Tome II: ~Deorum nuntius~

Chapitre 4: "Je vais le tuer"

Cela fait une bonne dizaine de minutes que personne ne parle. L'atmosphère dans la pièce est papable. Comme si le moindre bruit risquait de rendre la nouvelle que je venais de lâcher encore plus réelle. Malheureusement pour nous, la menace est belle et bien réelle. Et rien ni personne ne pourra changer ça. Mes deux compagnons ont le regard vide. Comme si il venait d'être électrocuté, Andrew se lève d'un bond de sa chaise et nous regarde déterminé.

-Bon faut qu'on bouge et maintenant. 

Marjorie le regarde exorbité par le simple fait qu'il pense à partir sans un plan. Mais je ne sais même pas si nous avons le temps de réfléchir à un plan. Mais ça ne veut pas spécialement dire que je suis d'accord avec Andrew. Après tout, ma nouvelle vie se trouve ici maintenant, tout comme celle de mon fils. Et puis je ne sais pas comment lui expliquer que les hommes qui cherchent à nous tuer viennent de nous retrouver et qu'on doit partir au plus vite. Il est trop jeune. Un mouvement attire mon attention au niveau de mes pieds. Il s'agit de mon fils. 

-Maman, il y a des personnes pas très loin de la maison. 

Je ne cherche même pas à savoir comment il le sait. Après tout son père est un loup-garou. Mais il faut dire que depuis quelque temps, il montre un peu plus d'aptitude de loup-garou.  Ce qui j'avoue, me fait un peu peur. Après tout, j'ai des raisons de me faire du soucis, vu comment a fini son père. Je ne prends pas la peine de lui répondre et préfère prendre la décision qui semble la plus approprié mais aussi la moins raisonnable. 

-Faites vos affaires on s'en va. 

Ni une ni deux, Andrew part faire leur bagage pendant que moi, je monte au premier préparer les nôtres. Marjorie sur mes talons, je ne lui prêtes pas vraiment d'attention. Focalisée sur ce que je dois prendre ou non. Commençant par les affaires de mon fils, je lui prends quelques pyjamas, deux jeans, sous vêtements et quelques hauts. Je prends quelques jouets et sa peluche. 

Un sentiment d'angoisse me prend à la gorge. Je n'arrête pas d'imaginer ce qu'y pourrait nous arriver si jamais ils nous attrapaient. Ce qu'ils feraient à mon fils. Ne pouvant supporter d'avantage les allées et venues incessant de Marjorie, je me retourne prise d'une envie de tout balancer. Je n'aimais pas ressentir ce sentiment, mais cela est plus fort que moi.

-Tu n'as pas bientôt finit oui? Lui dis-je sur un ton un peu trop froid à mon goût.

Je le savais qu'elle n'y était pour rien, qu'elle avait peur et qu'elle était nerveuse. Pas besoin d'être un loup-garou pour le comprendre, je le sais puisque j'étais dans le même cas qu'elle. Mais on ne pouvait pas se laisser envahir par nos émotions maintenant. Nous devons d'abord s'enfuir loin d'ici. Après on pourra. 

-Pardon? Tu veux rire? Je dois me calmer? Mais pourquoi, je te rappelle qu'on nous a sûrement retrouvé. On ne fait pas le poids, tu sais très bien comment à finir mon frère. Lui le loup le plus puissant de la meute. Me hurle-t-elle à la figure.

Je la méprise du regard. Bien sûr que je le sais. Comment oublié? Je l'ai vécu, je l'ai ressenti, jamais je ne pourrais oublier ça. Et même si je le voulais, je ne peux pas. Toutes les nuits depuis trois ans, cette vision me hante. Prenant conscience de ses mots, Marjorie me regarde désolé. Mais il était trop tard, tous ses sentiments me reviennent en pleine face tous ses sentiments que j'éloigne de moi depuis trois ans. Les larmes aux yeux je lui dis;

-Occupes-toi de la nourriture. 

Je ne lui laisse pas le temps de répondre et pars faire mes affaires. 

En à peine cinq minutes, on est tous réunit dans ma voiture. Personne ne parle même Nolan. Andrew ne part pas plus de temps et démarre en trombe en direction dont ne sait où.