mais je commence à voir flou.

Elles partent. Par chance je n'ai pas encore totalement perdu connaissance.
Mes vêtements sont tachés de sang. Je peine à me relever mais j'y arrive tant bien que mal, et je décide de me changer. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si elle m'avaient frappées après que j'ai mis des vêtements propres.

J'ai totalement repris mes esprits. Je peux à nouveau voir clair et marcher comme je le souhaite. C'est mon reflet dans cette vitre ? Et bien, finalement je suis assez chanceuse aujourd'hui : il n'y a personne dans les couloirs. Haha, Chanceuse ?
Non ce n'est pas le terme exact. Après tout si je ne lui était pas rentrée dedans, tout ça ne serait pas arrivé. Enfin, j'ai des vêtements propres, c'est le principal. Dieu ne m'a pas abandonnée​ complètement. Dieu ? Qu'est-ce qui me prend ? Moi qui suis si rationnelle. Elles ont du me frapper plus fort que ce que je pensais. Je vais aller voir l'infirmière.
- L'infirmière : Suiv... !!! Mais ? Que t'est-il arrivé ?

- Moi : Je suis tombée, je me suis raccrochée à la table et la chose qui était à côté. ( Je préfère mentir, même si je n'aime pas ça. Autant ne pas compliquer les choses. C'est ce que Lucia voudrait.)

Cela fait maintenant une heure que je suis sur le lit  de l'infirmerie à tenir une poche de glace. J'ai des bleus, mais mon visage à complètement dégonflé. Ça me rassure. Je suis fière de moi, car pendant l' altercation, j'ai protégé mes mains, la chose la plus importante pour un pianiste. Je ris doucement.

- L' infirmière : Tu peux retourner en cours.

- Moi : Merci beaucoup pour votre aide.

Lorsque je suis arrivée en salle de classe, le professeur était stupéfait de l'état de mon visage, mais n'a posé aucune question.
J'ai bien entendu Lucia qui ricanait au fond de la classe. Mais aucun élève n'était surpris. C'est devenu ma routine mensuelle.

Les cours se finissent. J'ai vraiment eu du mal à garder mon calme. Je n'ai pas mangé de la journée, j'ai très faim. J'ai aussi très mal au ventre. J'ai tellement mal au ventre. C'est impossible que ma douleur soit uniquement dûe à mon manque de nourriture. Mais quoi d'autre ?
J'arrive chez moi mais pas le temps de manger, je suis en retard pour mon cour de piano.

Je suis arrivée. Aujourd'hui, comme les trois quarts de la semaine, c'est cours libre. Je suis dans une salle avec un piano et je révise pour le concours. J'entre dans la pièce en question et je vois Suga, assis à côté de la porte. Ne me dites-pas qu'il m'attendait ?

- Suga : Salut Maéva ! J'ai fini mon cours libre, je suis venu t'écouter. Tu veux bien jouer pour moi ?

- Moi : Ah. Salut Suga ! Oui, pourquoi p...

- Suga : Que t'est-il arrivé ? C'est quoi tous ces bleus ?

- Moi : Je suis tombée, me suis raccrochée à la table et à la chaise qui étaient à côté.

- Suga : Tu as dû avoir mal. Bon, tu joues pour moi ?

Il souriait tellement, son sourire était si grand, si incroyable ! J'étais vraiment surprise. Et heureuse.

On s'est assis sur le banc de piano et j'ai commencé à jouer. Au milieu de la chanson il m'a rejoint et nous jouions ensemble. À la fin il m' a applaudie. J'étais gênée. Soudainement, mon ventre se mit à faire des bruits bizarres. À "gargouiller". Oh non la honte. J'étais encore plus gênée. Il se mit à rire.

- Suga : Ha ha ! Allons manger une glace. Je t'invite.

- Moi : D'accord mais je peux payer, j'ai de l'argent.

- Suga : Pas question, Je t'invite !

- Moi : Ma...

L'idée de l' embêter me dérangeait vraiment.

- Suga : Pourquoi tu ne veux pas que je t'invite ?

- Moi : ...

Je devins rouge et je ne savais plus quoi répondre.

- Suga : Bon, si tu ne répond pas, c'est décidé ! Je t'invite. 

On a pris nos glaces et on est allés s'asseoir sur le bord de la fontaine du parc où nous étions allés acheter ces gourmandises. On a beaucoup discuté de lui, de moi, on a appris à se connaître. On a aussi beaucoup ri et on a fini par s'arroser mutuellement de l'eau de la fontaine.

- Suga : C'était très amusant ! On doit remettre ça. Tu habites où ? Je vais te raccompagner.

- Moi : Merci c'est gentil. Suis-moi.

Sur le trajet on a de nouveau parler, mais plus de piano cette fois.

- Moi : Aaaah ! C'est vrai ! Mon cours de piano. J'ai complétement oublié de réviser la dernière partie de la chanson pour le concours.

- Suga : Tu es amusante. Tiens on est arrivé, c'est bien celle-là​ ta maison n'est-ce pas ?

- Moi : Oui.

-Suga : Je suis heureux de m' être fait une nouvelle amie. À demain, au cours de piano !

- Moi : À demain !

Waaa je rêve ou il a dit que j'étais son amie ? Je suis vraiment très heureuse.

NO LUCKYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant