ASYLUM

Chapitre 3 : Doux poison

Assise dans le fond de sa baignoire rouillée quelques petites perles humide coulaient le long de son échine, l'eau était glaciale, semblable à l'air qui sifflait entre les briques de murs. Son pâle et frêle corps lui, en revanche, était bouillant, si bien qu'Hermione s'était attendu à ce que le contact entre sa peau et l'eau froide crée un nuage de chaleur, tant leurs température étaient si opposées. Cette douche était d'une insatisfaite satisfaction à ces yeux.

L'eau qui coulait sur ces cheveux faisait se coller quelques mèches sur ces joues humides et rougis. A cet instant, elle aurait tant voulu serrer un peu plus ses jambes contre elle, mais voilà que sa blessure lui en empêchait à cause de la douleur. Hermione leva la tête afin de rendre l'entaille accessible à son toucher et la frôla du bout de ses fins doigts trempés, la plaie réagit immédiatement au faible contact et se mit à lui brûler l'épaule ardemment. La blessure lui avait été faite à peine hier et Hermione n'avait toujours pas regardé ce qu'elle en était devenue aujourd'hui, elle n'en avait pas le courage pour tout dire, elle avait peur. Comme elle avait peur de ce qui allait suivre, car oui, elle était mourante. Elle savait que la griffure d'un loup-garou tel que celle de Greyback n'était pas anodine, elle n'était pas sotte, et pourtant elle aurait tellement aimé l'être à cette instant afin de s'épargner une réalité plus que brutale, et puis, qui sait si la vie n'est pas meilleure en haut ? 

Elle se leva afin d'éteindre l'eau, sortit de la baignoire et se planta devant son miroir à moitié embué. La coupure n'était pas si jolie à voir que sa : elle se présentait sous forme de fine entaille et la couleur du sang qui s'évertuait à ne pas couler était d'un rouge tellement sombre que l'on aurait dit du noire, la couleur d'un poison extrêmement mortel, la couleur de la mort. Cinq petites secondes suffirent à la jeune femme avant qu'elle ne détourne subitement le regard et s'en aille dans sa chambre. Elle ouvrit son seul et unique tiroir et se mit à tâter le peu de vêtements à la recherche de son uniforme qu'elle trouva puis enfila. Et d'une seconde à l'autre c'est comme si la terre venait de changer son sens de rotation, elle tomba à genoux la main toujours fermement agrippé au bois du meuble, sa tête se mit à tourner précipitamment, elle chercha à se lever et se dirigea vers la porte mais faiblit de nouveau contre le sol dur et froid, elle ne répondait plus de ces sens, tout semblait ralentir autour d'elle et c'est dans un dernier soupir qu'elle fut engloutis par les noirceurs de l'univers.

Bitsy qui venait d'entendre un bruit à l'étage du bas laissa tomber sa vaisselle pour aller voir ce qu'il se passait. Le petit elfe marcha le long des couloirs d'un pas silencieux et ce n'est qu'en passant une seconde fois devant la porte d'Hermione qu'elle se décida d'y entrer. En pénétrant dans la chambre elle trouva la jeune femme affalée sur le sol, rapidement l'elfe se dirigea vers son corps inerte afin de vérifier qu'elle était toujours en vie. Bien heureusement, c'était le cas, mais la température de celle-ci ne faisait qu'augmenter à chaque minute, alors d'un claquement de doigt la créature souleva le faible corps de la jeune femme et la posa délicatement sur le matelas qui lui servait de lit, puis, elle s'approcha de la brunette et la regarda. Son regard clos et sa respiration brûlante en disait beaucoup sur son état, et, elle n'eut même pas le temps de se demander que pouvait bien avoir Hermione qu'elle distingua une plaie sur son épaule nue. «Merlin», jura-t-elle. Bitsy connaissait que trop bien cette blessure pour savoir qu'elle était mourante et gravement malade, le temps lui était compté à présent et sa vie s'écoulait à la manière d'un sablier. Il fallait qu'elle prévienne quelqu'un qui pourrais l'aider, quelqu'un qui avait déjà autrefois été atteint de la même fatalité... Quelqu'un comme Draco Malefoy, le prince.

Elle ne perdit pas de temps et courut à la recherche de son maître dans le vaste manoir, celui-ci se trouvait dans la bibliothèque, il lisait. Il paraissait si concentré, là, debout contre l'une de ces nombreuses étagères en bois anciens, un livre à la main et habillé simplement, que le déranger passerais surement pour un affront, mais peu importe elle n'avait plus le temps. Bitsy rentra dans la pièce et se posta devant le blond tout en s'agenouillant afin de montrer son respect envers son maitre.