L'Armée du roi Chaoul s'était donc réuni derrière les montagnes.
Elle comportait plus dix mille fantassins ainsi que cinq mille cavaliers.
« Et souvenez-vous ! » cria le général d'armée du roi.
« Ils nous ont affaiblis ainsi que maltraités depuis bien trop d'années et à présent, notre heure a sonné ! » et, levant l'épée vers le ciel, il hurla avec force « A Chaoul et au royaume du Ran ! »
Alors, par ce cri de guerre rempli d'espoir et de confiance absolue, l'armée hurla à son tour puis le général s'élança droit vers la cité, suivi de tous ses hommes.
« Et souviens toi, - dit le grand prêtre sacré à Chaoul-, Dieu t'a confié cette mission, j'espère qu'il pourra en être fier. Anéantis tout ce qui est à lui ; qu'ils n'obtiennent point de merci. Fais tout périr, hommes, femmes, enfants et nourrissons, bœufs et brebis, chameaux et ânes. »
Et Chaoul se hâta du massacre qui se préparait, les mains derrière le dos et le torse bombé.
Alors cris et destruction durèrent toute la nuit.
Ce peuple avait persécuté depuis bien trop longtemps le pays du Ran, et lorsque le père de Chaoul s'assit légitimement pour la première fois sur le trône, Ran sut retrouver de sa puissance. Et Chaoul finalisa à cet instant même le travail de son père, qu'il avait mis en œuvre depuis tant d'années, sous l'ordre de Dieu.
Alors que l'Aube se leva, l'armée avait passé au fil de l'épée tous les hommes, mais captura le roi Agag, qui régnait sur la ville depuis peu.
Chaoul demanda de préserver les bêtes les plus grasses afin de les apporter en sacrifice pour Dieu.
Et l'armée s'éloigna de la ville et de ce peuple qui les avaient tant hantés. Tout était fini à présent. Une nouvelle ère pouvait enfin commencer.
Les pas du prêtre étaient explicitement audibles lorsqu'il traversa la salle des festivités.
Cette odeur parfaite de viande brûlée et les mets colorées posés sur les longues tables, le faisait bouillir intérieurement. Il se concentra tout de même sur les imposantes portes en face de lui qui ouvrait sur la salle du trône.
Le peuple était en fête. Il ne serait plus jamais pillé ni même persécuté. Le peuple avait le droit d'être heureux, en effet.
Les plus dignes et les plus courageux festoyaient allègrement dans l'enceinte du palais. Mais à la vue du prêtre marchant solennellement, les sourcils froncés et sa bouche ne laissant paraître aucune autre perceptible émotion, quelque chose de grave se préparait. Chacun dans cette sale pouvait le ressentir.
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Rouge Sombre
Short StoryEt Chaoul se hâta du massacre qui se préparait, les mains derrière le dos et le torse bombé. Alors cris et destruction durèrent toute la nuit. #54 dans la catégorie le 11/09/2017 #35 dans la catégorie le 12/09/2017