Dans Les Toilettes D'à côté [ TERMINÉE ]

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La pause déjeuner a toujours été le pire moment de ma journée. Cinq jours après, Savannah et Marie ont pris un malin plaisir à renverser leur yaourt sur mon pull tout en riant comme des sorcières.

« Les yaourts bourrés de calories viennent de toi, non ? Grosse vache ! » Voilà ce qu'avait dit Savannah.

Le jour où je me lèverai et que je les giflerai après une remarque pareille, elles feront moins les fières.

En attendant ce jour, je suis juste allée me réfugier dans les toilettes sans rien dire pour ma défense.

En arrivant, j'avais essayé de nettoyer la tache de yaourt au robinet, mais ça n'avais fait qu'empirer. Alors j'avais craqué et étais allé m'asseoir sur une cuvette afin de pouvoir pleurer tranquillement parce que je n'en pouvais plus.

Même nettoyer une tache de yaourt, je ne savais pas le faire, en plus d'être grosse et d'avoir un prénom pourri comme Édith.

Je pleurais en reniflant bruyamment croyant être seule dans ce lieu, mais non.

« Hey, pourquoi tu pleures ? » Me dit une voix, sa voix.

Je ne répondis pas de suite, j'avais besoin de me calmer.

« Tu es belle même si ces mal aimés disent le contraire. »

« Merci...» Murmurais-je en séchant mes larmes.

« Et puis tu es courageuse de les affronter...Moi, j'ai peur, j'ai peur qu'il découvre mon problème et qu'ils me traitent comme Béthanie... » Elle finit sa phrase dans un sanglot.

Béthanie Jones était au lycée l'année précédente, elle était anorexique elle aussi. Lorsque les élèves du lycée l'ont découvert, ils ont commencé à inventer des rumeurs sur elle comme quoi, elle était dépressive et avait raté sa tentative de suicide. Connaissant les ragots dans ce lycée, il valait mieux se méfier. C'était tellement de pression pour elle qu'en pleine année scolaire, elle avait changé d'établissement.

« Ce qui compte, c'est ta santé alors moque toi de l'avis des autres et soigne toi. Je suis sûre que tu es très belle en réalité et que ce n'est pas ton miroir qui te déforme, mais ton rêve, ton rêve de devenir mannequin. À cause de ça, tu te trouves trop grosse. Comparée à moi, tu es un mannequin ! Alors arrête de te sous-estimer et ne te prive plus.» J'avais dit pour l'encourager.

« Tu as sans doute raison...» Avait-elle simplement soupiré.