Chapitre 37

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Bon allez, il était temps de reprendre la route pour la contrée de Céleste : la contrée du Ciel. Elle était énervée à l'idée de se "dérouiller les os", comme elle le disait si bien... Maeldan était confiant et Ondine admirait ce sang-froid. Moi, je restais bien sagement dans les bras de Yale. Il m'avait chuchoté quelques minutes auparavant qu'il avait eu un peu honte de m'avoir fait peur.

-Vous pensez que ça fait combien de temps qu'on est ici ? demanda Céleste.

-Heu... un an ?

-Ondine, t'exagères !

-Bah je sais pas, moi ! Tu dirais quoi toi, Maeldan ?

-Je sais pas non plus...

Mes amis le regardèrent puis explosèrent de rire. Ça ne me faisait absolument pas rire car cela faisait bien un an qu'on était ici. Geas m'avait expliqué un jour que le temps ici passait comme dans le monde des humains mais comme on venait de là, on pouvait avoir quelques confusions temporelles. Pour ma part, je ressentais très peu l'effet que produisait le temps car, faisant partie de la contrée de la Magie, je ne remarquais aucune différence. Yale remarqua le calme sur mon visage puis demanda aux autres de se taire.

-Ah... ça fait donc bien un an qu'on est ici ?

-Oui... dis-je pour toute réponse.

Au moment où je relevai ma tête vers Céleste, une silhouette inquiétante nous regardait du haut de la montagne derrière elle. J'eus beaucoup de peine à m'exprimer tellement cette chose était effroyable : Elle faisait bien quatre mètres de hauteur et deux mètres de tour de taille. Elle avait des poils blancs et... des yeux rouges ! Dans le brouillard, on pouvait nettement les voir ! Je réussis tout de même à soulever un doigt dans sa direction. Quand tout le monde regarda la direction que j'avais indiqué difficilement, les bouches s'ouvrirent de stupéfaction... sauf Céleste.

-YOUHOU !! UN YÉTI !!

-Céleste, ça ne me fait ABSOLUMENT pas rire... mais alors PAS DU TOUT !!

Maeldan n'était pas du tout rassuré mais alors pas du tout ! Il tremblait (ça encore, c'était le froid) et s'inquiétait beaucoup pour sa bien-aimée. Elle... était à vingt mètres de nous maintenant. Elle avait envie d'en finir au plus vite, décidément ! Elle provoquait le Yéti pour qu'il descende mais il n'avait pas l'air de bouger d'un poil.

-Aller ! Descends de là, gros tas de poils ! Oui, c'est à toi que je parle ! OH ! Tu m'écoutes quand j'te causes ?! Raah, décidément, faut tout faire ici...

Elle chercha des éléments qu'elle pourrait lui envoyer avec son attaque "Bourrasque". Le Yéti en profita pour lui sauter dessus, plaçant notre amie dans une situation fâcheuse d'où on ne voyait que sa tête. Le Yéti n'en avait strictement rien à faire.

-Ah... ah ! Z'arrive pu à respirer !

Maeldan claqua sa main contre son front, un peu honteux d'avoir une copine comme Céleste. Quant aux deux autres, Ondine admirait toujours autant Céleste mais sous un autre angle : résister à l'odeur infâme dégagée par la grosse bête... et Yale, cela ne lui faisait ni chaud ni froid de voir le caractère flamboyant de Céleste face au Yéti des neiges. Notre amie partit d'un étrange rire et d'une voix enfantine souffla "Poussières d'étoiles", ce qui enveloppa le monstre d'un épais brouillard. C'est vrai que ça servait à grand chose ! Mais VRAIMENT à grand chose... Tout le monde se demandait comment se terminera ce combat incessant... ou insensé.

-Bon bah, c'est pas tout mais c'est qu'on doit rentrer... hein Céleste ! Céleste ?

Notre amie ne faisait plus partie de la scène. Elle nous appela du ciel, adossé à son compagnon Zéphyr qui foudroyait (du regard, je précise) le Yéti, qui les regardait à côté de la plaque, genre pas compris ce qui s'était passé. Le duo de choc fonça droit sur le monstre qui commençait quand même à avoir peur. C'est vrai que face à Céleste qui se prenait pour une déesse de la chasse au Yéti en poussant des cris indiscernables accompagné par son fidèle compagnon de vol qui lui allait comme un gant, le Yéti ne voulait qu'une seule chose : aller se cacher. Malheureusement pour lui, Céleste déracina des arbres pour les lui envoyer en pleine tronche. Ne vous inquiétez pas pour lui, il est toujours en état de combattre... quoique, cela restait à vérifier. Ah bah non, le combat était terminé. Céleste avait trouvé le point faible de la bête sans le vouloir, elle avait carrément visé le ventre rond du Yéti. On ne se cache rien, nous le savons tous très bien que Céleste aurait voulu que l'épreuve dure plus longtemps. Cela étant dit...

-Quoi ?! Une dent ?! Oooh...

Zéphyr avait poussé le même soupir que Céleste.

-Tu t'attendais à quoi ? Un oeil, un doigt ou une boule de poils ? ironisa Yale.

-Hm... mouais c'est vrai, tu as raison... ça aurait pu être pire.

On éclata de rire face à la moue de Céleste qui ne changeait pas et Zéphyr qui était aussi dépité qu'elle. Bref, tout le monde avait passé son épreuve et était sorti sain et sauf en ramenant son trésor.

-Maintenant, on rentre les enfants !

Mélusine était devant nous, souriante comme toujours. Elle nous annonça que Geas et ses seconds n'avaient pas perdu une miette de chaque épreuve et avaient applaudi à chaque coup de grâce. Ils avaient surtout bien rigolé.

-De notre manque d'expérience ? hésita Ondine.

-Non, de vos situations inconfortables ou de vos têtes lors de chaque rencontre d'un nouvel adversaire...

Mes amis se dévisagèrent un par un, se souvenant de chaque combat de telle personne. C'est vrai que le spectacle qu'ils avaient donné ne manquait pas d'air !

-Allons, ne traînons pas. Nous rejoindrons la ville la plus proche afin de prendre le premier télé-porteur pour retourner voir Geas. Il vous donnera quelques indications supplémentaires à ce que je vais vous dire en route. Alors, ne perdons pas de temps !

La ville en question se trouvait à une heure de marche, ce qui laissait le temps à Mélusine d'expliquer nos nouveaux objectifs.

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