chapitre premier

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"Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c'est son génie." Charles Baudelaire

« Je t'aime Hyung ne l'oublie jamais. »

Je n'avais pas compris au début, il avait lâché ça sans contexte, dans le bus qui nous ramenait. Jungkook n'était pas du genre à exprimer ses sentiments, bien sûr je savais qu'il m'appréciait on était meilleurs amis après tout. Alors sans me poser plus de questions parce qu'il était bizarre ces derniers temps et que j'avais fini par m'habituer, j'étais rentré, je l'avais laissé tranquille car c'était l'heure des traitements et je savais qu'il avait honte que je le vois comme ça. Puis on venait de passer le week-end ensemble alors j'avais malgré moi fais mon plein de lui.

Mais quand je suis rentré et que pendant que je fumais une cigarette en faisant ma finance, j'ai reçu un coup de fil de Taehyung à peine une heure plus tard, j'ai vite compris qu'un truc clochait. Parce que je lui avais déjà refilé la came et que c'était impossible qu'il l'ait déjà vendue et Taehyung détestait les appels, il aimait parler en face. Quand j'ai décroché, c'est le silence qui m'a répondu, or Tae détestait aussi le silence, c'est pour ça qu'il nous agaçait toujours à parler à Namjoon et à moi quand on se vendait.

« -Tae t'es là ?

-Yoongi, c'est la merde il faut que tu viennes. »

J'ai cru percevoir des sanglots dans sa voix, mais sur le coup je me suis dit que j'avais dû me tromper. Taehyung ne pouvait pas pleurer. Par contre de la panique ça il y en avait et c'est surtout ce ton là moi qui m'a interpellé. Parce que si mon meilleur ami ne pleurait, il perdait encore moins son sang froid.

« - Qu'est-ce qu'il se passe ? Où est-ce que tu es ?

-À l'hôpital...»

Et là j'ai compris qu'effectivement c'était là merde. Mais on commençait à avoir l'habitude les gars et moi d'être appelé en urgence. Bien sûr ça faisait toujours peur par ce qu'on savait qu'un jour ça serait le dernier coup de fil mais le plus tard était le mieux non ?

J'aimais vraiment pas courir mais la sensation que tout pourrait m'échapper à n'importe quel moment m'aidait à me faufiler entre la foule et les immeubles de verre qui paraissaient soumis sous les nuages noirs et grondants. La tempête arrivait et il fallait que je me dépêche. Les gens étaient lents, ne se poussaient pas et j'ai loupé mon métro ce qui m'a agacé. Deux minutes plus tard je suis monté dans la rame bondé et j'ai cru devenir fou parce que il y avait beaucoup de monde et que la sortie était obstruée. J'avais peur de ne pas pouvoir sortir.

Quand je suis rentré dans le hall de l'hôpital je n'ai rien vu d'autre que les grands yeux inquiets de Tae sous ses cheveux bleus. Il a accouru vers moi paniqué et m'a attrapé par les épaules.

« - Je sais pas ce qu'il se passe Hyung, je suis venu lui rendre visite mais quand je suis arrivé devant sa chambre une infirmière m'a dit que j'avais pas le droit d'entrer j'ai juste eu le temps de voir que y avait plein de docteurs qui s'agitaient. »

À partir de là, deux solutions s'offraient à moi, soit en bon emerdeur qu'il était, Jungkook avait tapé sa crise, soit le traitement se passait mal ce qui ne m'aurait pas étonné, mais sans savoir pourquoi, je me doutais que ce n'était ni l'un ni l'autre. Je le savais car Jungkook n'avait pas sourit du week-end et que si Jungkook ne souriait pas, le problème était grave. Alors sans réfléchir, j'ai pris la main de Taehyung et on s'est mis à courir comme des dératés dans les couloirs et dans les escaliers. Devant la porte de sa chambre j'ai vu son infirmière qui nous attendait, comme si elle avait su qu'on allait venir. Elle nous a empêché de rentrer à nouveau ce qui m'a agacé, j'ai appelé Jungkook personne n'a répondu, j'ai appelé une fois encore et le silence m'a assailli.

to our youth +yoonseokOù les histoires vivent. Découvrez maintenant